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L’équivalent du poids de la tour Eiffel déblayé du port de Beyrouth

Plus de 8 000 tonnes d’acier et de béton ont été dégagées de la zone après les explosions dévastatrices
Une vue aérienne montrant le port de Beyrouth, les silos à grains endommagés et le cratère provoqué par l’explosion (AFP)
Une vue aérienne montrant le port de Beyrouth, les silos à grains endommagés et le cratère provoqué par l’explosion (AFP)

Les soldats français et libanais ont évacué 8 000 tonnes d’acier et de béton du port, site de la double explosion à Beyrouth, a indiqué un officier français mercredi 26 août.

Le 4 août, l’explosion a dévasté des quartiers entiers de la ville et a fait plus de 180 morts, au moins 6 000 blessés et environ 300 000 déplacés. 

Les opérations de nettoyage se sont jusqu’à présent concentrées sur le port, zone la plus touchée par l’explosion.

Celle-ci a créé un cratère de 43 mètres de profondeur et l’onde de choc a tout balayé sur plusieurs kilomètres à la ronde. Le souffle a même été ressenti sur l’île de Chypre, à 150 kilomètres à l’ouest.

La quantité de débris, gravats et acier évacuée équivaut au poids de la tour Eiffel, estime le lieutenant Paulin, officier français chargé de la coordination des opérations de nettoyage sur le port, cité par l’AFP.

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« Il m’a fallu quatre jours pour déblayer 8 000 tonnes de béton et d’acier », a déclaré le lieutenant Paulin. 

Le Liban a énormément souffert de l’explosion, qui a considérablement réduit les importations dans le pays.

Le colonel Youssef Haïdar, de l’armée libanaise, a indiqué que le port tournait à près de la moitié de sa capacité.

« La semaine dernière, on était à 30 %, aujourd’hui on parle d’environ 45 % », a-t-il déclaré en conférence de presse.

L’explosion a également détruit environ 15 000 tonnes de blé qui étaient stockées dans les silos du port, aggravant les risques d’insécurité alimentaire dans le pays. 

La devise libanaise a perdu 80 % de sa valeur

Environ 90 % des importations libanaises passent par ce port. L’explosion du port a exacerbé la crise économique libanaise déjà catastrophique : la devise libanaise a perdu 80 % de sa valeur et les prix des denrées alimentaires se sont envolés. 

Le second port du pays, Tripoli, à 80 kilomètres au nord de la capitale, est bien plus petit que celui de Beyrouth et aura du mal à gérer le fret supplémentaire.

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Le mois dernier, Save the Children avait prévenu que la crise financière du Liban avait poussé près d’un million de personnes au bord du gouffre et que des enfants allaient probablement mourir de faim à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires. 

Après l’explosion, des habitants et des bénévoles sont sortis dans les rues pour déblayer les décombres en l’absence de soutien étatique. 

Plusieurs pays ont réagi au désastre en envoyant de l’aide à Beyrouth et de nombreuses organisations d’aide étrangères ont commencé à fournir une aide humanitaire sur le terrain.

Les impacts dévastateurs de l’explosion n’ont fait que nourrir la colère à l’encontre des politiciens libanais, que beaucoup accusent de corruption et de mauvaise gestion.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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