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Syrie : le gouvernement syrien bombarde Alep-est pour la première fois depuis un mois

La Russie avait arrêté ses frappes aériennes sur l’est d’Alep assiégé le 18 octobre, après une trêve de courte durée
Des combattants rebelles des brigades de Jaish al-Fatah (ou l’Armée de la conquête) regardent la fumée s’élever du champ de bataille à l’entrée d’Alep (AFP)

Le quartier résidentiel de l’est d’Alep tenu par les rebelles s’est retrouvé sous les frappes aériennes et les bombes-barils du gouvernement syrien ce mardi pour la première fois depuis un mois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

« Les forces du régime ont mené des raids et largué des barils d'explosifs sur plusieurs quartiers résidentiels de l'est d'Alep pour la première fois depuis le 18 octobre », a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahman.

Selon un photographe de l'AFP situé à l’est d’Alep, les quartiers de Sakhour et de Massaken Hanano ont été visés.

Ces raids syriens sont intervenus le jour-même où pour la première fois des chasseurs bombardiers ont décollé du porte-avions russe Amiral Kouznetsov en Méditerranée pour mener des frappes en Syrie, sur les provinces d’Idleb et Homs.


Ce bombardement de l’est d’Alep a mis fin à une période de calme relatif pour les plus de 250 000 habitants de la partie assiégée de la ville, tenue par les rebelles.

Moscou avait annoncé le 18 octobre mettre fin à ses frappes aériennes sur Alep, quelques jours avant une courte trêve, et les frappes syriennes sur l’est de la ville s’étaient également calmées depuis, les bombardements étant menés principalement aux abords de la ville, où se déroulaient des affrontements.

Cette pause intervenait après les critiques de la communauté internationale au sujet de l’offensive féroce menée par les forces syriennes et russes le 22 septembre pour reprendre Alep-est.

La campagne de bombardements a tué des centaines de personnes, notamment des civils, et détruit les infrastructures.

Moscou a organisé plusieurs courtes trêves dans l’objectif d’encourager les habitants et les rebelles souhaitant capituler à quitter l’est d’Alep, mais peu sont effectivement partis.

Aucune aide humanitaire n’a atteint Alep depuis que la ville a été assiégée par les troupes gouvernementales à la mi-juillet, et l’ONU a prévenu jeudi dernier qu’elle distribuait ses dernières rations de nourriture dans les quartiers rebelles.

Dimanche, les habitants d’Alep ont reçu des messages de l’armée sur leur téléphone portable, donnant aux rebelles 24 heures pour quitter la ville.

« Ceux qui veulent sauver leur vie doivent rendre leurs armes et leur sécurité sera garantie. À la fin de cette période, l’offensive stratégique prévue commencera », disait le message.

Alep, ancienne puissance économique de la Syrie, a été ravagée par la guerre qui a commencé en mars 2011 avec des manifestations contre le gouvernement.

La ville s’est retrouvée divisée en deux, sous contrôle du gouvernement à l’ouest et des rebelles à l’est depuis mi-2012.

Traduit de l’anglais (original). 

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