Grande-Bretagne : le leader travailliste Jeremy Corbyn attaqué par Benyamin Netanyahou

Benyamin Netanyahou a estimé que Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste britannique, méritait une « condamnation sans équivoque » pour avoir déposé une couronne sur la tombe de membres du commando palestinien Septembre noir, responsable de la mort de onze athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de 1972 à Munich. 

Traduction : « Les affirmations du Premier ministre israélien à propos de mes actions et de mes paroles sont fausses. Ce qui mérite une condamnation sans équivoque, c'est le massacre de plus de 160 manifestants palestiniens à Gaza par les forces israéliennes depuis mars, dont des dizaines d'enfants », a twitté Jeremy Corbyn, en réponse au message de Benyamin Netanyahou : « Le dépôt d’une gerbe par Jeremy Corbyn sur les tombes du terroriste qui a perpétré le massacre de Munich et le fait qu'il ait comparé Israël avec les nazis méritent une condamnation sans équivoque de la part de tous - gauche, droite et tout le monde entre les deux ». 

Le Premier ministre israélien s'exprimait après la publication par le tabloïd Daily Mail de photos montrant Jeremy Corbyn tenant une couronne de fleurs lors d'une cérémonie à Tunis en 2014. 

Le leader de la principale formation d'opposition britannique a répliqué sur le réseau social, dénonçant de « fausses » accusations. 

« Ce qui mérite une condamnation sans équivoque, c'est le meurtre de plus de 160 manifestants palestiniens par les forces israéliennes à Gaza y compris des dizaines d'enfants », a ajouté Jeremy Corbyn.

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Jeremy Corbyn a tweeté ensuite : « La loi sur l'État-nation, parrainée par le gouvernement de Netanyahou, discrimine la minorité palestinienne d'Israël. Je suis aux côtés des dizaines de milliers de citoyens arabes et juifs d’Israël qui manifestent pour l’égalité des droits ce week-end à Tel-Aviv. »

Le leader travailliste a récemment reconnu que son parti avait « un vrai problème » avec l'antisémitisme, un sujet qui fait polémique depuis des mois. Le Labour Party a fait récemment l'objet d'attaques, après avoir notamment refusé d'adopter certains éléments de la définition de l'antisémitisme élaborée par l'Alliance internationale pour le souvenir de l'Holocauste (IHRA). 

« Vous ne pouvez pas poursuivre la paix par un cycle de violence. La seule façon de poursuivre la paix est un cycle de dialogue »

- Jeremy Corbin, chef du Labour Party

Des accusations d'antisémitisme ont déjà entraîné la démission, fin mai, de l'ex-maire de Londres, Ken Livingstone.

Corbyn a dit avoir participé à une cérémonie en l'honneur des 47 personnes tuées lors d'un raid israélien sur les bureaux de l'OLP à Tunis en 1985. Mais une nouvelle photo le montre tenant une couronne en face d'une plaque dédiée aux membres du commando qui avait tué onze athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972.

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« J'étais là parce que je voulais voir un mémorial approprié à tous ceux qui sont morts dans tous les attentats terroristes partout dans le monde, parce que nous devons y mettre fin. Vous ne pouvez pas poursuivre la paix par un cycle de violence. La seule façon de poursuivre la paix est un cycle de dialogue », a également répondu Corbyn.

Traduction : « Il n'y a pas de place pour l'antisémitisme au sein du Parti travailliste. Nous devons le sortir de notre mouvement pour de bon ».

« Ironie du sort, les révélations du Daily Mail sur le soutien de Corbyn aux auteurs de la tuerie de Munich viennent à point nommé pour les conservateurs au pouvoir », commente le journaliste de l'hebdomadaire français Le Point. « En moquant le port de la burqa, l'ancien secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Boris Johnson, avait rendu un grand service au Labour en desserrant la pression médiatique sur ses propres défaillances dans la lutte contre l'antisémitisme. Pour Corbyn, le répit n'a duré qu'une petite semaine ».