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Abbas sévit contre la prolifération d’armes dans une Cisjordanie en proie à un avenir incertain

Des leaders du Fatah arment leurs partisans en prévision de l’ère post-Abbas en Cisjordanie – mais le président n’a pas dit son dernier mot
Les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie (File/AFP)
By MEE

Alors que la Cisjordanie est en train de s’armer en vue de l’ère post-Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, âgé de 81 ans, a contre-attaqué en prenant des mesures répressives contre la récente prolifération d’armes dans l’enclave rétive, ont indiqué des officiels palestiniens à Middle East Eye.

Après avoir reçu des rapports crédibles selon lesquels des membres haut placés du Fatah armaient leurs partisans en prévision de futurs affrontements, Mahmoud Abbas a demandé à son chef de la sécurité, Majed Faraj, de sévir et de confisquer les armes.

Faraj a reçu l’ordre de commencer par Naplouse, le bastion des militants loyaux à plusieurs leaders dont l’omniprésent Mohammed Dahlan, ont indiqué des sources.

L’ancien gouverneur de Naplouse, Akram Rajoub, a déclaré à MEE : « La campagne de sécurité menée à Naplouse a jusqu’à présent débouché sur la saisie de vingt fusils M16 et d’une grande quantité de munitions ».

« Les fusils M16 valent 70 000 shekels [plus de 18 000 dollars] », a-t-il précisé. « Ces jeunes au chômage n’ont pas les moyens d’acheter des armes et des munitions aussi onéreuses. »

Rajoub a le sentiment qu’un complot se prépare : « Bien sûr qu’il y a des groupes derrière eux, nous les trouverons et nous les aurons ».

La campagne sécuritaire à Naplouse, qui a commencé le 18 août, a provoqué la mort de deux policiers et de trois militants. L’un de ces derniers – Abu al-Ez Halawa – a été battu à mort en détention.

Un responsable haut placé de la sécurité a indiqué à MEE que les policiers qui assuraient sa garde à vue étaient révoltés par l’assassinat de leurs deux collègues et pensaient que Halawa en était l’instigateur.

Les deux policiers assassinés, tous deux âgés d’une vingtaine d’années, ont perdu la vie dans une embuscade à Naplouse le premier jour de la répression.

« Tous ceux qui sont derrière ce chaos seront arrêtés et s’ils ne le sont pas, je démissionnerai », a annoncé le Premier ministre de l’Autorité palestinienne Rami Hamdallah sur une chaîne de télévision locale. « Il n’y a d’immunité pour personne », a-t-il ajouté, se référant aux responsables haut placés du Fatah.

Les sources de sécurité du Fatah ont affirmé que Dahlan avait été le premier à armer ses partisans en Cisjordanie, dépensant des centaines de milliers de dollars dans ses bastions de Naplouse, Jénine et dans le camp de réfugiés de Qalandia. Ces zones fourmillent de jeunes activistes sans emploi que les politiciens peuvent aisément recruter, ont indiqués les sources.

« De nombreux jeunes sont prêts à se faire recruter pour n’importe quelle cause – ils ont envie de combattre Israël, ils ont envie de combattre n’importe quel système », a déclaré à MEE un haut responsable de la sécurité.

Toutefois, Dahlan est loin d’être le seul coupable. Selon des sources, des leaders du Fatah, jusqu’aux plus hauts échelons du parti, sont en train d’armer leurs partisans respectifs et de leur fournir une protection au cas où ils auraient besoin d’eux en période de troubles.

Un leader du Fatah a même dit à MEE que le Premier ministre Hamdallah lui-même était impliqué dans cette frénésie d’armement. La source affirme que Hamdallah abuse de sa position de président de la plus grande université de Cisjordanie pour armer les gardiens du campus.

Il a ajouté qu’Abbas avait récemment reçu une photo des hommes de Hamdallah en train de s’entraîner à balles réelles autour de Naplouse, et que le président palestinien avait demandé une enquête à son chef de la sécurité.

Traduit de l’anglais (original).

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