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Le concert de Mariah Carey en Arabie saoudite suscite l’indignation

Des activistes et internautes ont appelé la chanteuse américaine à annuler son concert pour protester contre la torture et l’emprisonnement de militantes saoudiennes
La concert de la chanteuse américaine prévu le 31 janvier en Arabie saoudite a suscité l'indignation pour protester contre l'emprisonnement et la torture des militantes saoudiennes (AFP)
Par MEE

La chanteuse américaine Mariah Carey se produira le 31 janvier en marge du premier tournoi de golfe international qui aura lieu dans la Ville économique du roi Abdallah, au nord de La Mecque, aux côtés du DJ néerlandais Tiësto et du rappeur jamaïcain Sean Paul.

Mariah Carey sera la première chanteuse occidentale à se produire en Arabie saoudite depuis que le prince héritier Mohammed ben Salmane a introduit des réformes dans l’industrie du divertissement, notamment des projets de construction de cinémas et d’un opéra, activités autrefois interdites.

Traduction : « Pour la première fois en Arabie saoudite, l’artiste primée Mariah Carey et l’un des meilleurs DJs du monde, Tiësto, se produiront à l’occasion de #SaudiIntlGolf le 31 janvier ! Achetez vos billets dès maintenant »

L’annonce de la performance de Mariah Carey a provoqué une vague d’indignation, certains activistes et internautes protestant contre l’emprisonnement et la torture de militantes saoudiennes telles que Loujain al-Hathloul, symbole de la lutte des femmes saoudiennes pour le droit de conduire.

Alia al-Hathloul, sœur de Loujain, a interpelé la chanteuse sur son compte Twitter : « Salut Mariah Carey. N’oubliez pas que c’est grâce à ma sœur Loujain al-Hathloul que vous pouvez vous produire en Arabie saoudite. J’aimerais qu’elle puisse assister à votre concert. Mais elle est enfermée derrière des barreaux parce qu’elle a essayé d’améliorer la condition des femmes. N’oubliez pas de la remercier sur scène. »

Dans une lettre publiée dans le New York Times, Alia al-Hathloul affirme que sa sœur Loujain a été « détenue à l’isolement, battue, soumise à la torture, à des chocs électriques, harcelée sexuellement et menacée de viol et de meurtre ».

D’autres figures féminines saoudiennes se sont jointes à l’appel au boycott, à l’instar de l’artiste Ms Saffaa, exilée en Australie et qui utilise un pseudonyme pour des raisons de sécurité : « Est-ce que Mariah Carey sait que l’Arabie saoudite emprisonne et torture les activistes ? Sait-elle que l’Arabie saoudite instrumentalise le divertissement pour présenter de fausses réformes et détourner l’attention de ses innombrables violations des droits humains ? Aidez-nous à inciter Mariah Carey à reconsidérer son spectacle en Arabie saoudite. » 

Certains internautes ont pour leur part rappelé à la chanteuse la guerre au Yémen et la responsabilité de l’Arabie saoudite dans ce conflit.

Enfin, le mouvement WARSA (Women for Rights in Saudi Arabia) a lancé une pétition en ligne intitulée « Boycott l’apartheid en Arabie saoudite ».

Traduction : « Artistes et investisseurs : boycottez l’apartheid en Arabie saoudite – Signez la pétition ! »

Le mouvement a appelé « les athlètes, les comédiens et les artistes du monde entier à être solidaires du peuple saoudien », ajoutant : « Lorsque des personnes sont réprimées dans le silence par des régimes brutaux, nous demandons aux artistes de soutenir leur revendication à défendre librement et en toute sécurité la liberté et les droits, sans craindre d’être emprisonnées, torturées ou tuées par leurs dirigeants. »

Deux ONG internationales, Amnesty international et Human Rights Watch, ont appelé récemment l’Arabie saoudite à autoriser une enquête indépendante concernant des accusations récentes de torture et de mauvais traitements de militants des droits de l’homme.

Dans un communiqué, Amnesty a déclaré avoir obtenu de nouveaux témoignages concernant dix militants pour les droits humains « torturés, victimes de harcèlement sexuel et soumis à d’autres formes de maltraitance » au cours de leur détention.

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