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France : l’islamisme « qui vient par avion et par bateau » et la bande de Gaza « invisible sur une carte », drôle de séance au Parlement

Le Parlement a débattu mercredi 6 mars du racisme et de l’antisémitisme en France dans une ambiance très tendue
« L’État d’Israël est un minuscule État qui fait 24 000 km2, deux départements français ; ce qu’on appelle les territoires contestés, c’est 5 000 km2, la bande de Gaza, c’est à peine… invisible sur une carte ; 2 millions de Palestiniens vivent librement en Israël », a déclaré le député Meyer Habib (capture d’écran)
« L’État d’Israël est un minuscule État qui fait 24 000 km2, deux départements français ; ce qu’on appelle les territoires contestés, c’est 5 000 km2, la bande de Gaza, c’est à peine… invisible sur une carte ; 2 millions de Palestiniens vivent librement en Israël », a déclaré le député Meyer Habib (capture d’écran)
Par MEE

Les bancs de l’Assemblée nationale n’étaient pas très remplis mercredi 6 mars, mais l’après-midi a été très animé. Surtout la première séance, consacrée aux questions au gouvernement sur le projet de loi visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste ou antisémite.

Le Parlement a adopté cette proposition de loi en première lecture dans une ambiance très tendue entre le Rassemblement national (RN, extrême droite) et La France insoumise (LFI, gauche radicale), ainsi qu’entre la majorité présidentielle et ces deux groupes.

Plusieurs amendements ont été proposés, dont un, rejeté, par le député Éric Pauget (Les Républicains, droite) pour qu’un étranger définitivement condamné pour antisémitisme ou pour racisme ne puisse pas obtenir la nationalité française.

À cette occasion, Julien Odoul, député RN, a défendu cet amendement en disant qu’il était « ancré dans le réel », car « l’explosion des actes antisémites » est, selon lui, « liée à l’implantation et au développement de l’islamisme ».

« Et l’islamisme ne tombe pas du ciel, il vient par bateau et par avion », a-t-il argumenté. « Et il vient parce qu’il y a des politiques migratoires qui ont favorisé la venue de gens qui ne partagent aucune de nos valeurs. »

Julien Odoul, également porte-parole du RN, a évoqué la « dérive antisémite de [l’ancien président de LFI] Jean-Luc Mélenchon » en accusant les élus du parti de gauche de fournir le « carburant de la haine antisémite » en France.

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a d’abord semblé lui donner raison. « Vous êtes honteux », a-t-il lancé aux députés LFI. Avant de renvoyer les « extrêmes » dos à dos, rappelant à Julien Odoul que « l’antisémitisme vient aussi de [son] parti, fondé par un Waffen-SS ». 

« 2 millions de Palestiniens vivent librement en Israël »

Lors de cette même séance, le député Meyer Habib (Union des démocrates et indépendants –UDI, centre), élu d’une circonscription des Français de l’étranger comprenant Israël, a déposé plusieurs amendements.

L’un d’entre eux demandait l’ajout d’un alinéa pour que soit puni d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende « tout propos public ou non public appelant à la négation de l’existence de l’État d’Israël ou à sa destruction ».

« Plus que jamais, nous devons protéger les Français en général et les juifs de France en particulier », a-t-il plaidé. « L’État d’Israël est un minuscule État qui fait 24 000 km2, deux départements français ; ce qu’on appelle les territoires contestés, c’est 5 000 km2, la bande de Gaza, c’est à peine… invisible sur une carte ; 2 millions de Palestiniens vivent librement en Israël. »

Alors que ce jeudi 7 mars, la nouvelle phase du conflit israélo-palestinien entre dans son sixième mois, plus de 2 millions de Palestiniens sont toujours assiégés dans la bande de Gaza où, depuis le début de l’offensive militaire israélienne, plus de 30 800 personnes ont été tuées.

L’ONU s’inquiète d’une situation de « famine » et la situation est particulièrement grave dans le nord, où les combats et les destructions rendent presque impossible l’acheminement de l’aide pour environ 300 000 habitants.

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