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Les décès de migrants au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au plus haut depuis 2017

« Les données présentées dans ce briefing doivent être comprises comme des êtres humains, qui sont morts dans des tragédies évitables », souligne un nouveau rapport de l’Organisation internationale pour les migrations
Un groupe de migrants du Yémen dans les bois près de Gródek, en Pologne, le 16 octobre 2021 (AFP)
Par MEE

Près de 3 800 personnes sont mortes sur les routes migratoires à l’intérieur et à partir de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) l’année dernière, nombre le plus élevé depuis 2017, selon de nouvelles données du Projet sur les migrants disparus (MMP) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L’année dernière, le nombre de décès enregistrés était de 3 789, soit 11 % de plus que l’année précédente. En 2017, le nombre de décès enregistrés était de 4 255.

Selon le rapport, 203 décès ont été enregistrés lors de la traversée du désert du Sahara, tandis que 825 morts sont survenues sur les routes terrestres du Moyen-Orient.

La plupart des décès sur les routes terrestres de la région du Moyen-Orient l’année dernière se sont produits au Yémen. Sur les 867 décès enregistrés dans la région Corne de l’Afrique-Yémen, au moins 795 personnes, qui seraient pour la plupart des Éthiopiens, ont perdu la vie sur la route entre le Yémen et l’Arabie saoudite.

« Ce nombre alarmant de morts sur les routes migratoires à l’intérieur et à partir de la région MENA exige une attention immédiate et des efforts concertés pour améliorer la sécurité et la protection des migrants », a déclaré Othman Belbeisi, directeur régional de la branche MENA de l’OIM.

En Afrique du Nord, la Libye a enregistré le plus grand nombre de décès sur les routes terrestres, avec 117 victimes. Elle est suivie par l’Algérie avec 54 décès, le Maroc avec 13 décès, la Tunisie avec 10 décès et l’Égypte avec 9 décès.

« Nos données montrent que 92 % des personnes qui meurent sur cette route restent non identifiées », a déclaré Koko Warner, directrice du Global Data Institute, qui héberge le MMP.

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« La perte tragique de vies humaines sur les routes migratoires dangereuses met en évidence l’importance des données et de l’analyse pour conduire l’action. »

Sur les routes maritimes de la région à destination de l’Europe, l’OIM a enregistré une augmentation des décès parmi les migrants tentant de se rendre par bateaux en Grèce et en Italie depuis le Liban.

« Jusqu’à 84 % de ceux qui ont péri le long des routes maritimes restent non identifiés, laissant des familles désespérées à la recherche de réponses », indique l’OIM.

Selon le rapport, le nombre réel de décès sur les routes migratoires à l’intérieur et à partir de la région MENA est susceptible d’être plus élevé que les chiffres rapportés en raison de la rareté des données officielles et de l’accès limité aux routes terrestres pour la société civile et les organisations internationales.

« Le nombre de morts et les difficultés pour documenter ces décès font écho à l’agonie des familles de migrants disparus, dont beaucoup sont incapables de trouver des réponses sur le sort de leurs proches », indique le rapport.

« Les données présentées dans ce briefing doivent être comprises comme des êtres humains, qui sont morts dans des tragédies évitables. »

Traduit de l’anglais (original).

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