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Après deux mois dans le désert, les réfugiés syriens ont été pris en charge par le Maroc

Les autorités marocaines ont accueilli treize familles de réfugiés syriens coincées depuis deux mois dans une zone tampon entre l’Algérie et le Maroc. La société civile affirme qu'elle suivra leur situation pour que leurs droits soient respectés
Un des 28 réfugiés syriens encore bloqués à la frontière, pris en charge par les autorités marocaines (Facebook)

ALGER - Les scorpions et les serpents, le manque d'eau et de nourriture, la chaleur... À leur soulagement et à celui des associations qui se sont mobilisées pour leur venir en aide, le calvaire des 28 réfugiés syriens bloqués à la frontière entre l'Algérie et le Maroc, qui a duré deux mois, est enfin terminé. Les treize familles ont été accueillies par le Maroc ce mercredi.

Les demandes de régularisation de ces réfugiés qui vivaient dans des conditions difficiles depuis mi-avril seront traitées dès mercredi par une commission indépendante, a précisé un responsable sous le couvert de l'anonymat. « Ils pourront demander l'asile ou régulariser leur situation. »

« Les réfugiés ont été transportés avant l'aube à Figuig et seront ensuite acheminés vers la ville d'Oujda » plus au nord, a-t-il poursuivi.

Le Maroc avait annoncé mardi, lors de la Journée mondiale des réfugiés, qu'il allait procéder sur instructions du roi Mohammed VI « au traitement immédiat de la situation d’un groupe de 13 familles syriennes », « en vertu de considérations humanitaires et à titre exceptionnel », après avoir d'abord refusé de les accueillir.

Fin avril, il avait accusé l’Algérie d'avoir expulsé vers sa frontière ce groupe de Syriens se trouvant « dans une situation très vulnérable », pour provoquer des troubles et « générer un flux migratoire incontrôlable ».

À LIRE : Le Maroc et l’Algérie bloquent l’aide humanitaire aux Syriens coincés à leur frontière

Les autorités algériennes avaient de leur côté annoncé il y a quelques semaines leur intention d'accueillir ces réfugiés à titre « humanitaire », une opération qui n'avait finalement pas eu lieu malgré le déplacement à la frontière d'une délégation du Haut -Commissariat aux Réfugiés (HCR) et du Croissant-Rouge algérien (CRA). 

La frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie est fermée depuis 1994, et les deux voisins entretiennent des relations très difficiles, en particulier autour de la question du Sahara occidental, une rivalité encore exacerbée depuis le retour du Maroc au sein de l'Union africaine (UA) début 2017.

Ce mercredi, lors d’une conférence de presse à Alger, Amnesty International Algérie et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme, ont affirmé que dès mardi soir « les personnes ont été prises en charge et les premiers soins médicaux ont été donnés ».

« Nous allons continuer à faire le suivi pour qu’ils puissent réellement accéder au statut de réfugiés au Maroc ou dans un pays tiers », a souligné la directrice, Hassina Oussedik.

C’est aussi ce qu’a déclaré le réseau EuromedRights dans un communiqué diffusé aujourd’hui dans lequel il est dit que « les organisations de la société civile allaient suivre de près la situation pour s’assurer que les droits des réfugiés soient respectés ».

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