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Les habitants d’Alep-Est font leurs adieux en vidéo

Alors qu’un accord a été conclu ce mardi entre les forces rebelles et le gouvernement syrien pour une évacuation d'Alep, ceux qui ont choisi de rester diffusent des messages d'adieu sur les réseaux sociaux
Alors que les forces pro-gouvernementales ont repris le contrôle des parties est d'Alep, des habitants quittent la ville (AFP)
Par MEE

Derrière eux, des immeubles en ruines. Au loin, des bruits de tirs. Dans leurs yeux, des larmes et de la résignation.

Certains des habitants d’Alep-Est qui ont choisi de rester dans la ville ont filmé leur message d’adieu et l’ont posté sur les réseaux sociaux.

Traduction : « Ce que je veux dire, c’est : ne croyez plus les Nations unies. Ne croyez plus la communauté internationale. Ne pensez pas qu’ils ne sont pas contents de ce qui se passe. Ils sont contents que nous soyons coupables, que nous soyons confrontés aux massacres parmi les plus graves, les plus horribles de notre histoire. La Russie ne veut pas que nous sortions en vie. Elle veut nous voir morts. Même chose pour Assad. Hier, de l’autre coté d’Alep, les gens ont fait la fête. Ils fêtaient nos cadavres. Ok, c’est la vie mais au moins, vous saurez que nous étions un peuple libre. Nous ne voulons rien d’autre que la liberté. J’espère que vous pourrez vous souvenir de nous. Vous savez, ce monde n’aime pas la liberté. Ne croyez plus être libres dans vos pays. Ce monde ne veut pas de la liberté, il n’aime pas la liberté (...) ».

Un accord d'évacuation des civils et des rebelles de la ville a été annoncé ce mardi par des groupes rebelles, puis confirmé par la Russie et la Turquie, soutien du gouvernement de Bachar al-Assad après un tollé international suscité par des atrocités qui auraient été commises contre les civils dans les quartiers repris par l'armée. Mouscou a également affirmé que les combats avaient cessé.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a affirmé que les évacuations devaient commencer mercredi à 5 h.

Mais des milliers de personnes restent assiégées dans les derniers quartiers rebelles d'Alep en passe de tomber aux mains du gouvernement qui remportera ainsi sa plus grande victoire depuis le début du conflit en Syrie en 2011.

Traduction : « À tous ceux qui peuvent m’entendre : nous sommes ici exposés à un génocide dans la ville assiégée d’Alep. Ceci pourrait être ma dernière vidéo. Plus de 50 000 personnes opposées au dictateur Assad sont menacées d’être exécutées ou meurent sous les bombes. Selon des militants, plus de 180 personnes ont été exécutées dans les régions sur lesquelles les bandes d’Assad et les milices qui les soutiennent ont pris le contrôle. Les civils sont bloqués dans de toutes petites zones qui ne dépassent pas les 2 km2 (…). Chaque bombe est un nouveau massacre. Sauvez Alep, Sauvez l’humanité. »

Soumis depuis quatre semaines à de violents bombardements aériens et à l'artillerie, les rebelles ont perdu la quasi-totalité de leur ancien bastion d'Alep-Est conquis en 2012 et sont cantonnés surtout dans le grand quartier d'al-Machad.

Une reprise totale d'Alep permettra au gouvernement de contrôler les cinq plus grandes villes du pays, avec Homs, Hama, Damas et Lattaquié. Un revirement rendu possible par le soutien crucial de Moscou, allié indéfectible d'Assad.

Traduction : « Bonjour. C’est Monther à Alep-Est. Nous sommes toujours là dans la ville assiégée. Nous sommes confrontés au génocide du régime d’Assad. Cela ne s’arrêtera pas tant que le monde ne se mobilisera pas contre ces crimes de guerre. C’est ce que nous vivons depuis quatre ans et demi, de manière plus intensive ces derniers mois après le siège. Nous sommes confrontés à des exécutions de masse et il y a beaucoup de familles, des femmes et des enfants qui vivent ici dans la peur de ce qui va se passer une fois que toute la ville tombera. »

Toujours selon l’OSDH, plus de 310 000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit dont 90 000 civils.

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