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Incendies et bulldozers dans le camp de Calais

Les flammes se sont propagées quelques heures après que des ouvriers et des policiers ont commencé à démanteler la « Jungle » de Calais qui a accueilli entre 6 000 et 8 000 migrants
Les incendies se sont propagés dans le camp de Calais (Reuters)

Des incendies ont éclaté dans une grande partie de la « Jungle » de Calais mercredi, forçant les migrants à fuir tandis que les autorités françaises se préparent à démolir le camp.

Les flammes se sont propagées seulement quelques heures après que des ouvriers protégés par la police ont commencé à démanteler le camp sordide qui a accueilli entre 6 000 et 8 000 migrants.

« Nos tentes brûlaient. Quelqu’un y a mis le feu, mais nous ne savons pas qui », a déclaré Siddiq, un garçon de 16 ans qui a dû dormir sous un pont à l’entrée du camp à cause des flammes.

« J’ai vu des incendies avant mais rien de similaire. »

Un homme syrien a été emmené à l’hôpital après avoir été blessé aux tympans suite à l’explosion d’une bonbonne de gaz dans les flammes.

Un officiel local a minimisé les incendies et déclaré à l’AFP : « C’est une coutume parmi des communautés de mettre feu à leurs maisons avant de les quitter. »

Mardi, des ouvriers ont utilisé des scies mécaniques pour réduire les cabanes en tas de bois et plastique ensuite débarrassés par des bulldozers.

Les migrants ont laissé derrière eux des matelas, des couvertures, des habits, des pots et des valises.

La « Jungle » de Calais, qui se situe à proximité du port de Calais, a été pendant des années un point de départ pour les migrants qui tentent d’atteindre le Royaume-Uni en grimpant dans des camions ou en sautant sur les trains qui traversent la Manche.

Selon le ministre de l’Intérieur, 3 242 adultes ont été transférés vers des centres à travers la France depuis lundi et 772 mineurs non accompagnés ont été déplacés dans des conteneurs maritimes reconvertis en abris dans la « Jungle ».

Ces nombres représentent à peu près la moitié de la population estimée du camp avant le début de l’opération, selon des chiffres officiels.

Les autorités ont déclaré que ceux qui acceptaient d’être déplacés peuvent demander l’asile en France. Ceux qui refusent risque d’être déportés.

Les mineurs non accompagnés de la « Jungle » étaient le sujet principal de préoccupation des associations, et des centaines de jeunes anxieux faisaient la queue mardi pour être interrogés par des officiels britanniques et français qui décident de leur sort.  

Le Royaume-Uni a accueilli à la dernière minute environ 200 adolescents la semaine qui a précédé l’évacuation du camp, et les transferts ont repris mardi après un hiatus lundi.

Un reporter de l’AFP a vu un bus transportant environ 30 enfants réfugiés arriver à un bureau d’immigration à Londres, dans le quartier de Croydon.

Les rideaux du bus étaient fermés suite à la controverse suscitée par la publication de photos d’adolescents réunis avec leur famille, dont certains ont été accusés d’avoir menti à propos de leur âge.

Le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve a déclaré mardi que tous les mineurs non accompagnés « avec des liens familiaux prouvés au Royaume-Uni »seraient transférés et que Londres avait promis d’examiner tous les autres cas où il était « dans l’intérêt de l’enfant » de s’installer de l’autre cote de la Manche.

La ministre de l’Intérieur britannique Amber Rudd a promis lundi que les enfants admissibles seraient amener au Royaume-Uni « aussi vite que possible et en toute sécurité », sans spécifier le nombre.

La police de Calais a lutté contre des tentatives de migrants d’atteindre le Royaume-Uni à la nuit tombée tout au long de l’année dernière.

La maire de la ville, Natacha Bouchart, a déclaré que voir des gens faire la queue était « un grand soulagement ».

Toutefois de nombreux locaux craignent que plus de camps s’installent une fois la « Jungle » rasée.

La relocalisation a été accueillie avec un mélange d’hostilité et de solidarité à travers la France.

Des villageois du hameau de Chardonnay, connu pour son vin, ont réservé un accueil glacial à une vingtaine de jeunes soudanais, tandis que des manifestations pro-migrants se sont déroulées à Paris et à Nantes.

De retour dans la « Jungle », Arbat, un migrant soudanais de 25 ans, a déclaré qu’il était prêt à passer à autre chose.

« Je sais que mon futur n’est pas ici », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il veut se marier à une femme française.

« On me dit qu’elles sont toutes belles. Est-ce vrai ? »

Traduit de l’anglais (original). 

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