La Russie libère dix combattants étrangers capturés en Ukraine, dont un Marocain
Dix prisonniers de guerre – cinq Britanniques, deux Américains, un Marocain, un Suédois et un Croate – ont été transférés de Russie en Arabie saoudite, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine favorisé par une médiation saoudienne.
Ce transfert de prisonniers a été annoncé mercredi par le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Le jeune Marocain, Brahim Saadoun, « avait été condamné à mort le 9 juin dernier par les autorités séparatistes de la République Populaire de Donesk », rappelle le site d’information MenaDefense. « Jeune étudiant en aéronautique et techniques spatiales à l’université de Kharkov, [il] avait rejoint l’armée ukrainienne et faisait partie de la 36e Brigade d’Infanterie. Il s’était rendu aux miliciens de l’armée de la DNR [République populaire de Donetsk] alors qu’il se trouvait en première ligne. »
Les ex-prisonniers sont arrivés en Arabie saoudite en provenance de Russie, et les autorités saoudiennes « œuvrent à faciliter les procédures pour leur retour en toute sécurité dans leurs pays respectifs », selon le ministère saoudien des Affaires étrangères.
« À la maison, c’est la fête et nous ne serons jamais assez reconnaissants vis-à-vis des autorités saoudiennes et du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui sont intervenus pour rendre possible cette libération », a déclaré à des médias marocains Tahar Saadoun, père du jeune prisonnier.
« La gratitude de toute notre famille va surtout à Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui nous a entouré de sa sollicitude, a suivi de près la situation de Brahim et est personnellement intervenu pour que notre enfant soit de retour parmi nous », a-t-il ajouté.
Cet échange a été favorisé par les efforts du prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, qui « continue d’entreprendre des initiatives humanitaires dans le cadre de la crise russo-ukrainienne », a ajouté la même source.
— Moufid Maghribya (@Moghrabiya) September 22, 2022
En marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, la Première ministre britannique Liz Truss a salué l’annonce « extrêmement bienvenue » de la libération de cinq Britanniques retenus prisonniers par la Russie, dont les troupes ont envahi en février l’Ukraine.
« Une nouvelle extrêmement bienvenue : cinq ressortissants britanniques détenus par des pro-Russes dans l’Est de l’Ukraine ont été rapatriés sains et saufs », a-t-elle tweeté, remerciant à la fois le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’Arabie saoudite.
De son côté, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré que les États-Unis « remerci[aient] » M. Zelensky et son gouvernement « d’avoir inclus deux citoyens américains dans l’échange de prisonniers annoncé aujourd’hui » avec la Russie.
— Ishak Yassine - إسحاق ياسين (@twit_sine) September 21, 2022
Traduction : « L’étudiant marocain Brahim Saadoun à son arrivée en Arabie saoudite. »
« Nous remercions le prince héritier [Mohammed ben Salmane] et le gouvernement saoudien d’avoir facilité » l’opération, a-t-il également écrit sur Twitter.
Parmi les Britanniques libérés figure Aiden Aslin, condamné à mort en juin pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk, une région de l’Est de l’Ukraine aux mains de rebelles prorusses.
La Suède et la Croatie ont elles aussi confirmé la libération de leurs ressortissants, et ont remercié l’Ukraine et l’Arabie saoudite. Le Croate, Vjekoslav Prebeg, détenu en Ukraine depuis avril, regagnera son pays jeudi, selon le ministère croate des Affaires étrangères.
La guerre entre l’Ukraine et la Russie a alimenté les tensions entre l’Arabie saoudite et les États-Unis, un allié depuis des décennies.
L’Arabie saoudite a voté en faveur d’une première résolution des Nations unies pour dénoncer l’invasion russe et exiger le retrait des troupes de Moscou.
Mais le royaume pétrolier a résisté à la pression des États-Unis pour augmenter la production de brut afin d’atténuer la crise énergétique résultant de la guerre – une pression marquée par une visite du président américain Joe Biden en juillet en Arabie saoudite.
Riyad s’est en revanche coordonné avec le cartel OPEP+ qu’il conduit conjointement avec la Russie. Mais face aux craintes de récession, les pays de l’OPEP+ ont décidé de réduire début septembre leur production pour soutenir les prix.
Mardi, le prince héritier saoudien a rencontré un émissaire du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il a affirmé à son interlocuteur le soutien du royaume aux « efforts internationaux visant à résoudre la crise » et sa « volonté de poursuivre les efforts pour réduire les retombées humanitaires », selon les médias saoudiens.
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