Syrie : les forces d’Assad ont bombardé des zones touchées par le séisme quelques heures après la catastrophe
![Un Syrien pleure, assis sur les décombres d’un immeuble effondré dans la ville de Jandairis, tenue par les rebelles, le 7 février 2023, à la suite d’un tremblement de terre meurtrier (AFP)](/sites/default/files/styles/max_2600x2600/public/images-story/000_338P7VNa.jpg?itok=42ziObDS)
Les forces du gouvernement syrien ont frappé des zones gravement touchées par le tremblement de terre, lundi 6 février, peu après la catastrophe, selon des sources syriennes et des personnalités politiques britanniques.
La députée britannique Alicia Kearns, qui préside la commission des Affaires étrangères, a déclaré mardi dans un communiqué que le président Bachar al-Assad avait lancé une « attaque vraiment impitoyable et odieuse » contre Marea, une ville du nord-ouest de la Syrie touchée par le tremblement de terre, dans les heures qui ont suivi le séisme.
Reports say Marea in northern Aleppo - which was affected by the earthquake - was shelled with artillery.
— Alicia Kearns MP (@aliciakearns) February 7, 2023
Assad & Putin have relentlessly targeted the opposition, and the areas hit by the earthquake were already home to well over 2 million IDPs, many of whom live in tents 2/ https://t.co/nJBJ9uAEtK
Traduction : « Des rapports indiquent que Marea, dans le nord d’Alep – qui a été touché par le séisme – a été bombardé par l’artillerie. Assad et Poutine ont sans relâche ciblé l’opposition, les zones touchées par le tremblement de terre abritaient bien plus de 2 millions de personnes déplacées, dont beaucoup vivent dans des tentes. »
Une source militaire stationnée près des lieux a confirmé le bombardement à Middle East Eye, affirmant qu’il n’y avait « aucune perte matérielle ou humaine ».
« Tout le monde était préoccupé par le désastre du tremblement de terre », a-t-il ajouté.
Selon une source civile, le bombardement a eu lieu moins de deux heures après le tremblement de terre, qui a jusqu’à présent entraîné la mort de plus de 9 500 personnes en Turquie et en Syrie.
« J’ai entendu le bruit de plusieurs obus tombant à la périphérie de la zone vers 2 h du matin », a précisé la source.
« Complètement inacceptable »
Mamoun al-Khatib, un militant basé à Marea, a déclaré à MEE que quatre ou cinq obus avaient frappé la zone.
Des renforts militaires syriens – environ cinq chars et autres véhicules militaires – ont également été repérés se dirigeant vers la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie, lundi matin.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a qualifié l’attaque de Marea de « complètement inacceptable ».
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« Malheureusement, cela témoigne d’un comportement connu depuis longtemps du régime d’Assad, un régime que nous condamnons, contre lequel nous avons imposé des sanctions. Et nous continuerons à le faire, en collaboration avec nos amis et partenaires internationaux, pour essayer d’empêcher que de tels comportements ne se reproduisent », a-t-il déclaré, selon Sky News.
Plus de 2 500 morts ont été recensés en Syrie, la moitié environ dans les zones rebelles du nord, proches de la Turquie, où vivent environ 4 millions de personnes.
La responsable des urgences de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, Catherine Smallwood, s’adressant à l’AFP, a déclaré que le bilan final pourrait atteindre les 20 000 morts.
« On s’attend en permanence à de nouveaux effondrements, nous prévoyons donc [des bilans] huit fois plus élevés que les chiffres initiaux », a-t-elle déclaré.
« Nous constatons malheureusement toujours la même chose avec les tremblements de terre, à savoir que les premiers bilans sur le nombre de personnes décédées ou blessées augmentent de manière assez significative dans la semaine qui suit. »
Traduit de l’anglais (original).
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