Ali Benflis, opposant ou « briscard du système » ?
Le candidat du Parti de l’avant-garde des libertés, Ali Benflis, a voté à son tour. Il se présente pour la troisième fois à la présidentielle. Ancien magistrat, puis avocat, il fut ministre de la Justice de 1988 à 1991 et a intégré le bureau politique du FLN en 1989.
Directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, il devient son directeur de cabinet une fois élu, puis son chef du gouvernement en 2000. Les deux hommes entretiennent des liens privilégiés mais se brouillent en 2003, quand Ali Benflis, à qui le chef de l’État a confié la tête du FLN, envisage de se présenter à la présidentielle de 2004.
Candidat du FLN, il n’obtient que 6,42 % des voix, sévèrement battu par Abdelaziz Bouteflika (85 %) dès le premier tour. Il quitte le parti, repris en main par le chef de l’État, qui le bat à nouveau au premier tour en 2014 (12,18 % des voix).
Ali Benflis se présente depuis quinze ans comme le principal « opposant » en Algérie mais pour ses détracteurs, c’est un « briscard du système ».
« Je suis un homme qui n’a pas attendu le 22 février pour se révolter contre le pouvoir. Je le défie et le combats depuis 2004 », se défend-il.
Il s’est notamment engagé à dissoudre le Parlement et à promouvoir une nouvelle Constitution, dans une volonté apparente de donner des gages aux manifestants qui refusent la tenue du scrutin.
En présentant son programme « d’urgence nationale », Ali Benflis a assuré que celui-ci était dans la « droite ligne des revendications de la révolution pacifique et démocratique ».
Sa candidature vise à obtenir une « rupture radicale avec l’ancien régime » et « l’avènement d’un nouveau système politique », a plaidé celui qui termina deuxième aussi bien en 2004 qu’en 2014.