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La Turquie cherche à identifier l’enfant qui a fait 54 victimes par attentat-suicide

Au moins 22 des personnes tuées lors d’un attentat-suicide commis à Gaziantep étaient des enfants et des adolescents qui assistaient à un mariage
Un homme pleure lors des funérailles des 54 victimes d'un attentat contre un mariage à Gaziantep (AFP)

Les autorités turques ne sont pas encore parvenues à vérifier l’identité de l’enfant ayant commis l’attentat-suicide commandité par l'État islamique (EI) qui a tué 51 personnes lors d'un mariage kurde bondé.

Le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que l’auteur de l’attentat-suicide contre la fête de mariage dans une rue de Gaziantep près de la Syrie avait « entre 12 et 14 ans », et que les premières constatations indiquent qu’il avait été « perpétré par Daesh (EI) ».

Les médias affirment que la majorité des victimes étaient des enfants ou des adolescents, 29 des 44 victimes identifiées à ce jour ayant moins de 18 ans. Au moins 22 des victimes n’avaient pas 14 ans, a ajouté un officiel turc.

Aucun autre détail sur l’identité du kamikaze n’a été donné, mais Erdogan a déclaré que l’EI avait essayé de « se positionner » à Gaziantep car cette ville se trouve à seulement 60 kilomètres au nord de la Syrie et constitue une plaque tournante importante pour les réfugiés fuyant la guerre civile en Syrie de plus de cinq ans.

Le quotidien Hurriyet a déclaré que les tests-ADN sont en cours pour vérifier l'identité, la nationalité et le sexe du kamikaze.

L’auteur de l’attentat venait peut-être de Syrie, mais l’EI bénéficie aussi de cellules formées par des nationaux Turcs sur leur propre territoire, à Gaziantep et même à Istanbul, a écrit son chroniqueur, Abdulkadir Selvi, très bien informé.

Il indique que, d’après les forces de sécurité turques, l'attaque avait été programmée par l’EI en représailles des offensives menées contre le groupe tant par les milices kurdes que par les forces d’opposition syriennes pro-Ankara en Syrie.

« L’EI est attaqué mais c’est nous qui payons le prix fort », a-t-il écrit.

Le chef du Parti démocratique des peuples pro-kurdes (HDP) Selahattin Demirtas a déclaré dans un communiqué que « toutes les victimes étaient Kurdes ».

L’attentat le plus meurtrier de l’année

Les futurs époux – un couple de la région de Siirt, a forte majorité kurde, située au sud-est du pays – ont été transportés d’urgence à l'hôpital, mais n’ont pas été grièvement blessés.

L'attaque fait suite à une série de frappes imputées à l’EI et aux militants kurdes ces derniers mois, mais cet attentat est le plus meurtrier jusqu'à présent cette année, et constitue la première action importante de l’EI en Turquie depuis le coup d’État manqué du 15 juillet.

Hurriyet a déclaré que le type de bombe utilisée – pleine de morceaux de métal – était similaire aux explosifs utilisés dans de précédents attentats-suicides imputés l’année dernière à l’EI contre des rassemblements pro-kurdes dans la ville frontalière de Suruc et à la gare d'Ankara.

Les 44 victimes identifiées à ce jour ont toutes été ensevelies lors de cérémonies déchirantes dimanche à Gaziantep, où les parents exprimaient leur désespoir en se jetant sur les cercueils, indique un correspondant de l'AFP.

Avant la cérémonie, les trous de dizaines de tombes fraîchement creusées pour les victimes constellaient le cimetière, incliné à flanc de colline.

Traduit de l’anglais (original) par Dominique Macabies.

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