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Les Israéliens scandalisés par la motion « anti-Israël » sur le point d’être adoptée par l'UNESCO

Le projet de motion de l'UNESCO sur les violations commises au Haram al-Sharif/Mont du Temple a suscité la fureur des médias et politiciens israéliens
Photo prise le 19 septembre montrant une partie de la vieille ville de Jérusalem avec le dôme du Rocher (à gauche) et le dôme de la mosquée al-Aqsa (AFP)

Un projet de motion approuvé par un sous-comité de l'UNESCO a provoqué la fureur dans les médias israéliens, les commentateurs l’accusant de minimiser le lien juif au Mont du Temple, connu par les musulmans comme le Haram al-Sharif.

Vingt-quatre pays ont voté pour, six contre et vingt-six pays se sont abstenus pour cette motion qui a été rapidement accusée d’« antisémite » par les politiciens israéliens pour faire référence au site sacré comme la « Mosquée al-Aqsa/al-Haram al-Sharif » tout au long du texte et omettre de mentionner explicitement les revendications juives à son égard.

La motion, qui a été approuvée par la commission Programme et relations extérieures de l’UNESCO, demande à Israël de « permettre le rétablissement du statu quo historique qui a prévalu jusqu'en septembre 2000 » et condamne les mesures prises « contre la liberté de culte et l'accès des musulmans à leur site sacré d'al-Aqsa/al-Haram al-Sharif ».

Le texte réaffirme également « l'importance de la vieille ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes », à savoir l'islam, le christianisme et le judaïsme.

La motion doit être adoptée par le conseil exécutif de l'UNESCO mardi. Bien que ce dernier et la commission Programme et relations extérieures soient en grande partie constitués par les mêmes personnes, il est possible que des modifications soient apportées au texte.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré qu’il restait « peu de légitimité » à l'UNESCO après ce vote.

« Dire qu’Israël n'a aucun lien avec le Mont du Temple et le Mur occidental est comme dire que la Chine n'a aucun lien avec la Grande Muraille de Chine, et que l'Égypte n'a aucun lien avec les pyramides », a-t-il déclaré, selon le Times of Israel. « Avec cette décision absurde, l’UNESCO perd le peu de légitimité qu’il lui restait. »

« Je crois que la vérité historique est plus puissante, et qu’elle prévaudra. Et aujourd'hui, nous avons affaire à la vérité. »

Le site, également connu sous le terme neutre d’« esplanade sacrée », a longtemps constitué une source de tensions dans le conflit israélo-palestinien, après avoir été occupé par les Israéliens pendant la guerre des Six Jours en 1967.

Alors que l’espace en question, souvent désigné comme le troisième site le plus sacré de l'islam, est sous l'autorité du Waqf jordanien, le Mur occidental est sous contrôle israélien.

Cependant, certains groupes religieux juifs ont fait valoir qu'ils devraient être autorisés à prier sur le Mont du Temple, qui est souvent qualifié de site le plus sacré du judaïsme, bien que les rabbins soutiennent depuis longtemps que le mont est interdit aux juifs jusqu’à la venue du messie.

Les Palestiniens craignent qu'Israël puisse un jour chercher à changer le « statu quo » sur le site – des craintes qui ont entraîné une recrudescence de la violence.

Les grandes fêtes juives de l'année dernière ont conduit à des affrontements et ont marqué le début d'une série d’attaques palestiniennes à l’arme à feu, au couteau et à la voiture-bélier.

Depuis octobre 2015, ces violences ont conduit à la mort d’au moins 232 Palestiniens, 36 Israéliens, deux Américains, un Jordanien, un Érythréen et un ressortissant soudanais, selon un décompte de l'AFP.

Les autorités israéliennes affirment que la plupart des Palestiniens tués s’apprêtaient à mener des attaques.

D'autres ont été abattus au cours de manifestations et d'affrontements, et d’autres encore ont perdu la vie lors de frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza.

Selon de nombreux analystes, cette agitation a été alimentée par la frustration des Palestiniens vis-à-vis de l'occupation israélienne et du développement de la colonisation en Cisjordanie, de l'absence totale de progrès dans les efforts de paix, et de leur propre leadership fracturé.

Israël affirme pour sa part que l'incitation à la violence des dirigeants et médias palestiniens est l’une des principales causes de la violence.

Selon les autorités israéliennes, la grande majorité des attaques a été perpétrée par des assaillants solitaires – des jeunes pour beaucoup d’entre eux, y compris des adolescents.

Traduit de l’anglais (original).

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