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Algérie-Maroc : Alger s’offusque des déclarations de Nasser Bourita

L’ouverture de consulats de plusieurs pays africains dans le Sahara occidental sous contrôle marocain irrite au plus haut point le voisin algérien
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita (AFP)
Par MEE

Alger a répondu samedi 29 février aux déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Sabri Boukadoum, le chef de la diplomatie algérienne, a qualifié les sorties de son homologue marocain de « gesticulations » et de « provocations ».

« En Algérie, toutes les autorités s’attachent à ne pas jeter de l’huile sur le feu, notamment lorsqu’il s’agit de nos rapports avec le Maroc, pays frère », a déclaré Sabri Boukadoum lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, en visite à Alger.

Les « paroles ne peuvent effacer la vérité »

« Nous n’avons jamais tenu de propos inappropriés concernant le Maroc et le peuple marocain. Nous établissons nos relations sur l’avenir et non sur les insultes et le langage inconvenant », a poursuivi le ministre algérien, assurant que les « paroles ne peuvent effacer la vérité. Il existe des résolutions onusiennes claires et une loi internationale concernant la question du Sahara occidental, membre fondateur de l’Union africaine [UA] ».

Vendredi 28 février 2020, Nasser Bourita a ironisé sur la réaction algérienne face à l’ouverture de représentations diplomatiques au Sahara occidental par des pays africains. 

Au Sahara occidental, le Maroc poursuit sa diplomatie pyromane
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« Celui qui se prépare à rédiger des communiqués et à rappeler son ambassadeur pour consultation doit continuer sur cette voie », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse animée avec son homologue du Burundi.

« Nasser Bourita, cité par le même média, aurait été ‘‘surpris’’ que l’Algérie, ‘‘sans la citer nommément’’, ait rappelé son ambassadeur en Côte d’Ivoire pour ‘‘consultations’’ alors qu’elle n’a jamais pris ce type de mesure pour protester contre les États ayant ouvert des ambassades à Jérusalem. Une preuve de plus que, pour l’Algérie, la question du Sahara est ‘‘peut-être sa première cause nationale’’ », rapporte le site d’information Algérie Eco

Tensions Alger-Abidjan

Alger a rappelé son ambassadeur en Côte d’Ivoire le 20 février pour « consultation » après les déclarations qualifiées de «  sibyllines et insidieuses » du ministre ivoirien des Affaires étrangères à l’occasion de l’ouverture de son consulat à Laâyoune, au Sahara occidental. 

Le ministre ivoirien de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, Ally Coulibaly, avait déclaré que la décision de son pays d’ouvrir un consulat à Laâyoune, allait « dans le sens de l’histoire » et s’est inscrit « dans la continuité de la position constante de la Côte d’Ivoire sur la marocanité du Sahara ».

La Côte d’Ivoire est le septième pays après l’Union des Comores, le Gabon, la Guinée, la Gambie, Sao Tomé-et-Principe et la République centrafricaine à ouvrir des postes consulaires dans les territoires du Sahara occidental sous contrôle marocain. 

Pour la diplomatie algérienne, l’ouverture du consulat ivoirien « intervient au mépris des principes et des objectifs consacrés par l’acte constitutif de l’Union africaine, notamment l’impératif d’unité et de solidarité entre les peuples d’Afrique et la défense de l’intégrité territoriale et l’indépendance des pays membres de l’Union ».

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