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Guerre à Gaza : deux journalistes, dont le fils du chef du bureau d’Al Jazeera, tués par une frappe israélienne

Après avoir perdu sa femme, une de ses filles, un fils et son petit-fils, dans un raid israélien en octobre, Wael al-Dahdouh pleure ce dimanche un autre fils, producteur et vidéaste pour Al Jazeera, tué dans une frappe
Après avoir perdu sa femme, une de ses filles, un fils et son petit-fils, dans un raid israélien en octobre, Wael al-Dahdouh pleure ce dimanche un autre fils, producteur et vidéaste pour Al Jazeera, tué dans une autre frappe (Reuters/Mohammed Salem)
Wael al-Dahdouh, penché sur le corps de son fils, lors des funérailles, le 7 janvier à Rafah (Reuters/Mohammed Salem)
Par MEE

Deux journalistes, dont le fils du chef du bureau d’Al Jazeera à Gaza, Wael al-Dahdouh, ont été tués dimanche 7 janvier par une frappe israélienne dans le sud de Gaza.

Hamza al-Dahdouh et son collègue Mustafa Thuraya, vidéaste pour l’AFP, effectuaient un travail de terrain pour documenter les destructions causées par une frappe aérienne israélienne nocturne dans une zone résidentielle entre Khan Younès et Rafah, lorsqu’un missile a touché le véhicule dans lequel ils se trouvaient, selon à Al Jazeera.

Traduction : « La dernière story du journaliste Hamza Wael al-Dahdouh, publiée sur Instagram, une heure avant d’être assassiné par une frappe israélienne. »

Le 25 octobre, Wael avait déjà perdu sa femme, sa fille, un autre fils et un petit-fils, dans une frappe aérienne israélienne dans le camp de Nuseirat.

Wael al-Dahdouh, principal correspondant à Gaza, considéré par beaucoup dans le monde arabe comme le visage de la couverture médiatique par Al Jazeera dans l’enclave assiégée, avait reçu la nouvelle alors qu’il couvrait une autre attaque israélienne.

Dans une interview télévisée avec la chaîne israélienne 13, Zvi Yehezkeli, un journaliste israélien, avait déclaré que la famille du journaliste avait été intentionnellement ciblée.

Le troisième enfant tué en moins de trois mois

Hamza al-Dahdouh a travaillé comme producteur et vidéaste, notamment pour Al Jazeera, et comptait plus d’un million de followers sur Instagram.

Le mois dernier, Wael a lui-même été blessé par une frappe israélienne qui a tué son collègue d’Al Jazeera, Samer Abu Daqqa.

La voiture visée par la frappe, dans laquelle se trouvaient les deux journalistes, à Rafah, le 7 janvier (AFP)
La voiture visée par la frappe, dans laquelle se trouvaient les deux journalistes, à Rafah, le 7 janvier (AFP)

Samedi, Hamza avait publié une photo de son père sur Instagram, avec la légende : « Tu es le patient et celui qui cherches la récompense, mon père, alors ne désespère pas de la guérison et de la miséricorde de Dieu, et sois certain que Dieu te récompensera comme il se doit pour ta patience. »

Dans une séquence vidéo diffusée dimanche par Al Jazeera, on peut voir Wael en larmes, faisant ses adieux à son troisième enfant tué en moins de trois mois. 

« Comme tous ces gens, je [te] fais mes adieux aujourd’hui… Qu’Allah, le Tout-Puissant, nous donne la force, nous réconforte, nous donne la patience. Qu’Allah nous donne la force de continuer au nom de Hamza et de tous les martyrs », a déclaré Wael depuis Rafah, dans le sud de Gaza.

« À Hamza et à tous les martyrs, je le dis, nous resterons fidèles. C’est la voie que nous avons choisie de manière délibérée. Nous avons beaucoup sacrifié, nous avons sacrifié beaucoup de sang parce que c’est notre destin. Nous continuerons », a-t-il ajouté. « Hamza ne faisait pas partie de moi. Il était moi tout entier. »

Traduction : « Deux journalistes, Mustafa Thuraya et Hamza al-Dahdouh, le fils du chef du bureau d’Al Jazeera à Gaza, Wael al-Dahdouh, ont été tués dimanche par une frappe israélienne dans le sud de Gaza. »

Al-Jazeera a accusé dimanche l’armée israélienne de « cibler » les journalistes palestiniens à Gaza. « Al Jazeera condamne fermement le ciblage par les forces d’occupation israéliennes de la voiture des journalistes palestiniens », a affirmé la chaîne dans un communiqué, en accusant Israël de « violer les principes de la liberté de la presse ».  

Le bureau des médias du gouvernement de Gaza a condamné dimanche l’assassinat des deux journalistes par Israël, dénonçant « dans les termes les plus fermes ce crime odieux ».

Israël veut « intimider les journalistes dans une tentative ratée d’obscurcir la vérité et d’empêcher la couverture médiatique », a-t-il ajouté en appelant « l’occupation à mettre fin à la guerre génocidaire contre [le] peuple sans défense dans la bande de Gaza ».

Selon le bureau des médias, 109 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre.

Au moins 22 835 Palestiniens ont été tués dans l’enclave depuis le début de la guerre il y a trois mois, selon le ministère palestinien de la Santé. Environ 58 166 autres personnes ont été blessées au cours de cette période.

Traduit de l’anglais (original).

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