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Des groupes armés libyens exhortent les citoyens à lutter contre les troupes françaises

Des groupes armés dénoncent la présence militaire française en Libye, la qualifiant d’« invasion de croisés » et d’« agression flagrante »
Des manifestants libyens brandissent des banderoles et des pancartes lors d’une manifestation pour protester contre l’intervention militaire française dans le pays (AFP)

Des groupes armés ont exhorté les Libyens à se mobiliser contre les troupes françaises et étrangères déployées dans le pays, dénonçant leur présence comme étant une « agression flagrante ».

L’appel lancé par les milices de Benghazi (la deuxième ville libyenne) est intervenu après que le président français François Hollande a confirmé mercredi la présence de soldats français en Libye.

Hollande a fait cette annonce après la mort de trois soldats français en Libye au cours d’une mission visant à recueillir des renseignements.

Ses remarques ont déclenché des manifestations anti-françaises dans plusieurs villes libyennes. Le gouvernement d’union nationale soutenu par l’ONU a réagi en déclarant que la présence de troupes étrangères est une « violation » de la souveraineté de la Libye.

Un commandant militaire allié à un gouvernement rival basé à l’est du pays a expliqué que les troupes françaises ainsi que des soldats américains et britanniques étaient en Libye pour « surveiller » les militants du groupe État islamique (EI).

Le groupe extrémiste s’est emparé de la ville côtière de Syrte en juin l’année dernière, faisant craindre la création un nouveau bastion aux portes de l’Europe.

Les groupes armés, connus sous le nom de Conseil de la Choura des révolutionnaires de Benghazi, ont exhorté les Libyens à se soulever contre le déploiement de troupes étrangères dans le pays ravagé par le chaos.

« Nous appelons l’ensemble du peuple libyen à se mobiliser et à défendre sa religion… et à expulser toutes les troupes étrangères de Libye », indiquait un communiqué.

La présence militaire française en Libye équivaut à une « invasion de croisés », poursuivait-il.

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés vendredi devant l’ancien siège du gouvernement d’union dans une base de la marine à Tripoli et ont appelé les autorités à boycotter les entreprises françaises.

Le Pentagone avait mentionné en mai avoir une « faible présence » en Libye afin d’essayer d’identifier les groupes qui pourraient être en mesure d’aider les États-Unis dans leur mission de lutte contre l’EI.

Les médias britanniques ont rapporté en mai que les forces spéciales britanniques avaient pris part à des missions de combat contre l’EI dans le nord du pays.

Des milices rivales en Libye se disputent le pouvoir depuis le renversement du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.

Au milieu du chaos, le gouvernement d’union nationale, qui est le résultat d’un accord de partage du pouvoir soutenu par l’ONU et conclu en décembre, cherche à affirmer son autorité.

Les troupes fidèles au gouvernement d’union se battent pour reprendre Syrte à l’EI.

Benghazi connaît quant à elle des batailles sanglantes depuis plus de deux ans entre les groupes armés et les forces loyales au Parlement reconnu par la communauté internationale, qui doit encore avaliser le gouvernement d’union nationale.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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