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La résistance à Gaza est plus sophistiquée depuis la guerre, selon les analystes

« La résistance a bien conscience que la prochaine bataille avec Israël doit être totalement différente en matière d’armes déployées », selon un expert
Une famille palestinienne passe en scooter devant un modèle de roquette R-160 introduit par le Hamas l’année dernière, village de Khuzaa, sud de Gaza (AFP)

Depuis l’opération israélienne « Bordure protectrice » contre la bande de Gaza l’année dernière, les groupes de résistance palestiniens basés à Gaza sont plus sophistiqués et organisés, selon certains analystes.

« En dépit des pertes infligées par l’offensive israélienne de l’année dernière et du blocus persistant de la bande de Gaza [par Israël et l’Égypte], les groupes de résistance basés à Gaza continuent de se préparer en vue d’un prochain conflit », a déclaré Abdel-Sattar Qassem, professeur de sciences politiques à l’université palestinienne de Birzeït, en Cisjordanie.

La résistance palestinienne en général, et les brigades Izz al-Din al-Qassam en particulier, « développent efficacement de nouvelles capacités et tactiques militaires », a-t-il ajouté.

Les brigades al-Qassam représentent la branche armée du Hamas, lequel a pris le contrôle de la bande côtière à la mi-2007 après avoir remporté les élections législatives plus tôt cette année-là.

Début juillet 2015, le Hamas a dévoilé deux nouvelles roquettes de fabrication locale, qu’il a promis d’utiliser lors de toute confrontation future avec Israël.

« L’efficacité de ces roquettes apparaîtra clairement à l’avenir », a déclaré le porte-parole d’al-Qassam, Abou Obaïda, lors d’une parade militaire dans la ville de Gaza marquant le premier anniversaire de la guerre. 

Depuis qu’al-Qassam a commencé à fabriquer des roquettes en 2001, « nous avons graduellement étendu leur portée, qui est maintenant de plus de 80 km », a-t-il affirmé.

Le Hamas a introduit ses roquettes M75 lors d’une offensive israélienne majeure contre la bande de Gaza fin 2012, durant laquelle des dizaines de Palestiniens, civils pour la plupart, avaient été tués.

Puis, pendant l’offensive « Bordure protectrice » de l’année dernière, le groupe de résistance a introduit ses modèles de roquettes R160 (avec lequel il est parvenu à frapper la ville israélienne d’Haïfa, au nord) et J80 (qui a atteint Tel Aviv).

Selon l’armée israélienne, les brigades al-Qassam continuent de tester leurs missiles le long de la côte méditerranéenne presque quotidiennement.

Au début du conflit l’année dernière, al-Qassam avait également annoncé que ses ingénieurs avaient conçu trois différents types de drones capables de mener des opérations à l’intérieur du territoire israélien.

Selon Antoine Shalhat, un expert des questions israéliennes, Israël est profondément inquiet de l’actuel développement des capacités militaires du groupe.

Le Hamas développe « la portée et la précision » des roquettes 

« La résistance palestinienne a prouvé sa capacité à blesser Israël – que ce soit sur le plan militaire, politique ou économique », a indiqué Shalhat à l’agence Anadolu.

« Tant la portée et la précision des roquettes actuellement développées par le Hamas que l’efficacité des tunnels à la frontière [utilisés pour frapper des cibles à l’intérieur d’Israël] ont connu des améliorations qualitatives considérables », a-t-il ajouté.

Ces propos ont été corroborés par des responsables militaires israéliens.

Le colonel Nuhi Mendel, vice-commandant de l’unité Gaza de l’armée israélienne, a récemment déclaré que le Hamas avait commencé dès la fin du conflit de l’année dernière à reconstituer son infrastructure militaire.

« Le Hamas a jusqu’à présent continué à creuser des tunnels [transfrontaliers] », a-t-il déclaré à la radio publique israélienne ». Depuis la fin de l’opération [l’été dernier], le Hamas a œuvré à restaurer son infrastructure et à reconstruire ce qui avait été endommagé ».

Les brigades al-Qassam, pour leur part, ont récemment annoncé que, depuis l’année dernière, elles avaient établi des sites militaires près de la frontière de la bande de Gaza avec Israël.

« L’armée israélienne a commis une erreur de jugement en ne prévoyant pas les performances de la résistance palestinienne lors de la dernière guerre », a commenté Walid Almodallal, directeur du Center for Political and Development Studies de Gaza.

« La résistance a bien conscience que la prochaine bataille avec Israël doit être totalement différente en matière d’armes déployées. »

Traduction de l’anglais (original).

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