Aller au contenu principal

Les différents visages de la danse contemporaine au Moyen-Orient

En dépit des obstacles, la danse contemporaine se dessine timidement une place dans la région grâce à la passion et au dévouement d’artistes avant-gardistes
Omar Rajeh, pionnier de la danse contemporaine au Liban, lors de la 1e représentation mondiale de son spectacle, Minaret, lors du festival Romaeuropa, en septembre 2018 à Rome (Stephan Floss/avec l’aimable autorisation d’Omar Rajeh)

Apparue dans les années 60-70 aux États-Unis, la danse contemporaine s’est progressivement imposée en Europe, puis dans le reste du monde. Au Moyen-Orient, elle se développe doucement depuis les années 90 grâce à une poignée d’artistes résolus à inscrire cet art sur la carte culturelle régionale.

Taclée d’élitiste par certains, la danse contemporaine est pourtant un mouvement aux formes multiples. Empruntant aussi bien à la danse qu’au théâtre ou aux arts plastiques, elle s’est construite en rupture avec les codes esthétiques des écoles de danse classique et traditionnelle, poussée par des personnalités comme Merce Cunningham aux États-Unis ou encore Pina Bausch en Allemagne.

Aujourd’hui, elle est également un moyen d’insuffler un nouveau souffle à des danses traditionnelles, voire folkloriques.

Mais qu’en est-il de son expression au Moyen-Orient ? Enquête sur ces personnalités qui œuvrent à développer la danse contemporaine dans la région.

# Liban

Omar Rajeh, pionnier et fondateur de la danse contemporaine au Liban

Petit prince de la danse contemporaine au pays du Cèdre, Omar Rajeh s’est formé au théâtre et à la danse à Beyrouth et en Angleterre. Lorsqu’il revient dans son pays en 2002, il est frappé par le manque d’infrastructures.

« À l’époque, le terme même de danse contemporaine n’existait pas »

- Omar Rajeh, danseur et chorégraphe libanais

« À l’époque, le terme même de danse contemporaine n’existait pas. Il n’y avait pas de réels lieux qui lui étaient dédiés. Quand j’ai commencé à faire mes performances, le public était réceptif et je me suis dit qu’il fallait penser à plus grande échelle et réfléchir à créer une infrastructure globale pour la danse au Liban », déclare-t-il à Middle East Eye.

Il créé alors Maqamat, la première compagnie de danse contemporaine libanaise, puis lance dans la foulée en 2004 le festival de danse contemporaine Bipod, qui présente chaque année à Beyrouth des compagnies composées d’artistes confirmés et émergents venus du Maghreb, d’Égypte et du Levant.

Déterminé à créer un véritable réseau panarabe de danse contemporaine, Omar Rajeh cofonde également le Masahat Dance Network, en collaboration avec Khaled Elayyan, chorégraphe et directeur artistique de Sareyyet Ramallah, un institut dédié à promouvoir la culture et les arts en Cisjordanie occupée.

Photo issue du spectacle de danse contemporaine Minaret, chorégraphié par Omar Rajeh, lors de sa représentation au festival Romaeuropa 2018 (Cosimo Trimboli/avec l’aimable autorisation d’Omar Rajeh)
Photo issue du spectacle de danse contemporaine Minaret, chorégraphié par Omar Rajeh, lors de sa représentation au festival Romaeuropa 2018 (Cosimo Trimboli/avec l’aimable autorisation d’Omar Rajeh)

Le réseau comprend des institutions à la fois localisées au Liban (Maqamat), en Palestine (Sareyyet Ramallah), en Jordanie (NCCA) et en Syrie (Tanween) jusqu’au début du conflit.

« Le but de ce réseau est de consolider nos actions et de favoriser la circulation des artistes en exposant nos danseurs locaux au sein de différents événements, mais aussi en permettant aux compagnies internationales venant se produire au Liban de le faire également en Jordanie et en Palestine. C’est pour cela que le festival Bipod, le festival de danse contemporaine de Ramallah (RCDF) et celui d’Amman (ACDF) sont programmés au même moment du calendrier », poursuit Omar Rajeh.

Le chorégraphe fait naître en outre la plateforme Moultaqa Leymoun, dont le but est d’offrir une vitrine internationale aux travaux d’artistes libanais et arabes à travers la création de spectacles. Elle se concentre également sur l’organisation d’ateliers, de panels de discussion et la formation des danseurs avec le programme artistique Takween.

# Palestine

Masahat : un réseau panarabe de danse contemporaine

En Cisjordanie, c’est le chorégraphe palestinien Khaled Elayyan qui a semé les graines de la danse contemporaine, à Ramallah en 2006.

Hala Swiedan, coordinatrice du Ramallah Contemporary Dance Festival (RCDF), raconte à MEE : « En 2006, Khaled a invité des danseurs d’Europe pour faire un atelier et un spectacle de danse contemporaine. Avant cela, il n’y avait que de la danse traditionnelle et il voulait proposer quelque chose de nouveau. De là est née l’idée du festival. »

Un an après, il est rejoint par le Libanais Omar Rajeh, avec lequel il créé le premier festival de danse contemporaine en Palestine, dans le cadre du réseau Masahat. Aujourd’hui, même s’il existe peu d’écoles de danse contemporaine en Cisjordanie, la scène s’ouvre et se développe constamment.

Photo issue de la représentation Opus 14 de la compagnie Accrorap de Kader Attou, lors du dernier festival de danse contemporaine de Ramallah en avril 2019 (réseaux sociaux)
Photo issue de la représentation Opus 14 de la compagnie Accrorap de Kader Attou, lors du dernier festival de danse contemporaine de Ramallah en avril 2019 (réseaux sociaux)

La 14e édition du festival, qui s’est déroulée en avril dernier à Ramallah et Jérusalem-Est, a accueilli dix-neuf performances et quinze compagnies, parmi lesquelles trois sont palestiniennes.

« Nous observons chaque année l’événement grandir et accroître son nombre de participants autant du point de vue des danseurs que du public », déclare sa coordinatrice.

Pour la première fois cette année, l’événement présentait aussi le Palestinian Dance Forum, un espace d’échange et de discussion visant à encourager les artistes contemporains palestiniens à présenter leurs projets et favoriser les synergies avec des festivals internationaux.

# et Jordanie

Le Centre national pour la culture et les arts (NCCA) de la Fondation du roi Hussein en Jordanie organise également sa propre version du festival depuis douze ans. Unique manifestation dédiée à la danse contemporaine à ce jour dans le royaume, elle invite chaque année des compagnies de danse internationales afin de démocratiser de nouvelles pratiques auprès du public jordanien.

« La participation de compagnies reconnues internationalement a permis d’exposer la danse contemporaine et d’accroître son appréciation auprès du public local », explique à MEE Rania Kamhawi, danseuse et directrice du festival.

En avril 2019, le festival invite huit compagnies locales et internationales et enregistre plus d’un millier de participants. Un véritable succès, même si les structures proposant de se former à la danse contemporaine restent relativement minoritaires en Jordanie.

La compagnie de danse MISK, fondée par Rania Kamhawi et soutenue par le NCCA, est actuellement la seule troupe de danse nationale à produire de la danse contemporaine. Les autres artistes, pour la plupart indépendants, travaillent quant à eux souvent dans leur coin, et avec très peu de moyens.

Shireen Talhouni, danseuse contemporaine indépendante qui a déjà proposé des ateliers à l’Institut français d’Amman, le déplore. « En Jordanie, l’État ne supporte pas la culture autant qu’en Europe et en particulier la danse contemporaine, préférant soutenir les arts traditionnels. Il n’y a que deux théâtres nationaux et c’est très difficile de les réserver si l’on n’est pas affilié à une institution », déclare-t-elle à MEE.

« L’autre problème », poursuit-elle, « c’est que les organisateurs de festival sont généralement eux-mêmes des artistes qui ont lancé leurs institutions et ont donc tendance à privilégier leurs propres créations. Ce n’est pas comme en Europe où les producteurs sont différents des artistes.

« Ce monopole ralentit le développement de la danse contemporaine dans le pays car les artistes ne travaillent pas ensemble mais les uns contre les autres. »

# Égypte

Karima Mansour : reine de la jeune scène contemporaine égyptienne

En Égypte, c’est la danseuse et chorégraphe Karima Mansour qui incarne la scène contemporaine locale. Formée à la prestigieuse Contemporary Dance School de Londres, elle rentre au Caire en 1999 et fait le même constat que son acolyte libanais Omar Rajeh quant au manque d’espaces de création et de représentation.

« Il y a vingt ans, il n’y avait rien. On trouvait l’Opéra du Caire ou l’Institut de ballet mais c’était des compagnies classiques qu’il fallait intégrer très jeune, sinon il n’y avait pas de structures où prendre des cours et s’entraîner. »

Photo issue de la performance intitulée The house of Bernarda Alba, présentée au festival Quoz Arts Fest 2018 (avec l’aimable autorisation d’Alaa Krimed)
Photo issue de la performance intitulée The house of Bernarda Alba, présentée au festival Quoz Arts Fest 2018 (avec l’aimable autorisation d’Alaa Krimed)

Elle décide alors de lancer la première compagnie de danse contemporaine indépendante d’Égypte, MAAT. Désirant pousser le projet plus loin, elle offre son premier espace physique à la danse contemporaine égyptienne et fonde le Cairo Contemporary Dance Center (CCDC) en 2011.

À la fois école et lieu de performance, elle y a depuis créé dix-sept travaux chorégraphiques qui continuent d’être joués dans divers festivals internationaux.

Également soucieuse de former les générations futures, Karima Mansour crée The Platform en 2014, un programme d’entraînement intensif pour jeunes danseurs.

« L’idée est de donner aux élèves une plateforme où ils puissent s’entraîner, expérimenter et se produire sur scène. C’est un programme de trois ans avec le même groupe travaillant cinq jours par semaine, six heures par jour. Je suis fière car il s’agit vraiment d’artistes égyptiens, entraînés ici et qui sont les figures d’une scène émergente », déclare-t-elle à MEE.

https://www.facebook.com/cairocontemporarydancecenter/videos/1518900468240993/

Ce programme pratique et théorique, ouvert à tous, combine à la fois yoga, Pilates, arts martiaux et cours d’anatomie, le tout ponctué de master class données par des danseurs invités. Après une première génération de diplômés, la deuxième cuvée est actuellement en formation.

Une initiative qui promet donc de développer une scène locale, 100 % égyptienne, mais aussi de la promouvoir en dehors du pays. « Nous sommes en train de construire un répertoire que nous espérons étendre et faire connaître ici et à l’étranger », souligne Karima Mansour.

# De la Syrie…

Sima Dance Company : la danse contemporaine syrienne en exil

Au Moyen-Orient, la danse contemporaine doit parfois composer avec la situation politique, et s’exprimer en exil. C’est le cas de Sima, une compagnie fondée à Damas en 2003 par le danseur et chorégraphe syrien Alaa Krimed et sa femme Lana Fahmi.

« À l’époque, il n’y avait que la danse traditionnelle [la dabkeh] ou la danse classique dans les théâtres. Alaa a voulu casser les codes de la danse traditionnelle en cherchant un moyen plus expressif de s’exprimer et d’explorer cet art »

- Lana Fahmi, danseuse syrienne

Diplômé du département de danse de l’Institut supérieur de Damas, Alaa Krimed réalise très tôt l’absence de représentation de la danse contemporaine dans son pays.

« À l’époque, il n’y avait que la danse traditionnelle [la dabkeh] ou la danse classique dans les théâtres ou les lieux de spectacle », explique son épouse, également danseuse principale de la compagnie. « Alaa a voulu casser les codes de la danse traditionnelle en cherchant un moyen plus expressif de s’exprimer et d’explorer cet art. »

C’est donc avec quelques danseurs rencontrés à l’Université de Damas que démarre l’aventure Sima. En une dizaine d’années, de petites performances en grandes représentations, la troupe parvient à grossir et se produit dans les théâtres nationaux et à l’opéra.

« Avant de quitter la Syrie au début de la guerre civile, nous avions déjà 70 danseurs formés par la compagnie », note Lana Fahmi.

Le public syrien accueille avec enthousiasme cette « nouvelle » danse, mais les possibilités de financement sont réduites et la guerre civile pousse la compagnie à déménager au Liban. Les deux fondateurs font des spectacles dans des petites salles et reçoivent un accueil chaleureux de la part de la communauté libanaise.

Ils sont même invités à participer à l’émission « Arabs’ Got Talent » et remportent la compétition. Après deux ans, Alaa et Lana doivent pourtant de nouveau se déraciner, leurs papiers syriens ne facilitant pas une résidence à long terme dans le pays du Cèdre.

# ... à Dubaï

Direction Dubaï. Un désert autant géographique qu’artistique en matière de danse contemporaine. « Au début, j’étais assez déprimée car à Dubaï, il y a quatre ans, il était très difficile de trouver des classes pour m’entraîner », confie Lana Fahmi.

« La danse contemporaine était inexistante et je ne trouvais que des classes de danse classique, de hip hop ou de danses commerciales. La même chose pour ce qui est des spectacles, il était seulement possible de voir les ballets de grandes compagnies à l’opéra. »

À force de détermination, le couple parvient malgré tout à faire renaître sa compagnie une deuxième fois de ses cendres, en multipliant les performances à travers les Émirats arabes unis.

« On nous a progressivement invités à faire des représentations à Dubaï, Charjah et Abou Dabi. Nous avons toujours reçu un accueil très enthousiaste du public, et nos événements étaient toujours pleins. »

Photo de The house of Bernarda Alba dans le cadre du festival Quoz Arts Fest (2018), un festival de danse contemporaine organisé par la compagnie Sima à Dubai (avec l’aimable autorisation d’Alaa Krimed)
Photo de The house of Bernarda Alba dans le cadre du festival Quoz Arts Fest (2018), un festival de danse contemporaine organisé par la compagnie Sima à Dubai (avec l’autorisation d’Alaa Krimed)

Deux ans après leur installation, Alaa Krimed et Lana Fahmi se sont finalement ancrés dans le hub artistique et culturel Alserkal Avenue, situé dans le quartier industriel d’al-Quoz, à Dubaï. La compagnie compte désormais un espace physique et plus de 25 danseurs de nationalités et parcours différents.

Mais même à Dubaï, les problèmes de financement et de lieux de représentation persistent. Tout reste à explorer pour les artistes dans les pays du Golfe, où la culture indépendante et alternative n’en est qu’à ses balbutiements. Les fondateurs de Sima doivent redoubler d’efforts pour se développer et survivre.

Photo prise à l’Opéra de Damas lors de Minutes, performance de la compagnie syrienne Sima (avec l’aimable autorisation de Lana Fahmi)
Photo prise à l’Opéra de Damas lors de Minutes, performance de la compagnie syrienne Sima (avec l’aimable autorisation de Lana Fahmi)

« Nous nous autofinançons et il est encore difficile de faire comprendre aux gens le coût d’une création, qu’il s’agisse de la rémunération des danseurs, des costumes ou de la location de salle, et les salles sont très chères à Dubaï. Comme nous sommes souvent invités par le gouvernement pour des représentations lors de manifestations officielles telles que la fête nationale, nous utilisons cet argent pour le réinjecter dans notre espace ou nos créations. »

Manque d’investissements et barrières culturelles

Le manque de financements et l’absence de politiques publiques dédiées reviennent souvent quand on évoque les obstacles liés à l’essor de la danse contemporaine au Moyen-Orient. Les infrastructures consacrées à la formation des artistes sont insuffisantes, ce qui rend souvent difficile la progression des artistes sans passer par la case étranger. Un frein majeur en raison de la difficulté d’obtention des visas.

C’est ce qu’explique à MEE Sarah Gabr Helmy, une danseuse égyptienne qui a commencé sa carrière avec le ballet à l’Opéra national du Caire avant de se tourner vers la danse contemporaine.

« J’ai commencé à participer à des ateliers au Centre de danse contemporaine du Caire (CCDC) et j’ai tout de suite aimé cette manière de danser. J’ai eu envie d’explorer plus, sauf que pour apprendre de nouvelles approches et participer à des ateliers, j’ai eu besoin de voyager à l’étranger. »

Performance soufie inspirée du poète mésopotamien al-Niffari et interprétée par la troupe de la compagnie Sima lors du festival Quoz Arts Fest 2014 à Dubaï (avec l’aimable autorisation de Lana Fahmi)
Performance soufie inspirée du poète mésopotamien al-Niffari et interprétée par la troupe de la compagnie Sima lors du festival Quoz Arts Fest 2014 à Dubaï (avec l’aimable autorisation de Lana Fahmi)

En 2017, l’artiste a intégré Takween, un programme immersif intensif de trois mois en danse contemporaine proposé par Omar Rajeh dans le cadre de Maqamat Dance Theater.

« Nous avons actuellement une seule école en Égypte et ce n’est pas suffisant je pense », poursuit-elle. « Nous avons besoin de plus d’espaces pour présenter notre travail et obtenir une plus large exposition, mais nous avons aussi besoin d’un réseau afin de nous connecter entre nous car, jusqu’à présent, beaucoup trop de danseurs travaillent individuellement. »

Une opinion partagée par sa collègue jordanienne Shireen Talhouni : « Quand mon mari et moi avons décidé de déménager à Amman en 2013, après plusieurs années à Londres, il m’était très difficile de trouver des endroits où m’entraîner. Il n’y avait alors que des cours de ballet deux fois par semaine dans un centre national. »

« En tant que chorégraphe aussi c’était compliqué, je ne trouvais pas de danseurs pour danser avec moi. Alors qu’en Angleterre, il était facile de trouver des gens disponibles la journée avec qui travailler, en Jordanie, les danseurs font souvent un autre travail à côté », poursuit-elle.

À la question du financement, s’ajoute aussi un certain nombre de barrières culturelles. Notamment, l’idée selon laquelle la danse contemporaine ne serait pas un art et une vocation à part entière.

« La danse reste la forme artistique la plus difficile à faire accepter en Jordanie car elle est souvent mal perçue par les franges les plus conservatrices de la société »

- Rania Kamhawi, danseuse jordanienne

« La danse reste la forme artistique la plus difficile à faire accepter en Jordanie car elle est souvent mal perçue par les franges les plus conservatrices de la société. Bien qu’il y ait beaucoup de danseurs talentueux dans le pays, jusqu’à ce jour, ce n’est toujours pas considéré comme une profession, donc pour la plupart, ils finissent par avoir un job à temps plein et s’entraîner pendant leur temps libre au lieu de faire l’inverse », commente la danseuse Rania Kamhawi.

C’est le cas de Mustafa al-Shalabi, un jeune danseur dont le père s’est éloigné de lui à cause de sa passion. « Pour mon père, la danse contemporaine correspond à un mode de vie qu’il n’aime pas. C’est difficile pour lui de comprendre ce que je fais car il voit cela comme une activité honteuse qui ne correspond pas à sa vision de la masculinité », explique-t-il à MEE.

Dans ce contexte, la création de manifestations et de lieux dédiés à la danse contemporaine semble indispensable à la survie et au développement de cet art dans la région. C’est ce qui a poussé Omar Rajeh à créer en mars dernier Citerne Beirut, une nouvelle adresse pour les arts vivants et la danse à Beyrouth. Cette plateforme dispose d’une surface de 1 000 m2 entièrement consacrée à la formation, création et représentation des artistes locaux.

« C’est un espace pour que les artistes se produisent et se rencontrent. Il est aussi conçu de façon à ce qu’il soit possible de louer son hall principal pour des événements d’entreprise, ce qui permettra de générer des revenus qui reviendront aux événements que nous produirons et aux artistes. »

Grâce aux efforts collectifs et individuels de ceux qui l’incarnent au niveau local et régional, la danse contemporaine arabe semble bien déterminée à trouver sa place au Moyen-Orient et à briller dans le monde entier.

Middle East Eye propose une couverture et une analyse indépendantes et incomparables du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions du monde. Pour en savoir plus sur la reprise de ce contenu et les frais qui s’appliquent, veuillez remplir ce formulaire [en anglais]. Pour en savoir plus sur MEE, cliquez ici [en anglais].