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Le Qatar ne satisfait pas aux normes de la FIFA mais se sent « disculpé » d'actes répréhensibles

L’enquête de la FIFA révèle que le Qatar a utilisé sa richesse pour influencer les membres de l’organisme de foot mondial à voter en sa faveur
Un responsable qatari prend la pose à côté de la Coupe du Monde (AFP)

Le Qatar a déclaré se sentir « disculpé » par un rapport de la FIFA sur sa proposition d’accueillir la Coupe du Monde de football 2022, malgré le fait que le rapport révèle que le pays ne « répond pas aux normes » pour avoir utilisé ses vastes richesses afin de remporter la compétition. 

Le rapport a été publié à la suite d’une enquête de deux ans menée par Anthony Garcia, un procureur américain nommé par la FIFA, qui a détaillé les nombreuses tentatives effectuées par le Qatar pour influencer les électeurs.

Il n’a cependant pas été suggéré que le Qatar pourrait perdre son droit à être le premier pays du Moyen-Orient à accueillir la Coupe du Monde.

Le rapport de 430 pages a été publié par la FIFA mardi soir. Certaines parties avaient été divulguées au quotidien allemand Bild.

Garcia avait démissionné en 2014, après avoir accusé son collègue, le président du Comité d’éthique, Hans-Joachim Ecker, de déformer le contenu du rapport.

Corruption de responsables

Le rapport révèle comment le Qatar a utilisé des techniques de corruption telles que sponsoriser la conférence de la Confédération africaine de football en Angola en janvier 2010 pour promouvoir sa candidature à l’organisation de la Coupe du Monde.

Garcia a également exprimé ses inquiétudes quant à l’implication d’un conseiller de la fédération de football de Thaïlande dans les négociations portant sur un accord entre le Qatar et une compagnie gazière thaïe.

Le président de la fédération de football de Thaïlande est un membre du comité exécutif de la FIFA.

Il était « inapproprié » qu’un tel accord sur l’azote liquide « soit négocié par le biais du football » si peu de temps avant le vote, qui s’est tenu en décembre 2010, a déclaré Garcia.

Le Qatar a également utilisé son Aspire Academy, dédiée à l’entraînement de jeunes joueurs en provenance du Qatar, d’Afrique et d’Asie, pour « obtenir la faveur des membres du comité exécutif », selon le rapport.

Le rôle de l’émir

Des questions ont également été soulevées au sujet de réunions tenues par l’ancien dirigeant du Qatar Hamad ben Khalifa al-Thani et de hauts fonctionnaires d’Amérique du Sud.

L’émir du Qatar a rencontré trois électeurs d’Amérique du Sud – Julio Grondona, Nicolas Leoz et Ricardo Teixeira – à Rio de Janeiro en janvier 2010.

Le fait que Grondona n’ait pas informé les enquêteurs de la FIFA de cette réunion et des discussions portant sur le fait que le Qatar payait peut-être les vols avant sa mort en 2014 avait alerté Garcia.

Celui-ci a déclaré dans le rapport que « les connections entre des entités gouvernementales et l’équipe du projet ont aidé à créer une apparence d’irrégularité ».

Pour le procureur Garcia, cette réunion a « suscité des inquiétudes », même s’il n’est pas « nécessairement inapproprié » pour des leaders nationaux d’être impliqués dans des propositions d’offre d’accueil d’événements sportifs.

Traduit partiellement de l’anglais (original).

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