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Face aux élèves, Hariri se prête au jeu des questions-réponses

Lors d’une émission télé, le Premier ministre libanais a été interpellé sur des sujets comme le Hezbollah ou les différences entre sunnites et chiites
Saad Hariri a répondu aux questions des enfants devant les caméras de MTV (capture d'écran/Twitter)

Alors que ces derniers mois ont été difficiles pour le Premier ministre libanais, dimanche, il s’est retrouvé face à un public qui réclamait des réponses.

Les armes du Hezbollah, les divisions religieuses au Liban ou encore la valeur de la vie au Moyen-Orient : voilà quelques-uns des sujets importants sur lesquels Saad Hariri a été interpellé par une classe, lors d’une émission télé diffusée dimanche.

Dans un épisode de « Dak El Jaras » (la cloche a sonné), sur MTV, Hariri est entré dans une classe fictive où les enfants ont posé une série de questions relatives à la famille, la religion et la politique.

Interrogé sur les armes du Hezbollah, Hariri a répondu que le Hezbollah avait rempli sa mission, en faisant référence à l’expulsion d’Israël des territoires occupés en 2000.

« Nous ne voulons pas prendre les armes du Hezbollah… À mon avis, le Hezbollah ne veut pas porter d’armes », a déclaré le Premier ministre en ajoutant que le gouvernement préfèrerait parvenir à un accord et que les armes soient finalement remises à l’armée.

« Le Hezbollah doit être à la table des négociations aussi. »

Le Hezbollah se bat aux côtés des forces gouvernementales dans la guerre en Syrie. L’organisation a été critiquée pour avoir sapé l’autorité de l’État, mais elle répond que ses opérations militaires sont nécessaires pour protéger le Liban d’Israël et les combattants armés.

Traduction : Le Premier ministre Saad Hariri : « Nous ne voulons pas prendre les armes au Hezbollah… À mon avis, le Hezbollah ne veut pas porter d’armes. Le Hezbollah a rempli sa mission. Il espère un État fort, et tôt ou tard, il remettra les armes à l’armée libanaise »

Cours de religion

Le Premier ministre a également dû relever une série de défis. L’un d’eux consistait à décrire en une minute la différence entre les sunnites et les chiites.

Sur le tableau, où il a écrit les mots « sunnites » et « chiites », Hariri a listé les fondements religieux que les deux confessions ont, selon lui, en commun : « Dieu, le Coran, le prophète et les cinq piliers de l’islam ». Il a ensuite tracé une ligne sous la liste et expliqué : « Tout le reste est un conflit politique. À mes yeux, il n’y a pas de différence entre les sunnites et les chiites. »

Saad Hariri dans la salle de classe avec les enfants (capture d’écran/Twitter)

Au cours de son apparition à la télévision, Saad Hariri a évoqué à plusieurs reprises l’assassinat de son père, Rafik Hariri. Ce dernier, Premier ministre du Liban, a été assassiné en 2005 dans un attentat à la voiture piégée.

Saad Hariri a également mentionné plusieurs autre amis et associés assassinés en soulignant que l’un des principaux problèmes au Moyen-Orient est « le manque de respect pour la vie ».

Les élèves ont aussi posé des questions au Premier ministre au sujet de ses enfants, qui vivent tous hors du Liban. Saad Hariri a révélé qu’ils vivaient à l’étranger afin de « vivre une vie normale, sans la contrainte des gardes du corps et de la sécurité », et ajouté que s’ils vivaient au Liban, il serait plus inquiet pour leur vie.

L’an dernier, lorsqu’il a annoncé qu’il démissionnait de sa fonction de Premier ministre à la télévision depuis l’Arabie saoudite, Saad Hariri s’est retrouvé au cœur d’une crise diplomatique, faisant craindre que le Liban soit entraîné dans une chute politique et économique.

L’annonce de cette démission a été perçue comme une épisode des tensions entre l’Arabie saoudite – qui a longtemps soutenu Hariri – et son rival régional, l’Iran.

Son retour au Liban en décembre a été fêté dans tout le pays, l’Arabie saoudite ayant été accusée de le retenir en otage, ce qui avait provoqué une crise politique.

Le Liban devrait organiser en mai ses premières élections législatives depuis 2009.

Traduit de l'anglais (original).

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