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Un Marocain de 25 ans qui s’était immolé par le feu décède de ses blessures 

Après le geste désespéré de Yassine Lekhmidi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans sa ville, en périphérie de Casablanca, et la colère a éclaté sur les réseaux sociaux  
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi en fin de journée à Sidi Bennour, réclamant que « justice soit rendue à Yassine » (Twitter/@SaharAmarir)
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi en fin de journée à Sidi Bennour, réclamant que « justice soit rendue à Yassine » (Twitter/@SaharAmarir)
Par MEE

Un jeune Marocain est mort après s’être immolé par le feu en protestation suite à la saisie de sa charrette par des agents d’une petite ville près de Casablanca, a-t-on appris lundi auprès de sa famille.

Yassine Lekhmidi, 25 ans, transporteur informel de passagers, est décédé samedi à l’hôpital El Jadida de Casablanca, la capitale économique du Maroc, « des suites de ses blessures », a indiqué son frère Ahmed Lekhmidi à l’AFP.

Le jeune homme s’était immolé par le feu le 28 juillet devant la commune de Sidi Bennour pour protester contre la saisie « injuste » de sa charrette mais également parce qu’« il nous a confié avoir subi des violences de la part des autorités », a témoigné le frère.  

« Ce jour-là, Yassine, après la saisie de sa charrette, s’est rendu à l’annexe administrative de Sidi Bennour pour demander de récupérer son gagne-pain, avant que sa demande se transforme en protestation » contre les autorités, rapporte le site d’informations Yabiladi.

Aucune réaction sur cette affaire n’a pu être obtenue dans l’immédiat auprès des autorités. 

La famille du jeune transporteur « réclame l’ouverture d’une enquête », a ajouté le frère.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi en fin de journée à Sidi Bennour, réclamant que « justice soit rendue à Yassine », selon une vidéo diffusée par un média local. 

Traduction : « Après la mort de Yassine, le propriétaire de la charrette qui s’est immolé à Sidi Bennour, les jeunes de la ville, solidaires, manifestent sous le slogan ‘’Ne me pousse pas à m’immoler’’. Sa mort provoquera peut-être une prise de conscience chez ceux à l’origine de ce drame. »

Sur les réseaux sociaux, où les photos du jeune homme sur son lit d’hôpital, le corps entièrement enroulé dans des bandages, ont beaucoup été partagées, provoquant compassion et colère contre les autorités, le hashtag « Nous sommes tous Yacine » est devenu une tendance.

Traduction : « Nous sommes tous Yassine. »

Le Maroc a connu ces dernières années plusieurs cas d’immolation par le feu, geste ultime de protestation de personnes vulnérables sur le plan économique et travaillant en majorité dans le secteur informel, lequel représente 30 % du PIB, selon les estimations de la banque centrale du Maroc.  

Des rapports nationaux et internationaux alertent souvent sur les disparités sociales du pays et sur la nécessité d’intégrer le secteur informel dans le tissu économique national. 

En mai, une commission spéciale formée par le roi Mohammed VI avait présenté un « nouveau modèle de développement » en préconisant, notamment, de réduire à 20 % la part de l’emploi informel et de soutenir l’initiative privée en éliminant « les entraves réglementaires, les barrières administratives et l’économie de rente ». 

La crise sanitaire liée au coronavirus a aggravé la situation, creusant « profondément les inégalités », selon une récente étude de l’institut marocain des statistiques (HCP). 

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