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EN IMAGES : La Palestine d’hier et d’aujourd’hui, un siècle après la déclaration Balfour

Le projet du chercheur et archiviste Tarek Bakri aide les Palestiniens exilés à se réapproprier visuellement les lieux de vie dont ils ont été chassés suite à la Nakba
Le site du chemin de fer Jaffa-Jérusalem, construit en 1892 lorsque la Palestine faisait partie de l'Empire ottoman (Tarek Bakri)

La déclaration Balfour, qui a soutenu les desseins sionistes de création d’une patrie pour le peuple juif en Palestine, a changé l'histoire du Moyen-Orient. Ces 67 mots écrits il y a un siècle ont également eu des conséquences catastrophiques sur l'environnement dans lequel vivaient les Palestiniens.

Des maisons et des cinémas palestiniens, des boutiques et des mosquées, des gares et des marchés ont tous été perdus en 1948 lorsque des milliers de personnes ont été chassées de leurs foyers dans la violence de la Nakba, le mot arabe pour « catastrophe ».

Tarek Bakri, chercheur et archiviste basé à Jérusalem, a été ému par la nostalgie et l'émotion que de nombreux Palestiniens déplacés ressentent encore pour leurs anciennes rues, maisons et quartiers.

« La Palestine n'était pas un désert comme le croyaient les premiers colons sionistes »

- Tarek Bakri, chercheur et archiviste

Il essaie à présent d’apporter un éclairage sur ce à quoi ressemblait la Palestine avant la Nakba. « Ils vivent dans des camps de réfugiés en Jordanie et au Liban », a-t-il déclaré à MEE. « Ils me contactent via les réseaux sociaux et m'envoient des photos de leurs maisons. Je sors les chercher et je prends des photos pour montrer ce qu’elles sont devenues. »

Selon Tarek Bakri, ces images tirées d’archives familiales montrent que la Palestine était au centre de la culture arabe. « Ce n'était pas un désert comme le croyaient les premiers colons sionistes », a-t-il ajouté.

Mais certains Israéliens à Jérusalem, qui vivent aujourd’hui dans les maisons qui appartenaient auparavant à des Palestiniens, s'opposent au travail de Bakri.

« J'ai eu des réactions étranges de leur part », a-t-il raconté. « Un jour, j'ai montré à un homme une photo de la famille palestinienne qui vivait [dans la maison qu’il occupait] et je lui ai dit que c’étaient eux les premiers propriétaires. Il a répondu qu'ils [les juifs] sont le peuple élu et que Dieu lui avait donné la maison. »

Faites glisser le curseur des images ci-dessous pour voir des exemples du travail de Tarek Bakri.

Le cinéma

Le cinéma al-Hambra, photographié ici en 1937, était l'un des nombreux cinémas palestiniens de la rue Jamal Pasha à Jaffa. Il est maintenant utilisé par l'Église de Scientologie.

La gare

Le chemin de fer Jaffa-Jérusalem a été construit en 1892 lorsque la Palestine faisait partie de l'Empire ottoman. Il a été renommé chemin de fer Jérusalem-Tel Aviv après la Nakba de 1948.

Le palais familial

Hanna Bisharat a construit sa villa dans le quartier de Talbiya à Jérusalem en 1926. Cette photo de lui et de sa famille a été prise en 1929. La demeure était connue sous le nom de palais de Haroun al-Rashid, en référence au célèbre calife abbasside qui régnait sur un empire riche et puissant. Golda Meir, la Première ministre israélienne, a vécu dans cette maison après le départ de la famille Bisharat. Elle a déclaré aux médias en juin 1969 : « Il n'y avait rien qui ressemblât à des Palestiniens... Ils n'existaient pas ».

L'église

L'église du village chrétien de Maalul se trouve à 6 kilomètres à l'ouest de Nazareth. Cette photographie a été prise dans les années 1930. L'église a été détruite en 1948 par les forces juives.

La maison familiale

Le Palestinien Shukri al-Jamal et sa femme, ses sœurs et ses filles se rassemblent devant leur maison dans le quartier de Talbiya à Jérusalem à la fin des années 1920. Aujourd'hui, des Israéliens vivent dans sa propriété.

Le consulat

Un employé de sécurité monte la garde devant la porte du consulat égyptien à Jérusalem en 1947. Le bâtiment abrite actuellement le consulat grec.

Traduit de l’anglais (original).

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