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Yémen : la coalition saoudienne bombarde le centre-ville historique de Sanaa

L’attaque menée contre le Bureau de la sécurité nationale a endommagé des bâtiments historiques de cette zone de la capitale yéménite classée au patrimoine de l’UNESCO
La vieille ville de Sana est célèbre pour ses bâtiments de pisé (AFP)

Des avions de la coalition menée par l’Arabie saoudite ont frappé ce mardi la vieille ville de la capitale yéménite Sana contrôlée par les rebelles, après que ces derniers ont tiré un missile visant l’Arabie saoudite durant la nuit.

Le missile, propulsé lundi soir depuis la base aérienne du roi Khaled à la sortie de la ville de Khamis Mushait, a été intercepté par la défense aérienne du royaume, a indiqué la coalition, ajoutant que le propulseur avait été détruit.

L’attaque a provoqué des frappes aériennes intensives de la coalition dans les premières heures de la journée de mardi.

Environ une douzaine de bombes et de missiles se sont écrasés sur le quartier général du Bureau de la sécurité nationale dans la vieille ville de Sanaa, qui est classée au patrimoine de l’UNESCO. Selon des témoignages, des habitations ont été endommagées et au moins trois blessés et un mort sont à déplorer parmi les civils.

C’est la première fois que le quartier général du Bureau de la sécurité nationale est visé par la coalition, laquelle a été lourdement critiquée pour des frappes précédentes sur ce district historique réputé de par le monde pour ses maisons de pisé à plusieurs étages.

La coalition a également bombardé le ministère de la Défense, situé près des portes de la vieille ville, selon le personnel du ministère et des habitants de la zone.

Une frappe de la coalition contre un poste de contrôle situé dans la banlieue nord-ouest de la capitale a en outre tué deux rebelles et blessé quatre autres personnes, ont indiqué les résidents.

Deux camps militaires rebelles dans le district de Sanhan, au sud-est de la capitale, ont également été touchés par l’aviation de la coalition, selon des sources tribales.

Le nombre élevé de civils tués par la campagne aérienne lancée par la coalition en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi en mars 2015 a fait l’objet de vives critiques.

Plus d’un tiers des frappes de la coalition ont touché des sites civils, notamment des écoles, des hôpitaux et des mosquées, selon une enquête du Yemen Data Project publiée par le Guardian la semaine dernière.

D’après un rapport de l’ONU datant de juin 2016, la coalition est responsable de 60 % des 785 décès d’enfants comptabilisés au Yémen l’année dernière.

Les combats se sont intensifiés depuis l’effondrement des pourparlers de paix soutenus par l’ONU au Koweït le 6 août dernier.

Depuis mars de l’année passée, le conflit a fait plus de 10 000 morts, essentiellement des civils, et forcé au moins trois millions de personnes à fuir leurs habitations, selon les Nations unies.

Traduit de l’anglais (original).

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