« Une mauvaise imitation de Chirac » : le coup de colère de Macron à Jérusalem moqué sur les réseaux sociaux
« Un air de déjà vu », « Ça sonne tellement faux », « pathétique »… La vidéo du président français s’emportant devant des policiers israéliens à Jérusalem, relayée en boucle sur les chaînes d’information continue et devenue virale en quelques minutes sur les réseaux sociaux, est aussi largement critiquée.
La raison : le coup de colère d’Emmanuel Macron ressemble beaucoup à celui, devenu culte, de Jacques Chirac, dans la même ville de Jérusalem, le 22 octobre 1996.
Alors que le président français de l’époque marche dans les rues de la vieille ville en compagnie de ses résidents palestiniens, et afin d’éviter toute légitimation de l’occupation israélienne de la ville, il refuse d’être accompagné par des représentants israéliens. Néanmoins, la sécurité israélienne est omniprésente. Et lorsqu’un journaliste français est brutalement poussé par des agents de sécurité israéliens, Jacques Chirac s’emporte : « Do you want me to return to my plane and go back to France immediately ? This is not security, this is pure provocation ! », s’écrie-t-il.
Ce 22 janvier 2020, la scène se déroule à l’entrée de la basilique Saint-Anne. Construite par les Croisés au XIIe siècle et offerte par l’Empire ottoman à la France en 1856, elle est l’un des quatre territoires français de Jérusalem, un statut comparable à celui d’une ambassade, dans lequel les Israéliens ne sont pas autorisés à entrer.
Emmanuel Macron interpelle les policiers israéliens : « I don’t like what you did in front of me » (Je n’aime pas ce que vous avez fait devant moi), crie-t-il à un policier israélien, lui demandant de quitter l’église.
« Allez à l’extérieur je vous prie, personne n’a à provoquer personne, c’est compris ? », a lancé le président en anglais. « Nous restons calmes, nous avons fait une magnifique marche, vous faites du bon boulot dans la ville et je l’apprécie, mais s’il vous plaît, respectez les règles établies depuis des siècles, elles ne changeront pas avec moi, je peux vous le dire », a-t-il ajouté.
« C’est la France ici, et tout le monde connaît la règle », a souligné, toujours en anglais, le chef d’État français, qui a improvisé une balade dans la vieille ville de Jérusalem, où il avait seulement prévu de visiter l’église Sainte-Anne.
Mercredi, quelques heures avant l’arrivée d’Emmanuel Macron sur place, un accrochage avait eu lieu entre des membres du groupe chargé de sa sécurité et un membre des forces de sécurité israéliennes ayant voulu entrer dans la basilique, selon des journalistes sur place.
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