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Netflix : les documentaires palestiniens disponibles en streaming en octobre

Du récit terrifiant de survivants aux interrogatoires israéliens à la vie dans le camp de réfugiés de Chatila à Beyrouth, voici ce qui a attiré notre attention sur Netflix
Les Enfants de Chatila montre au spectateur les difficultés de la vie de réfugié (capture d’écran)
Les Enfants de Chatila montre au spectateur les difficultés de la vie de réfugié (capture d’écran)

Netflix devrait diffuser une mine de films palestiniens ce mois-ci, dans une catégorie dédiée baptisée Histoires palestiniennes

Des réalisateurs primés, notamment Elia Suleiman et Basil Khalil, verront leurs œuvres diffusées sur la plateforme. 

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Les 32 films et documentaires explorent l’expérience des Palestiniens sous l’occupation, en exil, ainsi que l’impact psychologique de l’instabilité politique.

Cette collection a été mise au point par Front Row Films Entertainment, une grande société de distribution au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. 

La décision de Netflix de mettre en valeur le cinéma palestinien a été saluée par les internautes, beaucoup recommandant déjà certains programmes.

Voici la sélection de documentaires de Middle East Eye :

La chasse aux fantômes (2017)

S’inspirant de sa propre expérience, ce documentaire est réalisé par Raed Andoni et explore les souvenirs terrifiants des interrogatoires subis à al-Moskobiya, le principal centre d’interrogatoire d’Israël. Andoni a été emprisonné dans ce centre à l’âge de 18 ans.

Ce film a remporté le prix du meilleur documentaire aux festivals internationaux du film de Berlin et d’Erevan en 2017.

Andoni suit plusieurs anciens prisonniers, issus de divers milieux, tandis qu’ils recréent le centre d’interrogatoire dans un entrepôt vide de Ramallah et rejouent leurs interrogatoires, révélant leurs souvenirs de la souffrance et leur survie, détaillant les techniques d’interrogatoires utilisées, notamment les violences physiques et verbales, et évoquant l’impact psychologique de l’emprisonnement.

Les Enfants de Chatila (1998)

Les Enfants de Chatila, documentaire de Mai Masri, dépeint la réalité d’un camp de réfugiés à travers les yeux de Farah (11 ans) et Issa (12 ans). 

Ce documentaire est filmé à Beyrouth dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila, où les enfants reçoivent une caméra pour filmer leur quotidien.

Dans les scènes les plus remarquables, les spectateurs peuvent voir les deux enfants interroger leurs grands-parents sur leur expulsion de Palestine.

Dans le camp de réfugiés de Chatila au Liban (AFP)
Dans le camp de réfugiés de Chatila au Liban (AFP)

Le camp de Chatila devait à l’origine être un refuge temporaire pour les Palestiniens déplacés de force lors de la création d’Israël en 1948, un événement connu sous le nom de Nakba (« catastrophe »). Ce camp est tristement célèbre en raison du massacre en 1982 de réfugiés palestiniens par les miliciens des Phalanges libanaises que les soldats israéliens avaient laissé entrer.

Malgré les difficultés rencontrées par les enfants dans le camp, ils gardent espoir et évoquent librement leurs rêves et leurs ambitions. 

Rêves d’exil (2001)

Autre film de Mai Masri, Rêves d’exil parle lui aussi de déplacement et de conflit.

Le documentaire se concentre sur la relation entre Mona et Manar, deux adolescentes qui arrivent à communiquer et devenir amies malgré la distance qui les sépare. 

Mona, née dans le camp de réfugiés de Chatila, et Manar, qui vit dans le camp de réfugiés de Dheisheh en Cisjordanie occupée, deviennent correspondantes et parlent des similarités et différences de leurs vies dans chaque camp.

La réalisatrice palestinienne Mai Masri (AFP)
La réalisatrice palestinienne Mai Masri (AFP)

Elles parviennent à rester en contact par mail, et ce faisant, elles donnent au spectateur un aperçu de leurs rêves et espoirs.

Mona et Manar finissent par se rencontrer à la barrière qui les sépare à la frontière israélo-libanaise. 

Tout au long de ce documentaire, les filles rêvent toutes deux de rentrer dans leur patrie commune, la Palestine.

Filmé pendant la seconde Intifada, le documentaire fait allusion à l’impact du soulèvement sur Mona et Manar ainsi que les autres habitants des camps de réfugiés.

Parmi les autres films qui arrivent sur Netflix dans le cadre de cette collection figurent Intervention divine (2002), une comédie sur la vie des Palestiniens sous occupation israélienne, et A Drowning Man (2017), un court-métrage à propos d’un Palestinien cherchant refuge en Europe et piégé en Grèce.

Les versions françaises existent mais ne sont encore disponibles sur Netflix France.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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