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La prochaine menace est-elle trop d’« eux » dans un futur pauvre en ressources ?

Les planificateurs de la défense sont hantés par des visions du peuple noir en colère, marginalisé, mettant en danger le pouvoir des entreprises quand le changement climatique renverse leurs gouvernements

La semaine dernière, Israël a accueilli la quinzième conférence annuelle Herzliya, gérée par l'institut pour la politique et la stratégie (IPS), un groupe de réflexion belliciste spécialisé dans la sécurité nationale.

La conférence a réuni de hauts fonctionnaires politiques, des entreprises, des représentants de l'industrie et du renseignement militaire de toute l'Europe de l'ouest et, bien sûr, d’Israël, afin de discuter des plus grandes menaces pour les intérêts occidentaux et israéliens liées aux turbulences au Moyen-Orient.

Parmi les délégués et conférenciers américains se trouvaient le secrétaire d'État américain John Kerry, Tony Blinken, Secrétaire d'État adjoint américain, Amos Hochstein, envoyé spécial pour les affaires internationales de l'énergie du département d'État américain, Stephen Krasner, ancien directeur du département d'État américain de la planification des politiques sous Bush, Robert Hutchins, ancien directeur de la Conseil national du Renseignement américain.

Étaient également présents de hauts dirigeants européens et autres responsables comme Nicolas Sarkozy, ancien président français, Bilahari Kausikan, ambassadeur itinérant et ancien secrétaire permanent au ministère des Affaires étrangères de Singapour, Daniel Kurtzer, ancien ambassadeur américain en Israël et en Égypte, Lubomir Zaoralek, ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, Jose Maria Asnar, ancien Premier ministre espagnol et un des directeurs du conseil d'administration de News Corporation.

Il y a avait ensuite divers acteurs d’une gamme d'industries : François Henrot, vice-président de la Banque Rothschild, Rick Kaplan, directeur d'IBM en Israël, Yossi Matias, vice-président de l'ingénierie chez Google, John Hofmeister, ancien président de Shell, Peter Clark, ancien commissaire adjoint et chef de la branche anti-terroriste et coordinateur national des enquêtes terroristes du Service de police métropolitaine de Londres, et beaucoup d’autres.

Des fonctionnaires israéliens du gouvernement actuel et précédent, des militaires et des membres du renseignement ont également participé.

La menace de l’islam

Un panel intitulé « Islam et BDS en Europe : une menace stratégique » a été présenté par William Shawcross, président de Charity Commission du Royaume-Uni, en tant que participant clé. Après que des nouvelles de sa participation aient circulé sur Twitter, la commission a déclaré que William Shawcross n’assisterait pas à l'événement.

Sous le mandat de William Shawcross, plus d'un quart des enquêtes statutaires de la Charity Commission restant ouvertes depuis avril 2012 ont ciblé des organisations musulmanes. Avant que William Shawcross soit nommé à la tête de la Commission, il a été administrateur au groupe de réflexion néoconservateur, la Henry Jackson Society (HJS), et à ce titre, a déclaré :

« L'Europe et l'islam est l'un des plus grands et des plus terrifiants problèmes de notre avenir. Je pense que tous les pays européens ont une très large et très rapide augmentation des populations islamiques. »

Était aussi prévu pour ce groupe particulier Peter Clarke, ancien chef de la police anti-terroriste du Royaume-Uni qui était l'an dernier désigné par Michael Gove, secrétaire de l'Éducation, à l’époque sympathisant Tory, pour enquêter sur l'opération « Cheval de Troie » - le complot islamiste présumé pour la prise de contrôle des écoles à Birmingham.

Bien que le rapport de Clarke ait affirmé avoir trouvé des preuves de l'extrémisme - avec plusieurs autres enquêtes distinctes menées par l'Ofsted, le conseil municipal de Birmingham et le département de l'Éducation - une enquête parlementaire du Comité spécial de l'éducation, qui a examiné l'ensemble du processus, est arrivée à des conclusions plus nuancées :

« Un incident mis à part, aucune preuve d'extrémisme ou de radicalisation n’a été trouvée par l'une des enquêtes dans l'une des écoles concernées. Il n'y avait pas de preuves d'un complot soutenu, ni de problèmes importants dans d'autres parties du pays. »

Le titre de ce discours particulier soulève, bien sûr, des questions troublantes. Pourquoi « l'islam », une foi toute entière englobant deux milliards d'êtres humains issus de contextes nationaux et culturels très différents, serait-il représenté en bloc comme « une menace stratégique » ?

Pourquoi « l'islam » et la campagne internationale Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) contre Israël en raison de son occupation illégale continue des territoires palestiniens seraient-ils assimilés comme une « menace stratégique » - d'autant plus que l'islam et BDS sont deux choses distinctes ?

Dans son discours à la conférence, l'ancien ministre de la Défense Ehoud Barak a souligné les craintes d’Israël envers le mouvement BDS, et son alliance évidente avec l'islam chiite :

« Le Premier ministre est cité comme ayant dit ces derniers jours que, peu importe ce que nous faisons, la bataille contre Israël n’est pas connectée à nos actions, mais à notre existence même. C'est vrai. C’est vrai du noyau dur au centre de BDS. C’est vrai de l'ayatollah, de Nasrallah et du Hamas ... Nous aurions combattu le noyau dur de BDS de toutes nos forces et de tous nos moyens il y a cinq ans, mais notre tâche principale aujourd'hui est de créer un fossé entre les centaines de millions de citoyens, les dirigeants du monde libre et le cœur de BDS et, à ce sujet, nous pouvons faire beaucoup. »

Deux États, un occupé

Ehoud Barak a notamment exhorté Israël à accepter la nécessité d'une solution à deux États, une question que Netanyahou a apparemment concédée aussi lors de la conférence, même s’il l’a rejetée comme faisant partie de sa propre campagne politique d’il y a quelques mois.

Cette concession apparemment positive est difficile à prendre au sérieux, étant donné son état : un État palestinien totalement démilitarisé.

Des documents dans des négociations passées révèlent ce que « démilitarisé » signifie réellement pour Netanyahou et la droite israélienne : les négociateurs israéliens ont déjà utilisé le terme « démilitarisation » pour exiger l'acceptation palestinienne du contrôle israélien continu de l'espace aérien palestinien, une présence continue de l'armée israélienne en Cisjordanie, le droit de déployer unilatéralement les troupes israéliennes en Palestine dans le cas d'une « urgence », et le pouvoir d’imposer, le cas échéant, comment des armes pourraient être utilisées par les forces de sécurité du gouvernement palestinien proposé « souverain ».

En d'autres termes, « l'État » que les Palestiniens sont supposés approuver avec reconnaissance n’est même pas « souverain », mais simplement une reconfiguration de l'occupation par Israël sous un nouveau cadre juridique du colonialisme.

Des déclarations plus révélatrices d'autres fonctionnaires de l'administration Netanyahou sur cette question n’ont pas été rapportées. Tzipi Hotovely, vice-ministre des Affaires étrangères de Netanyahou, par exemple, a rejeté l'idée de deux États :

« Il y a la vision qu'il devrait y avoir une séparation entre les deux peuples pour coexister. Quand cela n'a pas réussi, ils nous ont promis que le but de cette séparation serait un parapluie de légitimation. Puis ils ont dit que la partition et la séparation pourraient nous permettre de nous en sortir avec les autres nations. Maintenant, en 2015, toute une génération a demandé et exigé la paix et qu’est-il arrivé ? Une délégitimisation ... Le problème est non pas un État, mais l'idée de deux États, et nos idées ont été gelées sur cette question. »

Crise de l'énergie

L'obsession de garder le contrôle de la Palestine, même s’il lui est accordé le soi-disant titre d’« État », n’est pas seulement motivée par des préoccupations idéologiques ou religieuses.

L’intitulé d’un panel à Herzliya, « Crise de l'offre du gaz domestique d'Israël » est remarquable, précisément pour reconnaître qu'Israël, en réalité, fait vraiment face à une « crise d'approvisionnement en gaz domestique » pour toutes sortes de raisons réglementaires, administratives, économiques et géologiques, même en ayant fait de vastes découvertes off-shore.

Dans une interview une semaine plus tôt, l’ancien dirigeant de Shell John Hofmeister a expliqué ce dont il voulait parler à la conférence : « Par souci pour la sécurité d'Israël, il faut garder le gaz naturel trouvé en Israël, et convertir tout ce qui est possible pour fonctionner au gaz ». Il a ajouté un avertissement sur BDS : « Israël a beaucoup d'ennemis et pas de pétrole. Qu'est-ce qui se passera si un embargo lui est imposé ? Si vous pensez que quelqu'un va venir à sa rescousse, détrompez-vous ».

Lié à cela, comme je l'ai largement rapporté, Israël porte de longue date un intérêt à l'exploitation des réserves de gaz offshore de Gaza comme une « solution d’appoint peu onéreuse » (selon les termes de documents internes britanniques du Foreign Office), tout en essayant d'apporter des ressources intérieures israéliennes en ligne - tous dans le cadre d'une architecture d'exportation de gaz méditerranéenne au sens large dominée par les alliés les États-Unis, Israël, Chypre et l'Égypte.

Naturellement, dans ce contexte, il est nécessaire d'attirer les investissements étrangers, en particulier ceux des bienfaiteurs d'Israël aux États-Unis et en Europe. D'où le titre d’un autre discours appelé « Israël - La nouvelle cible pour les plus grandes sociétés du monde ? »

Mais il y a un contexte plus large à ces préoccupations qui sont souvent ignorées, par allusion à ce titre de panel : « Israël & les marchés globaux 2 : énergie, alimentation et ressources hydriques - opportunités et défis israéliens ».

Il n'y a eu aucun rapport sur ce qui a été abordé pendant ce discours. Mais la pensée de la défense israélienne au sujet du lien entre l'énergie, les crises de l’eau et alimentaires au Moyen-Orient et leur impact sur la sécurité nationale, peut être constatée ailleurs.

Déluge arabe

On peut voir un aperçu de cette pensée en dehors de la conférence au travers des dernières prévisions des crises environnementales de la région mises en avant par le professeur Arnon Soffer, géostratège de l'université d’Haïfa et conseiller de longue date de l’armée israélienne, du ministère israélien des Affaires étrangères, du ministère israélien de l’Énergie et de l'Eau et du ministère de l'Intérieur, entre autres.

Jusqu'à récemment, Arnon Soffer a enseigné au Collège de commandement et d'état-major israélien, et bien qu’étant maintenant à la retraite, il enseigne exclusivement aux responsables de la sécurité israéliens du Collège de Défense national à l’université d’Haifa, au Collège de Commande Tactique, le programme de Havatzalot du Service de renseignements et le cours de stagiaire de la police israélienne.

En février, le professeur Soffer a déclaré à Haaretz qu'il croyait que le changement climatique pourrait créer un terrain fertile pour la montée des extrémistes islamistes dans la région. Des groupes comme « l’État islamique » (Daech), a-t-il dit, exploitent la confluence d’essentiellement deux facteurs clés : la rareté des ressources grandissante en raison du changement climatique, et la croissance rapide des populations musulmanes.

« Le Moyen-Orient, dit le professeur, qui, entre autres choses, conseille les Forces de défense israéliennes et le gouvernement sur la démographie, est déjà sous le double coup dur du changement climatique et de la croissance démographique. Ces facteurs se conjuguent et exacerbent déjà la lutte pour les ressources - eau, nourriture, énergie ».

Pour Arnon Soffer, « démographiquement parlant, ce qui se passe au Moyen-Orient n'a pas de précédent ». Il souligne le quadruplement de la population de l'Égypte depuis 1958 comme un exemple.

Chaos nécessaire

L’actuelle déstabilisation rapide de la région, a expliqué Arnon Soffer, est donc non seulement due à l'extrémisme, mais aussi à l'incapacité des ressources de plus en plus rares à répondre à la croissance démographique. À l'heure actuelle, cependant, c’est bon pour Israël.

En effet, comme Ian Black l’a rapporté de la conférence de Herzliya pour The Guardian, de multiples responsables israéliens jubilaient ouvertement dans plusieurs discussions au sujet de l'aubaine stratégique pour Israël de la déstabilisation en spirale du Moyen-Orient suite à cette situation.

Selon Ian Black, de hauts responsables israéliens ont déclaré aux délégués de la conférence que les guerres civiles en Syrie et en Irak, la montée de Daech, l'effondrement de la Libye, la crise au Yémen, la consolidation d’Abdel Fattah al-Sisi en Égypte, ont tous accordé à Israël une position de sécurité presque inattaquable.

Et leurs homologues occidentaux semblaient largement d'accord avec cette évaluation.

Déluge africain

Beaucoup de questions stratégiques examinées à la conférence ont joué un rôle important pendant un certain temps parmi les planificateurs occidentaux et israéliens de défense, mais dans un contexte largement régressif.

Par exemple, selon le conseiller de l’armée israélienne Arnon Soffer, parmi les populations qui assiégeront Israël au cours des prochaines décennies dans de telles circonstances d'instabilité du Moyen-Orient, entraînées par l’effondrement climatique, sont les Africains.

Dans son rapport en 2012 au ministère israélien de la protection de l'environnement, il a soutenu que la proximité d'Israël avec l'Afrique en ferait une destination privilégiée pour les réfugiés africains fuyant les impacts des sécheresses et des inondations.

Pour se défendre de ce « déluge humain », il a recommandé à Israël de construire « des clôtures maritimes » le long de ses frontières.

Déluge palestinien

Arnon Soffer a également revendiqué de façon constante pendant les quelques dernières décennies qu’en interne, Israël fait face à une catastrophe démographique imminente en raison de la natalité de la population arabe, bien qu'il continue à être démenti. Cela ne l’a pas empêché, effectivement, de rationaliser le génocide.

En 2004, il a averti que, une fois que la population de Gaza aura atteint 2,5 millions « ces gens deviendront encore de plus grands animaux qu'ils ne le sont aujourd'hui, à l'aide d'un islam fondamentaliste fou. » Les prévisions de Soffer étaient qu'Israël aurait à « tuer et tuer et tuer. Toute la journée, tous les jours », juste pour survivre.

Compte tenu de son rôle dans l'éducation de l'élite de sécurité d'Israël, cela ne présage rien de bon. Cela peut, peut-être, donner un aperçu des inquiétudes xénophobes derrière le terme « occupation par la démilitarisation », la vision de Netanyahou de « deux États ».

Trop d’« Eux »

De peur que l'on suppose que ce genre de xénophobie est particulier à la droite israélienne, il est utile de rappeler que la crainte d'un trop grand nombre de musulmans, de trop de gens noirs, et de trop d'immigrants, peut également être trouvée enfouie dans des documents américains et britanniques de planification de la défense officielle.

Un rapport du ministère de la Défense (MoD) sur les tendances stratégiques mondiales publié en 2010 et mis à jour en 2013 reconnaît, comme l'armée israélienne, des risques croissants d’ « un changement climatique, la croissance rapide de la population, la rareté des ressources, la résurgence de l'idéologie, et des changements majeurs en terme de puissance mondiale de l’occident à l’orient ».

Dans ce contexte, dit le rapport, la hausse des populations musulmanes, « en particulier au Moyen-Orient, en Asie centrale et en Afrique subsaharienne » peut « alimenter l'instabilité » en générant « une explosion démographique de jeunes » qui pourrait « fournir un réservoir de jeunes mécontents » qui sont « sensibles à la radicalisation ».

Parallèlement, le rapport du MoD avertit que « les communautés de la diaspora » en Occident - un euphémisme poli pour désigner les groupes minoritaires ethniques et noirs - seront particulièrement vulnérables à devenir des « réservoirs de ressentiment » et pourront même « agir par procuration pour d'autres États » - comme ceux dans les régions à majorité musulmane. Donc la diaspora pourrait devenir une cinquième colonne. Attention.

La formulation est prudente, mais les conséquences sont sans équivoque : dans les prochaines décennies, comme les crises environnementales et les pénuries de ressources vont s’intensifier, des terroristes potentiels sont plus susceptibles d'être trouvés parmi les populations en croissance rapide telles que les musulmans privés de leurs droits, les immigrés, les étrangers et les minorités ethniques. Des évaluations similaires peuvent être trouvées dans les documents de la défense des États-Unis.

Autruches

L'alignement étrange que l’on trouve ici entre la rhétorique fanatique des extrémistes d'extrême-droite et la planification stratégique calculée de l'élite de sécurité occidentale et israélienne, parle d’un problème fondamental : l'extrémisme de l'extrême-droite est alimenté par la paranoïa d'une élite de sécurité de verrouillage.

Leur réponse idéologique aux crises systémiques mondiales provient du même diagnostic narcissique erroné : ce système est à peu près le meilleur qui soit ; il n'y a aucune solution de rechange, et par conséquent, nous devons maintenir le statu quo (et de façon concomitante, notre privilège) aussi longtemps que possible, tout en repoussant les « menaces » de ceux qui ne parviennent pas à comprendre cela. Il se trouve que ceux qui ne parviennent pas à comprendre cela comprennent la plupart de la population du monde.

- Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception ») pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionaux. Il a également écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique et New Internationalist. Son travail sur les causes profondes et les opérations secrètes liées au terrorisme international a officiellement contribué à l’établissement de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis du 11 septembre 2001 et à l’enquête du Coroner sur les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Photo : les demandeurs d'asile africains entrés illégalement en Israël via l'Égypte organisent une manifestation à Tel-Aviv dimanche, pour protester contre la longue détention d'immigrants illégaux par l'État hébreu, janvier 2014 (AFP).

Traduction de l’anglais (original) par Emmanuelle Boulangé.

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