Divisions Hamas-Fatah : « Une responsabilité partagée »
« Tant qu’il y a division, la responsabilité est partagée. » Lors de sa visite à Alger, du samedi 27 au mercredi 31 août, Oussama Hamdan, membre du bureau politique du Hamas et responsable des relations extérieures du mouvement qui contrôle la bande de Gaza, a affirmé à Middle East Eye que son parti était « prêt à dépasser les différends politiques » avec le Fatah pour « éviter toute division au sein du peuple palestinien ».
Le porte-parole du Hamas accompagnait le numéro 2 du parti, Moussa Abou Marzouk, qui s’est également exprimé sur le processus de réconciliation avec Mahmoud Abbas, président du Fatah et de l'Autorité palestinienne.
Les relations entre les frères ennemis palestiniens ne se sont pas arrangées cet été, surtout depuis que l’Autorité palestinienne a annoncé la tenue d’élections locales et municipales le 8 octobre prochain dans les territoires palestiniens. Le Hamas a fait savoir qu’il participerait en présentant des candidats « de la société civile ».
« Nous nous sommes vus dans plusieurs pays, nous avons signé des dizaines de papiers mais il ne saurait y avoir d’avancée, car la réconciliation n’est pas une affaire de papiers. C’est une affaire de volonté. Tout est entre les mains d’Abou Mazen [nom de guerre de Mahmoud Abbas]. S’il le voulait, cette réconciliation serait possible en 24 heures », a-t-il déclaré dans un entretien à la télévision privée El Bilad.
VIDÉO : Pour Moussa Abou Marzouk, il ne peut y avoir en Syrie qu’une « solution politique »
Le vice-président du Hamas a aussi évoqué la situation en Syrie. « Nous avons toujours dit que nous préférions la solution politique à la solution sécuritaire, mais nous n’avons pris aucune position officielle sur le sort de Bachar al-Assad », a ajouté Moussa Abou Marzouk en soulignant combien il espère voir « la stabilité revenir dans la région, car la plus grande perdante est la Palestine, au cœur de tous les conflits [au Moyen-Orient]. »
Pour Oussama Hamdan, « 60% de la population de Gaza vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté ». « L’industrie de transformation qui couvrait une bonne partie de nos besoins a cessé, car on ne peut ni importer ni exporter, la reconstruction après les destructions de [l'offensive israélienne] 2014 reste incomplète puisque l’occupation [Israël] empêche l’entrée des matériaux de construction », a-t-il expliqué à MEE.
Selon des sources proches du Hamas, contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias, les deux politiques n’étaient pas à Alger pour « ouvrir un bureau ». « Il existe déjà une représentation semi-officielle », a souligné Moussa Abou Marzouk.
« Nous avons invité les représentants du Hamas pour qu'ils rencontrent des associations de jeunes, notamment de soutien à la Palestine mais aussi des partis politiques », explique Zineddine Tebbal, chargé de la Mouvement de la société pour la paix (MSP, parti islamiste algérien). Les deux partis ont en effet toujours été très proches, de par leur obédience aux Frères musulmans. En 2010, le MSP avait même organisé une caravane de solidarité pour Gaza. « L’Algérie est l’un des premiers pays à avoir salué les élections de 2006 remportées par le Hamas et à soutenir notre gouvernement élu démocratiquement », a insisté Oussama Hamdan.
La rumeur sur l’ouverture d’un bureau a toutefois été reprise par David Roet, député israélien aux Nations unies, qui sur son compte Twitter, s’est inquiété des démarches du Hamas en Algérie.
Traduction : « Très dérangeant si la nouvelle est vraie : ‘’L’Algérie donne son accord pour l’ouverture d’un bureau du Hamas à Alger’’ #Terreur
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