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EN IMAGES : 48 heures avec le Croissant-Rouge palestinien

Middle East Eye a passé 48 heures avec des bénévoles de la Société du Croissant-Rouge palestinien à Hébron
Après un accident de voiture, un membre de l’équipe du Croissant-Rouge d’Hébron soigne un enfant dans une ambulance (MEE/Constance Decorde)

HÉBRON, Territoires palestiniens occupés - La Société du Croissant-Rouge de Palestine (SCRP) est une organisation humanitaire nationale qui a été fondée officiellement en 1968. Depuis sa création, elle a prodigué soins de santé et assistance au peuple palestinien dans l’ensemble des territoires occupés, y compris dans les circonstances les plus difficiles.

L’antenne d’Hébron fournit des services d’urgence aux personnes qui en ont besoin, mais elle s’implique aussi dans des programmes visant à promouvoir la santé et le bien-être social. Malgré les difficultés causées par l’occupation militaire israélienne qui restreint les déplacements des habitants d’Hébron, les bénévoles dévoués de la SCRP poursuivent leur travail avec une sincère conviction.

Nasser travaille comme opérateur et responsable de la gestion des catastrophes à la SCRP depuis 25 ans. Pendant les mois d’été, ses responsabilités comprennent également d’enseigner aux jeunes recrues le protocole et la conduite à tenir en situation d’urgence.

Bien qu’actuellement il n’intervienne pas sur le terrain, il a confié que l’aspect le plus difficile de son poste consistait à voir de jeunes Palestiniens blessés à cause de la situation tendue. « Depuis octobre de l’année dernière, les vendredis surtout, il y a eu beaucoup de blessés à la suite d’accrochages entre l’armée israélienne et de jeunes Palestiniens », a constaté Nasser.

Nasser en plein travail (MEE/Constance Decorde)

La SCRP est une équipe soudée qui travaille par roulements de 24 heures, sept jours sur sept. Quand les membres de l’équipe se retrouvent à la base, ils prennent au moins deux repas ensemble chaque jour, le plus souvent le petit déjeuner et le dîner.

Ayman et Lina (MEE/Constance Decorde)

Pendant qu’Ayman et Lina préparent du houmous, des falafels et autres spécialités palestiniennes pour tout le monde, Jawdat, un autre membre de l’équipe, explique fièrement « qu’à la SCRP, nous sommes comme une famille. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble tous les matins. »

L’équipe est en route pour répondre à une urgence (MEE/Constance Decorde)

Jawdat a commencé à faire du bénévolat pour la SCRP en 2000. Il fait maintenant partie de l’équipe des Services médicaux d’urgence (SMU).

Quand ils reçoivent un appel en urgence provenant de la zone H2 d’Hébron – une zone administrée par Israël conformément au Protocole d'Hébron de 1997 –, l’ambulance doit attendre que les soldats israéliens la laissent passer par le poste de contrôle

Jawdat s’occupe d’une femme qui vient d’accoucher (MEE/Constance Decorde)

Quelques minutes après la fin d’une intervention, l’équipe de la SCRP est appelée pour venir en aide à une femme en train d’accoucher dans un magasin situé dans la zone H2 d’Hébron. Le temps que l’équipe d’urgence arrive sur les lieux, le bébé est déjà né.

Jawdat transporte sa patiente (MEE/Constance Decorde)

Jawdat accompagne quand même la mère et son nouveau-né au service de pédiatrie de l’hôpital d’Hébron, pour s’assurer qu’ils sont en bonne santé.

On leur donne le feu vert à tous les deux.

On prend soin du bébé, qui se porte bien (MEE/Constance Decorde)

Alaa, l’un des membres de la SCRP, a raconté quelques cas particulièrement sérieux dont il a été témoin, mais il dit avoir été spécialement affecté par « un accident de voiture où le volant s’était encastré dans l’abdomen d’une femme, causant sa mort et celle du bébé qu’elle attendait ».

Jawdat et Arafat, deux des bénévoles, avec une jeune fille blessée (MEE/Constance Decorde)

Plus tard dans la journée, l’équipe se rend au secours d’une écolière qui s’est fait rouler sur le pied par une voiture. Son père a immédiatement appelé la SCRP pour qu’on l’emmène à l’hôpital le plus proche et s’assurer que son pied n’était pas cassé.

Les accidents de la circulation sont courants dans les territoires occupés, et ils constituent la grande majorité des appels d’urgence. Ayman souligne que « la plupart des cas où l’on nous appelle, il s’agit d’accidents de voiture, parce que les gens conduisent comme des fous ici ».

Lina a trois enfants et elle est la seule femme à travailler avec la SCRP. Elle dit pourtant n’avoir remarqué aucune différence dans la façon dont les autres membres de l’équipe se comportent avec elle. « Je n’ai pas l’impression d’être traitée différemment simplement parce que je suis la seule femme [de l’équipe] ici », a-t-elle affirmé.

Lina sort d’une ambulance (MEE/Constance Decorde)

L’un des cas les plus émouvants de la journée est celui de Feraz, un garçon de 11 ans qui est resté paralysé après être tombé sur la tête en plongeant. Son père est très affectueux et l’accompagne à l’hôpital à chaque fois qu’il a besoin de soins.

Feraz est bien soigné (MEE/Constance Decorde)

Lina et Alaa raccompagnent Feraz chez lui après un traitement à l’hôpital d’Hébron.

L’équipe de la SCRP s’occupe de Feraz, 11 ans, qui a été grièvement blessé en plongeant dans l’eau (MEE/Constance Decorde)

Le lendemain, on fait appel à la SCRP d’Hébron pour porter assistance aux victimes d’un autre accident de voiture. Il s’agit cette fois d’un père et de ses quatre enfants. Les enfants étaient dans la voiture quand l’accident s’est produit. Bien qu’ils soient en état de choc, ils n’ont aucune blessure grave. Ayman se charge de les faire admettre à l’hôpital.

Des enfants sont admis à l’hôpital après un accident de voiture (MEE/Constance Decorde)

Quand ils ne sont pas sur le terrain, les membres de la SCRP attendent dans la salle de contrôle, prêts à partir et à intervenir en cas de besoin. Le vendredi est souvent chargé car c’est d’habitude le jour où ont lieu les manifestations, et les rues sont noires de monde à cause des prières du vendredi à la mosquée. Mais quel que soit le jour de la semaine, l’équipe toute entière se tient prête à intervenir dès qu’on l’appelle.

L’équipe attend le prochain appel (MEE/Constance Decorde)

Traduit de l'anglais (original) par Maït Foulkes.

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