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Bouteflika : de la toute puissance à la chute brutale

Middle East Eye vous propose de revenir, à travers douze articles, sur la politique et le parcours de celui que les Algériens et l’armée ont chassé du pouvoir le 2 avril 2019
Bouteflika a régné vingt ans sur l’Algérie avant d’être emporté par les manifestations géantes de février-mars 2020 (AFP)
Par MEE

Abdelaziz Bouteflika, père de la paix et de l’impunité

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Adlène Meddi

« C’est pour moi l’occasion de renouveler l’appel de la patrie clémente aux égarés qui voudront se ressaisir et abandonner la voie du crime. » Le 10e anniversaire de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le projet – son projet – depuis qu’il a été placé au pouvoir en 1999, valait bien un message personnel d’Abdelaziz Bouteflika. Pour l’occasion, lundi 28 septembre, l’APS, l’agence de presse officielle, a diffusé une longue lettre du président, immobilisé pour raisons de santé, afin de fêter « la paix retrouvée ». 

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La Constitution, un costume trop étroit pour Bouteflika

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Adlène Meddi

« La seule raison pour laquelle Abdelaziz Bouteflika compte réviser la Constitution, c’est parce que les Américains et les Français, depuis les révoltes arabes, le lui ont demandé pour donner des garanties d’ouverture du régime. Mais dans le fond, la Constitution n’est pour lui qu’un texte de loi comme un autre, que l’on bricole au profit d’intérêts personnels. »

C’est avec beaucoup de distance que ce cadre de l’État, sollicité par Middle East Eye, attend la prochaine révision de la Constitution, promise pour la fin de l’année par Ahmed Ouyahia, ministre d’État et directeur de cabinet à la présidence. Dans l’entourage du chef de l’État aussi, cet énième effet d’annonce provoque des sourires en coin. Car personne ne croit vraiment à la réforme du texte fondamental, en chantier depuis 2011.

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Algérie : zaouïas et politique, des liaisons dangereuses

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Nourredine Bessadi

Mises au frigo durant les règnes successifs des présidents Ben Bella (1963-1965) et Boumediène (1965-1978), étant perçues par le nouveau pouvoir d’orientation socialiste comme symbole du féodalisme et de la société tribale, les zaouïas amorcent leur renaissance durant le règne de Chadli au début des années 1980 avant de refaire définitivement surface sur la scène politique algérienne à la faveur de l’arrivée de Bouteflika au pouvoir en 1999.

Officiellement, l’impulsion dont bénéficient alors les zaouïas a été décidée pour faire barrage aux « modèles religieux extrémistes » et réhabiliter un « islam maghrébin traditionnel » porteur de valeurs de tolérance, de fraternité et d’universalité.

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Bouteflika et l’armée : la fin de la guerre des vingt ans

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Adlène Meddi

Nouvelle étape dans le processus de recentrage du pouvoir en Algérie : deux des personnalités militaires les plus importantes du pays, le général Tafer, chef des forces terrestres, et le général Lounès, chef des forces aériennes, ont été officiellement mises à la retraite.

Depuis début juillet, Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des armées et ministre de la Défense, a remanié la haute hiérarchie militaire en relevant de leurs fonctions une vingtaine de généraux et de généraux-majors dans un des plus spectaculaires épisodes de ce qui aura marqué son règne : la mutation de l’État, d’hydre à deux têtes (présidence-armée) à un système présidentiel fort.

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C’est une certitude, Abdelaziz Bouteflika n’est plus le centre du pouvoir

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Abed Charef

La plus évidente, qui reste le secret le mieux gardé dans le sérail, concerne le président Abdelaziz Bouteflika : celui-ci n’existe plus en tant qu’arbitre, encore moins comme centre de pouvoir. Il n’est plus en état d’accomplir le strict minimum pour sauver la face.

Noureddine Boukrouh, ancien ministre de Bouteflika, et Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid (Nouvelle génération), l’ont affirmé publiquement. Tous deux sont cependant des opposants, et ils sont dans leur rôle quand ils évoquent la question.

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Pourquoi Bouteflika est « poussé » vers un cinquième mandat

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Mourad Goumiri

Un simple état des lieux nous indique maintenant clairement que, faute d’un consensus sur un candidat en remplacement de l’actuel président, nous nous acheminons manifestement vers le renouvellement de son mandat, comme ce fut le cas dans le passé, à partir du troisième mandat… sauf si la santé du président ne le permet pas. 

Les images, diffusées par les chaînes publiques, lors de la cérémonie du 1er novembre, sont en effet pathétiques, affligeantes et déshonorantes. Son déplacement précipité dans un hôpital genevois fin août n’a rien fait pour rassurer et, comme d’habitude, a déclenché une guerre des communiqués entre les médias officiels (parlant d’« examens médicaux de routine ») et la presse privée nationale et internationale (mettant en exergue la gravité de son état de santé et son impact sur la gestion du pays).

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Le 9 février 2019, ce jour où l’Algérie a basculé

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Abed Charef

C’est la journée où tout a basculé. Ce samedi 9 février 2019, il n’y a pas eu de grand soulèvement, ni de protestation populaire, ni même de déclaration marquante. Ça s’est passé sur un autre terrain : dans la tête des Algériens.

Le bouleversement s’est opéré sur le plan psychologique, ouvrant la voie à la déferlante populaire du 22 février, avec cette immense contestation populaire qui a emporté une bonne partie du pouvoir.

Ce jour-là, quelque chose s’est cassé en Algérie. La digue a cédé. La rupture, consommée depuis longtemps entre le pouvoir et la société, s’était tellement aggravée qu’aucun dialogue n’était désormais plus possible.

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Algérie : une cryptocratie dans un monde fou

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Adlene Mohammedi

L’Algérie est doublement une cryptocratie : elle est officiellement encore dirigée par un homme sans vie et officieusement dirigée par une mafia souterraine, cachée. Le sociologue algérien Lahouari Addi est l’un des premiers à avoir cerné la nature du pouvoir algérien : une nature clandestine. 

Le pouvoir algérien est né dans la clandestinité – une clandestinité qui se justifiait par la lutte contre la puissance coloniale – et il est demeuré clandestin après l’indépendance de 1962 : après s’être protégé de l’armée française, il s’est mis à se protéger de la population algérienne. Telle est l’essence du système cryptocratique : le peuple est perçu comme suspect. 

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Bouteflika, un adieu sans gloire au pouvoir

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Malek Bachir

Le bras de fer est terminé. Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, quitte le pouvoir avant la fin de son quatrième mandat qui devait se terminer le 28 avril. 

Le président algérien a informé le Conseil constitutionnel de sa démission « à compter d’aujourd’hui » mardi, a annoncé l’agence de presse officielle, l’APS. Le président algérien aurait voulu partir sans successeur désigné, ne laissant que la mort se mettre en travers de son chemin et emportant avec lui une partie de l’histoire de l’Algérie. 

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L’État Bouteflika était de toute manière condamné à s’effondrer

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Adlène Meddi

Dans un État au système présidentiel, résumé en une bureaucratie centralisée et caporalisée par la seule instance présidentielle, les choses ne pouvaient plus durer depuis le troisième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

La thèse qui, aujourd’hui, prétend que c’est le système profond qui a tout fait pour déposer Bouteflika afin de garantir la continuité de l’État peut paraître paranoïaque ou complotiste, mais la vérité est là : le système de l’État algérien se serait effondré tout seul si le cinquième mandat de Bouteflika n’avait pas été balayé par la colère des Algériens.

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Pardon ! Mais vous rigolez ? 

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Mohamed Kacimi

Monsieur l’ex, 

J’ai lu avec stupéfaction votre lettre de démission. Vous disiez que vous renonciez à la magistrature suprême par peur de « dérapages verbaux ».

Ainsi, après avoir poussé un pays entier au bord de l’implosion à cause de votre entêtement à briguer un énième mandat alors que vous êtes à l’article de la mort, vous tirez votre révérence parce que… vous ne supportez pas les mots déplacés !

C’est tout à fait vous… Ce ne sont pas les cris de 40 millions d’Algériens, femmes, enfants, jeunes, vieux, qui vous disent « Y’en a marre de voir vos gueules depuis 57 ans », qui vous ont fait renoncer…

Non ! Ce ne sont pas des foules immenses qui battent le pavé dans toutes les villes et les villages d’Algérie depuis des semaines !

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Les secrets de la chute d’Abdelaziz Bouteflika 

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Adlène Meddi 

C’est assurément pendant l’été 2018 que le sort de Bouteflika a été scellé. Selon les révélations contenues dans l’ouvrage Bouteflika, l’histoire secrète, paru récemment, un « conseil de famille » réunissant Abdelaziz Bouteflika, sa sœur Zhor et ses deux frères Saïd et Nacer s’est tenu à cette période.  

« Saïd est le plus tranché. Il n’est pas question que la famille cède le pouvoir et le président peut et doit se représenter. C’est d’autant plus vrai que ses amis oligarques avec lesquels [Saïd] dîne presque chaque soir lui font subir des pressions. L’argument est simple : si les Bouteflika cèdent le pouvoir, c’est l’exil ou la prison pour tous ceux qui les ont soutenus, financés et ont profité de leur proximité », écrit le journaliste algérien Farid Alilat, auteur de cette biographie. 

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