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La Russie affirme avoir tué le chef de la propagande de l’État islamique

Mardi, l’EI a annoncé la mort d’Abou Mohammed al-Adnani, qui a joué un rôle de premier plan dans la coordination des attaques internationales
Une capture d’écran d’une vidéo de l’EI datant de 2012 montre Abou Mohammed al-Adnani (AFP)

La Russie a déclaré mardi être à l’origine de l’assassinat d’Abou Mohammed al-Adnani, le chef de la propagande de l’EI largement considéré comme commandant en second du groupe.

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que ses forces avaient lancé la frappe qui a tué Adnani dans la province d’Alep au nord de la Syrie.

Mardi soir, un message de l’organisation de propagande de l’EI, Amaq, annonçait qu’Adnani avait été tué lors « d’opérations d’inspection » à Alep, mais n’a pas précisé quand, comment ni exactement où.

Une source dans la ville du nord de la Syrie a déclaré au site d’informations locales Aleppo24 qu’Adnani était probablement l’une des personnes tuées lorsque les forces de la coalition de lutte contre l’EI menée par les États-Unis avaient visé une voiture transportant des membres présumés de l’EI à proximité de la petite ville d’al-Bab, au nord- est de la ville d’Alep.

Les États-Unis ont allégué mardi avoir ciblé Adnani dans un raid sur la province d’Alep et précisé qu’ils évaluaient encore les résultats de la frappe.

« Le résultat de cette frappe est en cours d’évaluation », a déclaré hier le porte-parole du Pentagone Peter Cook.

Adnani, dont la tête était mise à prix pour 5 millions de dollars, était originaire de la province syrienne occidentale d’Idleb et avait rejoint le mouvement militant en Irak, où il a servi sous l’ancien chef d’al-Qaïda Abou Moussab al-Zarqaoui.

Récemment, les milices kurdes et arabes soutenues par les États-Unis et la Turquie ont progressé et procédé à des incursions dans le territoire contrôlé par l’État islamique dans la province d’Alep, coupant ses liens avec la frontière et ses lignes d’approvisionnement turques.

L’Irak avait annoncé en janvier qu’Adnani avait été blessé dans une attaque aérienne sur la province occidentale d’Anbar et avait ensuite été déplacé vers la ville septentrionale de Mossoul, capitale de l’État islamique en Irak.

Adnani avait fait allégeance au prédécesseur de l’État islamique, al-Qaïda, il y a plus de dix ans. Il avait également été autrefois emprisonné par les forces américaines en Irak, selon la Brookings Institution.

Il était le propagandiste en chef de l’EI depuis qu’il avait déclaré dans un communiqué en juin 2014 que le groupe établissait un califat moderne couvrant les larges pans de territoire dont il s’était emparé en Irak et en Syrie voisine.

Adnani a souvent été le visage du groupe, comme lorsqu’il a publié un message en mai exhortant à perpétrer des attaques aux États-Unis et en Europe durant le mois sacré du Ramadan.

Un ancien membre allemand de l’EI, actuellement en prison pour terrorisme, a déclaré au New York Times plus tôt ce mois-ci comment Adnani avait coordonné des réunions mensuelles pour sélectionner le matériel de propagande visant à promouvoir les progrès du groupe sur le champ de bataille et orchestrer les attaques internationales.

« Le grand homme derrière tout cela est Abou Mohammed al-Adnani », avait commenté cet ex-membre de l’EI, Harry Sarfo.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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