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Yémen : après l’attaque américaine sur des cibles houthies, l’Iran déploie ses navires de guerre

Ce jeudi, un bâtiment de guerre américain a tiré des missiles de croisière sur des positions rebelles au Yémen. Quelques heures après, des destroyers iraniens ont été déployés pour « protéger les navires commerciaux »

Le USS Mason a détecté un missile et déployé des contre-mesures non spécifiées (AFP)

L’Iran a envoyé ce jeudi deux bâtiments de guerre dans le golfe d’Aden, selon l’agence d’information semi-officielle Tasnim, établissant une présence militaire dans les eaux internationales où les militaires américains ont lancé des missiles de croisière sur les régions contrôlées par les forces houthies soutenues par l’Iran.

« Les navires de guerre iraniens Alvand et Bushehr ont été envoyés dans le golfe d’Aden pour protéger les navires commerciaux », a rapporté Tasnom. Le Alvand et le Bushehr sont tous les deux des destroyers.

L’Arabie saoudite accuse Téhéran de fournir de l’aide au mouvement politique houthi, une accusation que ce dernier réfute.

Toujours selon Tasnim, les navires iraniens vont patrouiller dans le golfe d’Aden, au sud du Yémen, qui est une des plus importantes routes commerciales.

Cette annonce survient quelques heures après que les États-Unis ont déclaré avoir tiré des missiles de croisière sur trois stations radar contrôlées par les Houthis. Une réponse aux tirs de missiles anti-navires effectués par les Houthis sur un destroyer américain.

« Frappes d'auto-défense »

Les missiles lancés jeudi matin depuis le destroyer USS Nitze marquent la première fois que les États-Unis attaquent directement les rebelles Houthis au Yémen. 

« Ces frappes limitées d'auto-défense ont été menées pour protéger notre personnel, nos navires et notre liberté de navigation dans ce passage maritime important », a indiqué le Pentagone dans un communiqué. « Les États-Unis répondront à toute menace supplémentaire contre leurs navires et trafic commercial. »

« Les premières évaluations montrent que les sites ont été détruits », a-t-il ajouté.

Mercredi, un responsable américain de la défense a indiqué qu’un missile tiré depuis le territoire contrôlé par les rebelles au Yémen avait, pour la deuxième fois en quatre jours, ciblé un destroyer américain.

L'USS Mason a détecté un missile à environ 18 heures, heure locale, le mercredi, et déployé des contre-mesures non précisées, a indiqué le responsable.

Personne n'a été blessé et le navire n'a pas été touché.

Cependant, les rebelles houthis ont publié une déclaration niant qu'ils avaient tiré un missile sur le navire américain.

« Ces allégations sont sans fondement », a déclaré un responsable militaire allié avec les Houthis à l'agence de presse Saba contrôlée par les rebelles.

« L’armée [alliée aux rebelles] et les Comités populaires [milices] n’ont rien à voir avec cette action. Ces affirmations visent à créer de fausses justifications pour intensifier les attaques et couvrir les crimes commis continuellement par l’agression [de la coalition] contre le peuple yéménite. »

Dimanche dernier, deux missiles tirés depuis le territoire tenu par les rebelles avaient manqué de toucher l'USS Mason alors qu'il patrouillait en mer Rouge au large des côtes de ce pays déchiré par la guerre.

Les deux missiles ont touché l'eau sans atteindre le navire et personne n'a été blessé, ont indiqué des responsables.

Lundi, la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a accusé les rebelles d’avoir tiré un missile balistique vers la ville saoudienne de Taïf située au sud-ouest, à des centaines de kilomètres de la frontière yéménite.

Blocus naval

La coalition a intercepté un autre missile dimanche, cette fois lancé vers Marib, à l'est de la capitale yéménite Sanaa, tenue par les rebelles.

Et mercredi dernier, les Émirats arabes unis ont déclaré que les rebelles yéménites avaient frappé un navire « civil » dans la voie navigable stratégique de Bab-el-Mandeb, blessant des membres de l'équipage.

Les Houthis ont revendiqué la responsabilité de l'attaque, qui a été eu lieu le 1er octobre.

Les Émirats arabes unis sont un membre clé de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui bombarde le Yémen depuis mars de l'année dernière.

Les navires de guerre de la coalition ont imposé un blocus naval sur les ports yéménites tenus par les rebelles le long de la mer Rouge, permettant seulement l’accès de l'aide humanitaire approuvée par l'ONU.

En outre, les rebelles houthis ont tiré un missile sur la base aérienne de Khamis Mushait en Arabie saoudite, à environ 100 km de la frontière yéménite. Il s’agit de la base aérienne principale de la coalition pour sa campagne de bombardement au Yémen. Le missile a été intercepté, a déclaré la coalition mercredi.

Il s’agissait du deuxième missile lancé depuis le Yémen depuis qu’une frappe aérienne de la coalition a tué plus de 140 personnes participant à des funérailles à Sanaa samedi, suscitant des menaces de représailles.

Traduit de l’anglais (original).

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