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Migrants : l’Algérie pourrait devenir la nouvelle Libye

Des quotidiens anglais rapportent que l’Italie s’alarme de l'augmentation du nombre de migrants en provenance d'Algérie, alors que de moins en moins de départs sont enregistrés depuis la Libye
Un garde-côte libyen devant 147 migrants clandestins, à 45 kilomètres à l'ouest de Tripoli (AFP)
By MEE

L’Algérie pourrait-elle devenir la première route de la Méditerranée vers l’Europe ? Dans son édition du 6 septembre, The Telegraph rapporte que la Sardaigne s’inquiète du nombre croissant de migrants en provenance d’Algérie qui échouent sur ses côtes.

« L’augmentation du nombre de débarquements pourrait être liée à la situation en Libye », où la répression des garde-côtes et le paiement présumé des groupes de contrebandiers par Tripoli ont entraîné une chute spectaculaire du nombre de migrants traversant des côtes libyennes vers l’Italie », peut-on lire dans le quotidien britannique.

À Sabratha, par exemple, certains barons contrôlant des pans entiers de la ville et possédant même leurs embarcadères d'où partaient chaque jour des dizaines d'embarcations chargées de migrants, ont été obligés de mettre fin à leur trafic. « Nous leur donnons une chance. C'est une occasion pour les trafiquants de se repentir », a déclaré à l'AFP Bassem Ghrabli, un commandant d'une force de sécurité formée initialement par le gouvernement d'union nationale (GNA) pour chasser les combattants du groupe État islamique (EI) qui avaient occupé brièvement le centre-ville. « Nous leur avons adressé des ultimatums. S'ils n'acceptent pas d'abandonner leur trafic, nous utiliserons la force. »

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Le quotidien précise qu’en août, le nombre de migrants arrivant en Italie depuis la Libye a baissé de 81 % comparé à la même période l’an dernier. Le nombre des arrivées sur les côtes italiennes distantes de 300 kilomètres a ainsi spectaculairement chuté avec 6 500 arrivées depuis la mi-juillet, soit à peine 15 % du nombre enregistré sur cette période entre 2014 et 2016.

Face à cet afflux en provenance d’Algérie, le gouverneur de Sardaigne a demandé en urgence l’aide de Rome. Francesco Pigliaru aurait appelé le gouvernement à renforcer la coopération avec les autorités algériennes pour empêcher les migrants de partir. Selon lui, les Algériens étant responsables de plusieurs « actes criminels » ces derniers mois dans les villes de Sardaigne, l’objectif est de « fermer cette route ».

Le sujet a notamment été abordé en début de semaine, alors que Marco Minniti, le ministre de l’Intérieur italien se trouvait à Alger pour rencontrer le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. L’Algérie et l’Italie ont décidé d’actualiser, en octobre prochain à Rome, l’accord signé en 2009 dans le domaine sécuritaire.

En août, le nombre de migrants arrivant en Italie depuis la Libye a baissé de 81 % comparé à la même période l’an dernier (Reuters)

Selon The Telegraph mais aussi The Times, Quelque 800 personnes auraient traversé l’Algérie cette année, échouant sur les plages de Sardaigne. Un chiffre « minime » à côté des 100 000 migrants enregistrés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui ont traversé de la Libye vers l’Italie cette année, et aux 181 000 recensés en 2016.

En juillet, lorsque les groupes de contact sur la route migratoire en Méditerranée se sont rencontrés à Tunis pour renforcer leur coopération en matière de gestion des flux migratoires, Hédi Madjoub, le ministre tunisien de l’Intérieur, avait souligné combien cette approche « ne pouvait être uniquement sécuritaire ».

Le 11 septembre, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé 40 000 places de réinstallation supplémentaires pour les réfugiés présents dans quinze pays prioritaires situés le long de la route de la Méditerranée centrale (dont les pays d’Afrique du Nord).

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En 2016, des opportunités de réinstallation n’ont été offertes qu’à six pour cent des réfugiés qui en avaient besoin dans les  uinze pays d’asile et de transit prioritaires situés le long de la route de la Méditerranée centrale, où l’ensemble des besoins est estimé à 277 000 places.

Problème : la répression en Libye aurait aussi augmenté le nombre de migrants qui essaient de traverser du Maroc vers l’Espagne. L'OIM avait prévenu en août que l’Espagne pourrait dépasser dès cette année la Grèce et devenir la deuxième porte d'entrée de l'immigration clandestine par mer dans l'Union européenne.

Mardi, le ministre espagnol de l’Intérieur Juan Ignacio Zoido a rapporté que le nombre de migrants clandestins arrivés en Espagne depuis le début de l’année avait augmenté de 88,1% par rapport à 2016.

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