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VIDÉO : Le peintre syrien qui transforme les bombes en œuvres d’art

Akram Abo Alfoz redonne vie aux bombes et aux balles en peignant sur les vestiges de la guerre

« Ces obus étaient modelés par le sang de personnes innocentes avant que je ne puisse les ramener à la vie. » (Page Painting On Death/Facebook)

Par MEE

Akram Abo Alfoz, 38 ans, originaire de la ville de Douma actuellement contrôlée par les rebelles, transforme les armes de guerre en œuvres d’art.

Après avoir récupéré les bombes et les balles qui jonchent les rues criblées de trous d’obus de sa ville natale, Alfoz désamorce ces armes qui constituent un véritable fléau depuis le début de la guerre civile en Syrie il y a presque six ans, avant d’en sculpter les restes en s’inspirant des modèles et des motifs qui caractérisent son héritage culturel levantin. Pour lui, mener une résistance artistique et culturelle est tout aussi important que mener des batailles sur le terrain.

Interrogé par Middle East Eye, l’artiste dévoile ce qui inspire ses peintures : « Je voulais réaliser des œuvres d’art qui puissent témoigner de cette époque afin de ne jamais oublier les crimes de Bachar el-Assad [le président syrien]. »

« [Ces œuvres] sont porteuses à la fois d’un message d’espoir, de résistance et de lutte. Il s’agit aussi d’un rappel destiné à tous ceux qui sont témoins de la situation, mais préfèrent fermer les yeux », déplore-t-il.

« Le fait de peindre sur ces outils de la mort permet d’effacer la peur dans les yeux de mes enfants. » (Page Painting On Death/Facebook)

Pour ce père de trois enfants, dessiner sur des obus qui n’ont pas explosé raconte une histoire personnelle : celle d’un père qui élève ses enfants dans une Syrie assiégée. « Le fait de peindre sur ces outils de la mort permet d’effacer la peur dans les yeux de mes enfants ; ils restent en permanence avec moi lorsque je peins. »

Lorsqu’on lui demande s’il souhaite adresser un message au reste du monde, Alfoz explique : « Nous aimons la vie et luttons pour vivre dans la dignité. Le gouvernement syrien nous traite de terroristes mais nous n’en sommes pas. Nous devons défendre nos terres par nos idées et notre culture. »

À l’est de la Ghouta, dans la ville assiégée de Douma où vit Alfoz, près de 282 500 personnes sont aujourd’hui encore aux mains des forces de Bachar al-Assad, selon les Nations unies.

Vidéo :

00:00 Défier la mort par la peinture défie la mort par la peinture.

00:10 Akram Abo Alfoz

00:12 transforme les bombes lâchées sur sa ville natale de Douma

00:17 en œuvres d’art.

00:22 Avant la guerre,

00:25 Akram décorait des verres.

00:27 Désormais,

00:29 il peint sur des « outils de la mort

00:31 pour effacer la peur dans les yeux de mes enfants ».

00:37 « Ces obus étaient modelés par le sang de personnes innocentes

00:41 avant que je ne puisse les ramener à la vie

00:45 par mes peintures. »

00:48 Cet artiste souhaite également adresser un message au reste du monde :

00:53 « Nous aimons la vie

00:54 et luttons pour vivre dans la dignité.

00:58 Le gouvernement syrien nous traite de terroristes

01:00 mais nous n’en sommes pas.

01:05 Nous devons défendre nos terres

01:08 par nos idées

01:09 et notre culture. »

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