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Les Houthis tirent des missiles sur une base saoudienne et un navire militaire américain

Les autorités saoudiennes et américaines ont déclaré que les missiles des Houthis – tirés après l’attaque de funérailles – n’avaient pas endommagé la base militaire et le navire au large de la côte yéménite
Des Yéménites qui soutiennent les rebelles chiites houthis participent à une manifestation anti-Arabie saoudite dans la capitale Sanaa (AFP)
Par MEE

Les rebelles yéménites ont tiré des missiles à longue portée sur une base militaire située au cœur de l’Arabie saoudite dimanche soir, un jour après que la coalition menée par l’Arabie saoudite a bombardé une cérémonie de funérailles à Sanaa, tuant plus de 140 personnes.

Les rebelles houthis n’ont pas expliqué pourquoi ils avaient tiré le missile balistique en direction de la base militaire du roi Fahd dans la ville saoudienne de Taïf, à proximité de la ville sacrée de La Mecque – où se trouve la Kaaba en direction de laquelle prient les musulmans.  

Cependant, l’attaque est intervenue moins de 24 heures après une attaque sur une cérémonie funéraire dans la capitale yéménite attribuée à la coalition menée par l’Arabie saoudite. Cette attaque a été dénoncée par les Nations unies comme étant « horrible et odieuse ».

La télévision d’État saoudienne a diffusé une brève séquence vidéo montrant ce qui semble être un missile atterrir sur Taïf. On y voit une explosion et des véhicules de secours.

Les autorités saoudiennes ont déclaré que le missile n’avait pas causé de dégâts, mais qu’il s’agissait de l’attaque houthie ayant pénétré le plus loin en territoire saoudien jusqu’à présent. La roquette soviétique Scud a atterri à environ 520 kilomètres de la frontière yéménite.

La cible supposée du missile – la base militaire du roi Fahd – accueille des soldats américains qui y conseillent les soldats saoudiens sur la guerre menée par la coalition au Yémen.

De précédentes attaques menées par les Houthis ont atteint des villes plus proches de la frontière. Vendredi dernier, un missile a touché Khamis Mushait, une ville du sud-ouest.

Les Houthis – en plus de tirer sur des villes saoudiennes – ont également commencé à viser des navires se situant au large de la cote yéménite, dans la voie navigable stratégique du détroit de Bab-el-Mandeb, lequel constitue une connexion stratégique entre l’océan Indien et la mer Méditerranée via la mer Rouge et le canal de Suez. 

Dimanche soir, les Houthis ont tiré deux missiles en direction d’un navire américain amarré dans le détroit de Bab-al-Mandeb.

La Marine américaine a déclaré dans un communiqué qu’aucun officier n’avait été blessé et que le destroyer USS Mason, habituellement stationné à Norfolk, en Virginie, n’avait pas été endommagé.

L’USS Mason « a détecté deux missiles entrants » à une heure d’intervalle à partir de 19 heures  dimanche, a déclaré Paula Dunn, la porte-parole du Commandement central des forces navales des États-Unis.

Le destroyer était « en train d’effectuer des opérations de routine dans les eaux internationales » à ce moment-là, a-t-elle précisé dans un communiqué.

« Les deux missiles ont touché l’eau avant d’atteindre le navire. Nos marins n’ont pas été blessés et le navire n’a pas été endommagé. »

« Nous estimons que les missiles ont été tirés depuis des territoires contrôlés par les Houthis au Yémen », a-t-elle ajouté.

Ces incidents sont intervenus après que les Émirats arabes unis ont déclaré mercredi dernier que les Houthis avaient touché un navire « civil » à Bab-el-Mandeb, blessant des membres de l’équipage.

L’attaque, menée le 1er octobre, a été revendiquée par les Houthis.

Les Émirats sont un membre clé de la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite depuis mars 2015 pour repousser les rebelles houthis qui ont pris le contrôle d’une grande partie du Yémen, forçant le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi – soutenu par Riyad –  à l’exil.

Les États arabes du Golfe pensent que les Houthis sont soutenus par leur rival régional, l’Iran, qui a offert dimanche de soigner les blessés de l’attaque contre des funérailles à Sanaa.

La guerre au Yémen s’est montrée dévastatrice pour un pays qui comptait déjà parmi les plus pauvres du monde arabe. Selon l’ONU, plus de 80 % des 25 millions d’habitants ont besoin d’aide humanitaire.

Toujours selon l’ONU, 1,5 million d’enfants yéménites souffrent d’insécurité alimentaire. L’organisme basé à New York a déclaré que le Yémen était peut-être au bord de la famine, suite au blocus naval imposé au pays par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite.

L’ONU et des groupes de défense des droits de l’homme estiment qu’au moins 9 000 personnes ont été tuées lors du conflit, et que plus de trois millions ont été déplacées.

Des pourparlers de paix ont été tenus au Koweït mais sont au point mort sans avoir réussi à ouvrir la voie pour mettre fin à la guerre.

Traduit de l’anglais (original). 

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