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« Mouf », le baron français du trafic de cannabis, interpellé à Dubaï

Condamné en 2015 par la justice française à vingt ans de prison, il avait réussi à plusieurs reprises à échapper aux policiers spécialistes de la lutte contre les trafics de stupéfiants
Une des rares photos de Moufide Bouchibi prise il y a plus de vingt ans (capture d’écran)
Une des rares photos de Moufide Bouchibi prise il y a plus de vingt ans (capture d’écran)

Un des plus importants trafiquants de drogue français, Moufide Bouchibi, a été interpellé dimanche à Dubaï et présenté mercredi aux autorités judiciaires locales en vue de son extradition en France, a-t-on appris de source proche du dossier.

L’interpellation de cet homme, recherché depuis plus de dix ans par la police française, a été annoncée par l’hebdomadaire français L’Obs.  

Il a été présenté mercredi aux autorités judiciaires de Dubaï en vue de son extradition, a-t-on confirmé de source proche du dossier, en soulignant que celui qui est surnommé « Mouf » avait toutefois la possibilité de refuser son extradition.

Originaire de l’Essonne (banlieue parisienne), Moufide Bouchibi, âgé de 41 ans, était entré dans le trafic de stupéfiants à grande échelle en s’associant au début des années 2000 avec un Alsacien, Sofiane Hambli, dit « la Chimère ».

Sofiane Hambli est connu pour avoir été un informateur de la police au cœur d’une retentissante affaire qui avait mis en lumière les pratiques controversées de l’ex-patron de la lutte antidrogue, François Thierry.

Règlements de comptes sanglants

Moufide Bouchibi commence par assurer les livraisons de cannabis par des go-fast qui transportent la marchandise du sud de l’Espagne vers la région parisienne, et devient, selon Le Parisien, « un trafiquant de premier ordre, un homme qui compte dans le business du cannabis ».

Il est interpellé en 2002 avec 240 kg de cannabis. 

Une fois sa peine purgée, il retourne en 2008 en Espagne où il retrouve Sofiane Hambli, avec qui il se brouille violemment. S’ensuivent des règlements de comptes sanglants entre les équipes des deux hommes. 

En 2009, selon le quotidien Le Parisien, Bouchibi est enlevé au Maroc et torturé. Il est libéré contre plusieurs centaines de milliers d’euros de rançon. Il serait retourné en Algérie, son pays d’origine, en 2012, pour diriger ses affaires. 

En 2015, il est condamné, en son absence, à vingt ans de prison à Bordeaux mais sera toutefois localisé en Tunisie en 2019.

Recherché par les policiers spécialistes de la lutte contre les trafics de stupéfiants, il a réussi à plusieurs reprises à passer au travers des mailles du filet.

Selon Le Parisien, « proche de producteurs de cannabis marocains », Bouchibi serait à la tête « d’une flotte importante de bateaux destinés à transporter la drogue et serait en lien avec les narcotrafiquants sud-américains spécialisés dans le trafic de cocaïne ».

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