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« Une attaque sans précédent » : ce qu’il faut retenir de l’opération du Hamas contre Israël

Les combats s’intensifient après une attaque inédite du Hamas contre Israël pour « mettre fin à tous les crimes de l’occupation ». Cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise
Une colonne de fumée s’élève au-dessus des bâtiments de Gaza, le 7 octobre 2023, lors d’une frappe aérienne israélienne (AFP/Mahmud Hams)
Une colonne de fumée s’élève au-dessus des bâtiments de Gaza, le 7 octobre 2023, lors d’une frappe aérienne israélienne (AFP/Mahmud Hams)

Le samedi 7 octobre restera dans l’histoire comme une date sans précédent en Israël et en Palestine. Dès 6 h du matin, le Hamas a lancé une attaque militaire surprise, « Déluge d’al-Aqsa », sur plusieurs fronts pour « mettre fin à tous les crimes de l’occupation », selon Mohammed Deif, chef de l’aile militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam.

À Tel Aviv, un homme se tient devant un magasin touché par une roquette tirée par des militants palestiniens de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023 (Jack Guez)
À Tel Aviv, un homme se tient devant un magasin touché par une roquette tirée par des militants palestiniens de la bande de Gaza, le 7 octobre 2023 (Jack Guez)

Des roquettes ont été lancées sur le sud et le centre d’Israël et une incursion a été menée par voie terrestre, aérienne et maritime. Des combattants palestiniens ont infiltré la clôture frontalière séparant Israël de Gaza et sont entrés dans les villes israéliennes. Des dizaines d’escadrons armés ont été filmés marchant à pied à Sderot et dans d’autres zones. Une autre vidéo les montrait à bord de fourgonnettes.

L’armée israélienne a réagi en lançant d’intenses frappes aériennes sur la bande de Gaza dans un opération appelée « Sabres de fer ».

Les combats se sont poursuivis au sol entre forces israéliennes et éléments armés du Hamas.

Dimanche, les brigades al-Qassam ont déclaré avoir repris les tirs de roquettes en direction d’Israël. Une vidéo publiée en ligne a montré des combats intensifs sur une route à Ashkelon, en Israël, entre des militaires israéliens et des combattants palestiniens. Ashkelon est une ville côtière israélienne située à environ 13 km au nord de la bande de Gaza.

Traduction : « Des tirs nourris ont éclaté entre les forces de l’armée israélienne et les combattants de la résistance au carrefour Emunim à Ashkelon. »

Plus de 600 personnes ont été tuées en Israël et le mouvement palestinien a fait « plus de 100 prisonniers », a indiqué dimanche le gouvernement israélien.

Côté palestinien, le bilan dans la bande de Gaza s’élève à 370 morts, ont annoncé dimanche les autorités locales au deuxième jour des hostilités.

Cette escalade survient cinquante ans et un jour après le début de la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël totalement par surprise, entraînant la mort de 2 600 Israéliens et faisant au moins 9 500 morts et disparus côté arabe en trois semaines de combat.

Le pire est attendu à Gaza

Dès samedi, Israël a répondu aux attaques du Hamas en frappant la bande de Gaza. Une série de frappes aériennes israéliennes a touché le centre de la ville de Gaza, qui compte environ un demi-million d’habitants.

Ces frappes surviennent après qu’un porte-parole de l’armée israélienne a exhorté les Palestiniens de Gaza à évacuer leurs maisons, un ordre critiqué car aucune procédure d’évacuation ou abri n’existe dans l’enclave assiégée et surpeuplée.

Du feu et de la fumée s’élèvent au-dessus des bâtiments lors d’une frappe aérienne israélienne à Gaza le 8 octobre 2023 (Eyad Baba)
Du feu et de la fumée s’élèvent au-dessus de bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne sur Gaza le 8 octobre 2023 (Eyad Baba)

Les forces israéliennes ont bombardé la tour Al-Watan à Gaza City et ont également frappé la tour Al-Aklouk de onze étages. Les sites d’information palestiniens ont également rapporté que des bombes avaient touché l’immeuble résidentiel Matar.

L’approvisionnement en électricité et en carburant a été coupé et le transfert de biens vers Gaza a été suspendu, selon plusieurs médias israéliens.

Samedi soir, alors que la nuit tombait, les Palestiniens cherchaient leurs proches parmi les ruines dans l’obscurité totale.

Les responsables de la santé ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences graves que cela pourrait avoir sur les personnes blessées cherchant un traitement dans les hôpitaux.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a averti dimanche les Israéliens qu’ils étaient « embarqués dans une guerre longue et difficile » ayant déjà fait des centaines de morts de part et d’autre. « Tous ces endroits où le Hamas se cache, nous allons en faire des ruines », a-t-il menacé.

Israël a mobilisé des dizaines de milliers de réservistes, avec plusieurs divisions se préparant à une possible invasion terrestre dans la bande de Gaza, a rapporté Haaretz.

« L’armée est également prête à recruter des centaines de réservistes supplémentaires », a déclaré un porte-parole de l’armée. 

Un front s’est ouvert depuis le sud du Liban

Des tirs de mortier et un projectile lancé depuis le sud du Liban ont frappé un poste militaire israélien dans les fermes de Chebaa tôt ce dimanche, selon Reuters.

Le Hezbollah a affirmé dimanche matin dans un communiqué être à l’origine d’« un grand nombre d’obus d’artillerie et de missiles guidés » sur trois positions israéliennes.

La formation libanaise pro-iranienne dit avoir effectué ces tirs « en solidarité avec la résistance et le peuple palestiniens ».

« Nous sommes en contact avec les autorités des deux côtés de la ‘’ligne bleue’’, à tous les niveaux, pour contenir la situation et éviter une escalade plus sérieuse », a déclaré la FINUL, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dans un communiqué.

« Nos soldats de la paix restent à leurs positions et continuent leur mission. Certains travaillent depuis des abris pour leur sécurité. »

Une attaque « unique » selon un ex-chef du Mossad

Efraim Halevy, un ancien patron du Mossad, le service de renseignement israélien, a déclaré dans une interview avec CNN que l’attaque palestinienne contre Israël avait été « une surprise totale ». « Nous n’avions reçu aucun avertissement d’aucune sorte. Nous n’avions aucune idée de ce qui se passait », a-t-il admis devant les caméras de la chaîne d’information.

Selon Efraim Halevy, l’attaque du Hamas était « au-delà de l’imagination ». « Nous ne savions pas qu’ils avaient cette quantité de missiles et nous ne nous attendions certainement pas à ce qu’ils soient aussi efficaces qu’ils l’ont été aujourd’hui. »

L’ancien chef du renseignement israélien a également affirmé à CNN que l’attaque palestinienne était « unique » et que c’était « la première fois » que Gaza était capable de « pénétrer aussi loin en Israël et de prendre le contrôle de villages ».

Selon le Jerusalem Post, au moins 750 Israéliens restent portés disparus, citant des estimations non officielles.

Les Américains condamnent, l’Iran applaudit

Cette flambée de violence a été condamnée par de nombreux gouvernements.

Le président américain Joe Biden a assuré samedi Israël de son « soutien inébranlable ». L’ONU a annoncé avoir convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient dimanche soir.

L’Iran a quant à lui applaudi l’offensive. « Nous soutenons cette fière opération », a annoncé le général des Gardiens de la révolution Yahya Rahim-Safavi.

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