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2 000 migrants sont menacés d’expulsion de la « jungle de Calais », selon une ONG

Des groupes d’aide humanitaire affirment qu’environ 2 000 réfugiés, dont au moins 300 femmes et 60 enfants, devront être déplacés dans les trois prochains jours
Des jeunes migrants ou réfugiés marchent avec une poussette, le 29 décembre, dans un camp à Grande-Synthe, à environ 30 km de Calais (AFP)
Par MEE

Les autorités françaises pourraient raser une partie de la « jungle de Calais » qui abrite environ 2 000 réfugiés, a averti un organisme de bienfaisance lundi.

Help Refugees a indiqué que les autorités françaises avaient donné trois jours pour déplacer les réfugiés et les migrants, dont au moins 300 femmes et 60 enfants, ajoutant qu’une zone beaucoup plus grande qu’initialement prévu devrait être rasée.

L’organisme de bienfaisance a déclaré que 500 abris étaient menacés de démolition et que compte tenu du calendrier et des ressources disponibles, les organisations d’aide humanitaire seraient en mesure de déplacer seulement 10 % des refuges à temps, ce qui a été qualifié d’« énorme gaspillage de ressources, de matériel et de temps ». L’organisme a désormais appelé à un financement d’urgence pour contribuer à atténuer les retombées du transfert potentiel.

Toutefois, l’organisme a ensuite indiqué que les négociations étaient désormais en cours et qu’il espérait encore qu’une « solution raisonnable » puisse être trouvée.

« Nous sommes dévastés de constater que nous avons moins de trois jours pour transférer les résidents, alors que les autorités nous avaient promis beaucoup plus de temps », a déclaré Philli Boyle, directeur de Help Refugees Calais, dans un communiqué précédant l’annonce des négociations de dernière minute.

« Nous nous attacherons à transférer en toute sécurité les femmes et les enfants, mais nous ferons tout ce que nous pourrons pour aider autant de personnes que possible dans le laps de temps limité dont nous disposons. »

« Nous avions vraiment espéré être en mesure de déplacer des personnes, dont beaucoup sont déjà tellement traumatisées par leurs expériences dans les pays qu’elles ont fuis, de manière à maintenir autant de dignité que possible et à réduire le stress, mais cela n’est plus entre nos mains compte tenu du temps extrêmement limité dont nous disposons aujourd’hui », a-t-il ajouté.

L’annonce est venue le jour même où une nouvelle section du camp, mise en place pour abriter 1 000 personnes, a été ouverte par des groupes d’aide humanitaire, permettant de reloger dans des containers des personnes vivant dans des tentes, bien que ce nouveau plan ne puisse reloger qu’une fraction des personnes dans le besoin.

Actuellement, 4 000 à 7 000 migrants vivraient dans le camp de Calais, et 2 500 personnes supplémentaires vivraient dans le camp de Grande-Synthe, près de Dunkerque.

Ce lundi, le gouvernement a annoncé qu’il allait travailler à installer des abris convenables pour 2 500 migrants, dont 120 femmes et 200 enfants.

Depuis plusieurs années, les autorités françaises et anglaises font l’objet de critiques de la part des groupes d’aide humanitaire pour leur incapacité à venir à bout de la crise, mais aussi pour leur action insuffisante pour assurer la sécurité dans la zone, alors que des affrontements surviennent de plus en plus fréquemment avec la police.

Dimanche soir, Xavier Bertrand, président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, a appelé le gouvernement à envoyer l’armée pour aider la police à travailler autour de Calais et de Dunkerque, secteurs qui abritent les plus grands camps de migrants.

Xavier Bertrand a affirmé que la police était fatiguée d’être « [harcelée] quasiment tous les soirs » et avait besoin de soutien supplémentaire.

Traduction de l’anglais (original) par VECTranslation.

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