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Deux psychologues du programme de torture de la CIA échappent à leur procès

Les détails de l’accord à l’amiable permettant à James Mitchell et Bruce Jessen, accusés d’être responsables et d’avoir profité financièrement de la torture, sont tenus secrets
Les deux hommes, qui ont reçu 80 millions de dollars pour leur travail, ont expliqué n'être personnellement pas responsables des décisions spécifiques d'utiliser des « techniques d'interrogatoire renforcées » (AFP)
Par AFP

Deux psychologues qui ont aidé à concevoir le programme d'interrogatoire de la CIA après le 11 septembre 2001 échapperont à leur procès grâce à un accord négocié à l'amiable hors du tribunal. 

Cet accord a été passé avec l'ACLU, grande organisation américaine de défense des libertés, qui avait porté plainte au nom de trois anciens prisonniers, dont l'un est mort dans une prison de la CIA suite à des interrogatoires particulièrement durs.

James Mitchell et Bruce Jessen ont été recrutés par la CIA en 2002 pour concevoir et aider à mener des interrogatoires sur des suspects capturés en Afghanistan et ailleurs.

Les deux hommes, qui ont reçu 80 millions de dollars pour leur travail, ont expliqué n'être personnellement pas responsables des décisions spécifiques d'utiliser des « techniques d'interrogatoire renforcées », comme la simulation de noyade (« waterboarding ») ou le fait d'attacher les détenus dans des positions douloureuses.

« Ni le Dr. Mitchell ni moi n'étions au courant, avons soutenu ou avons approuvé l'utilisation des méthodes non-autorisées à la base de la plainte », a déclaré Bruce Jessen dans un communiqué commun.

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L'ACLU affirme que James Mitchell et Bruce Jessen sont responsables et ont profité financièrement de tortures illégales à l'encontre des trois plaignants : le Tanzanien Suleiman Abdullah Salim, le Libyen Mohamed Ahmed Ben Soud et l'Afghan Gul Rahman.

Les deux premiers ont été libérés après plusieurs années de détention, tandis que Gul Rahman est mort d'hypothermie dans une cellule de la CIA en novembre 2002, après ce que l'ACLU a décrit comme deux semaines de « torture brutale ».

L'ACLU et les avocats des plaignants n'ont pas donné de détails sur le règlement négocié, refusant notamment de dire s'il comprenait un accord financier.

Le procès aurait dû se tenir à partir du 5 septembre.

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