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Attentat palestinien à Tel Aviv, trois Israéliens blessés, l’assaillant tué

Le père de l’assaillant, originaire d’une ville près de Ramallah, a vu dans l’acte de son fils « une réaction normale pour tout jeune qui voit chaque jour l’injustice et les meurtres commis par l’armée israélienne »
Les premiers secours israéliens arrivent sur les lieux d’une fusillade à Tel Aviv, le 9 mars 2023 (MEE/Oren Ziv)
Par AFP

Trois personnes ont été blessées par balles jeudi soir à Tel Aviv dans un attentat perpétré par un membre de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas et dont l’auteur a été abattu par un policier.

Les tirs ont eu lieu vers 20 h 40 (18 h 40 GMT) au premier soir du week-end israélien sur l’avenue Dizengoff, prisée des noctambules, en plein centre de Tel Aviv – où un attentat palestinien avait fait trois morts en avril 2022 – alors que des opposants au projet de réforme judiciaire du gouvernement manifestaient ailleurs dans la ville.

Dans un communiqué, le Hamas a affirmé que l’attentat avait été perpétré par un membre de sa branche armée, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, Motaz Khawaja, 23 ans, originaire de la ville de Nilin, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Sans revendiquer « l’opération », le Hamas qualifie Khawaja de « martyr héroïque » et présente son acte comme une « initiative personnelle », et une « réponse naturelle aux crimes de l’occupation » israélienne.

À Paris, le Quai d’Orsay a condamné « avec la plus grande fermeté » l’attentat, qui survient dans un climat de fortes tensions et de regain marqué des violences liées au conflit israélo-palestinien depuis l’entrée en fonctions fin décembre d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël, sous la conduite du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

Un policier israélien cherche à sécuriser le lieu d’une fusillade à Tel Aviv le 9 mars 2023 (MEE/Oren Ziv)
Un policier israélien cherche à sécuriser le lieu d’une fusillade à Tel Aviv le 9 mars 2023 (MEE/Oren Ziv)

Dans un premier temps, le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, avait indiqué avoir « évacué trois blessés par balles, un dans un état critique, un blessé grave, et un léger ». L’hôpital Ichilov a ensuite indiqué que l’état du blessé initialement annoncé comme critique s’était amélioré.

Selon Dean Elsdunne, porte-parole de la police, « le terroriste a commencé à tirer sur des civils [dans] un café » avant d’être pris en chasse et abattu par des policiers qui ont ainsi « réussi à empêcher un attentat bien plus grave d’avoir lieu ».

Dans un communiqué, le ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir a félicité « le policier qui, dans un acte courageux, a éliminé le terroriste odieux et a sauvé de nombreuses vies ».

« J’ai entendu des coups de feu et vu des gens s’enfuir. J’ai chargé immédiatement mon arme et j’ai couru vers [les lieux] », a déclaré à l’AFP David Friedmann, policier ayant contribué à abattre l’assaillant.

À un moment, « j’ai tiré trois balles sur lui, [un collègue] a également tiré trois coups, et quand il est tombé, il a reçu une autre balle afin qu’il ne se relève plus », a-t-il ajouté.

« Réaction normale »

Joint au téléphone par l’AFP à Nilin, le père de Khawaja, Salah Khawaja, a vu dans l’acte de son fils « une réaction normale pour tout jeune qui voit chaque jour l’injustice et les meurtres commis par l’armée israélienne ».

Salah Khawaja a précisé que son fils était célibataire et gérant de boutique à Nilin.

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a indiqué avoir donné l’ordre d’« agir immédiatement pour détruire la maison du terroriste ». Selon des témoins, des soldats israéliens ont pénétré dans la maison de Motaz Khawaja autour de minuit (22 h 00 GMT jeudi). L’armée a confirmé être « en opération » à Ilin.

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Les démolitions punitives de maisons sont critiquées par des organisations de défense des droits de l’homme comme une forme de punition collective et donc comme un crime de guerre au regard du droit international.

Jeudi matin, trois Palestiniens armés parmi lesquels deux combattants du Jihad islamique avaient été tués lors d’une opération militaire israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée. Le Jihad islamique et le Hamas ont promis de venger ces morts.

Mardi déjà, plusieurs groupes armés palestiniens avaient appelé à venger la mort de six Palestiniens (parmi lesquels l’auteur d’une attaque fatale à deux Israéliens fin février, et au moins trois autres combattants) tués lors d’un raid de l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie. 

Au cours d’une brève visite à Tel Aviv jeudi, le ministre de la Défense américain, Lloyd Austin, a plaidé pour une « désescalade » alors que les appels au calme à répétition de l’ONU retentissent dans le désert.

À Beitar Illit, colonie juive de Cisjordanie au sud-ouest de Jérusalem, l’armée a indiqué que des démineurs avaient fait exploser jeudi soir un colis suspect découvert à bord d’un bus.

Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 76 Palestiniens (parmi lesquels des membres de groupes armés et des civils, dont des mineurs), 12 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens, ainsi qu’une Ukrainienne, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Par avec Hossam Ezzedine à Ramallah / Nir Kafri et Jack Guez.

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