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Yémen : le président accepte une trêve de 72 heures

Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’ONU avaient demandé dimanche aux parties belligérantes de prononcer un cessez-le-feu

Le conflit au Yémen a tué presque 6 900 personnes (AFP)

Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi a accepté le principe d'un cessez-le-feu de 72 heures reconductible, a annoncé ce lundi le ministre des Affaires étrangères du pays, déchiré par une guerre civile. Cette déclaration arrive au lendemain d’un appel international à la trêve.

Abdelmalek al-Mekhlafi a communiqué sur Twitter l’accord du président Hadi pour faire une pause dans les combats, à condition que les rebelles houthis s’y tiennent, qu’ils activent une commission appuyée par les Nations unies pour surveiller la trêve et qu’ils lèvent le siège de Taëz.

Taëz, la troisième ville du Yémen, est presque entièrement encerclée par les rebelles chiites houthis et les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, qui se sont ralliés à eux.     

L’envoyé spécial de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed avait appelé hier à « une cessation immédiate des hostilités, qui doit être déclarée dans les prochaines heures ».

Il avait également précisé être en contact avec le responsable des négociations du côté des Houthis et avec le gouvernement de Hadi, tout en prévenant qu’il espérait « des plans plus clairs » pour le cessez-le-feu dans les prochains jours.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al Djoubeir a pour sa part indiqué dans la journée que le royaume était prêt lui aussi à accepter une trêve si les Houthis en font autant, mais s'est dit « sceptique ».

Rencontre jeudi pour fixer la date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu

La coalition arabe sous commandement saoudien qui intervient  militairement au Yémen depuis mars 2015 est sous le feu des  critiques de la communauté internationale depuis le raid du 8  octobre qui a fait jusqu'à 140 morts, selon l'ONU, lors d'une veillée funèbre à Sanaa. 

Cette annonce du président yéménite arrive donc alors que les États-Unis, le Royaume-Uni et Ismaïl Ould Cheikh Ahmed ont demandé dimanche aux parties belligérantes de prononcer un cessez-le-feu qui entre en vigueur dans les jours à venir.

Le secrétaire d’État américain John Kerry avait ajouté que si les camps opposés acceptaient le cessez-le-feu, l’envoyé spécial de l’ONU fixerait les détails et annoncerait quand et comment il prendrait effet.

Selon le ministre yéménite de l'Information, le chef de l’État doit rencontrer jeudi l'émissaire de l'ONU pour déterminer la date d'entrée en vigueur de la trêve.

« Le temps est venu d'établir un cessez-le-feu sans conditions et ensuite de venir à la table des négociations », avait déclaré John Kerry.

Le conflit au Yémen a tué quelque 6 900 personnes, blessé plus de 35 000 et déplacé au moins trois millions depuis mars 2015, selon les Nations unies.

Traduit de l'anglais (original).

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