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Artisan de paix : l’héritage du roi Hussein de Jordanie

Hussein restera dans les mémoires pour ses vaillants efforts en vue de régler le conflit israélo-arabe
Le roi Hussein de Jordanie en 1952 (AFP)

Israël aime se présenter au monde comme un petit pays épris de paix entouré de toutes parts de prédateurs arabes. Son bilan réel, cependant, est composé en grande partie de guerres d’agression, d’expansionnisme territorial et d’intransigeance diplomatique.

Du côté arabe, malgré une hostilité profonde au niveau populaire, des hommes de paix se sont distingués. L’un d’eux était l’ancien président égyptien Anouar al-Sadate, qui reçut le prix Nobel de la paix pour le traité de paix qu’il signa avec Israël en 1979. Un autre était le roi Hussein de Jordanie, le père de l’actuel monarque, Abdallah II.

Amnésie collective

Le roi Hussein est décédé d’un cancer le 7 février 1999, à l’âge de 63 ans. Le vingtième anniversaire de sa mort a été ignoré en Israël. Il n’y eut aucun réexamen, aucun hommage, aucun éloge. Étant donné la popularité du roi auprès du public israélien et compte tenu du fait qu’il était le meilleur ami arabe d’Israël, cette amnésie collective a été quelque peu décevante.

Par ailleurs, le roi n’était pas le seul ami. Il était un héritier de la dynastie hachémite, descendante du prophète Mohammed et caractérisée par son attitude éclairée envers les juifs ainsi qu’une approche modérée à l’égard du mouvement sioniste.

Quatre royaumes hachémites régnèrent au siècle dernier. Le premier fut le royaume éphémère du Hedjaz de Hussein ben Ali, qui fut conquis par Ibn Saoud en 1925. Le second fut le Royaume arabe de Syrie de Fayçal, qui dura un peu plus de quatre mois en 1920 jusqu’à son expulsion de Damas par les Français. En guise de prix de consolation, les Britanniques donnèrent à Fayçal le trône d’Irak, en 1921.

La survie du Royaume hachémite de Jordanie est la plus grande réussite du roi Hussein et son héritage durable

En tant que roi d’Irak, Fayçal accepta toutes les minorités, en particulier la communauté juive. Ma mère Aida, âgée de 95 ans, se souvient clairement d’une visite du roi Fayçal, accompagné du grand rabbin, à son école de Bagdad, l’école de filles de l’Alliance israélite universelle. Le Royaume hachémite d’Irak prit fin en 1958 lors d’un coup d’État sanglant et la défenestration de la famille royale à Bagdad, ma ville natale.

Le quatrième pays est le Royaume hachémite de Jordanie, fondé par Winston Churchill en tant qu’émirat en 1921, et toujours debout à ce jour. La survie du Royaume hachémite de Jordanie est la plus grande réussite du roi Hussein et son héritage durable. Sous sa direction, la Jordanie a résisté à toutes les crises, révolutions, violences et guerres de cette région continuellement instable.

Une survie face à de graves défis existentiels, notamment la question palestinienne, la menace du nationalisme arabe radical et les dangers posés par deux des États les plus agressifs et impitoyables de la région : la Syrie et Israël.

Attitude éclairée

L’autre aspect de l’héritage du roi Hussein est le traité de paix de 1994 avec Israël. En fait, si je devais résumer toute la carrière politique de Hussein en un mot, ce serait celui de pacificateur. Je n’ai pas l’espace ici pour une évaluation complète de l’héritage du roi Hussein. Mais je voudrais transmettre quelques impressions personnelles de l’homme et me concentrer sur un seul aspect de son règne de 46 ans : ses relations avec Israël.

Les Hachémites n’avaient aucun problème avec les juifs, seulement avec les sionistes. Hussein ben Ali, le chérif de La Mecque, avait un grand respect pour les juifs en leur qualité de « peuple du Livre » et éduqua ses enfants en ce sens, ce qui devint même une tradition familiale.

Il était prêt à accueillir les juifs individuellement en Palestine, mais rejetait la tentative sioniste de prendre le contrôle du pays. C’est précisément parce qu’il refusa de souscrire à la déclaration Balfour que les Britanniques abandonnèrent le roi du Hedjaz à la tendre miséricorde de son grand rival, Ibn Saoud.

L’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser rencontre Hussein au Caire en 1969 (AFP)
L’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser rencontre Hussein au Caire en 1969 (AFP)

Le roi Hussein était tout aussi éclairé dans son attitude envers les juifs et troublé par le comportement des sionistes, en particulier par leur expansionnisme territorial. Je connaissais très peu Sa Majesté mais je l’aimais beaucoup. Les deux qualités personnelles qui ressortent de mes contacts avec lui sont l’humilité et l’humanité. Il avait également des compétences sociales de qualité supérieure.

Je suis l’un des nombreux biographes de feu Sa Majesté, mais le titre de mon livre – Lion of Jordan – m’a plus ou moins été imposé par mon éditeur Penguin Books. Mon titre d’origine était simplement « Le roi Hussein de Jordanie : une vie dans la guerre et la paix ». Pour qu’une biographie soit un succès, il faut une certaine empathie de la part du biographe envers son sujet. Les biographies hostiles constituent rarement une bonne lecture. Dans mon cas, le problème ne s’est pas posé. Au contraire, le vrai risque était de basculer dans l’hagiographie.

Le roi du réalisme

Le roi Hussein n’avait apparemment aucune réserve quant à la rédaction de sa biographie. Il aurait déclaré à Mustafa Hamarneh, un universitaire jordanien qui servit pendant une courte période d’attaché de presse du monarque : « Je suis heureux qu’Avi Shlaïm écrive un livre sur moi parce qu’il est juif et israélien, qu’il connaît l’histoire de la famille et qu’il est professeur à Oxford. » Telles étaient mes qualifications putatives pour servir en tant que biographe d’un monarque arabe descendant du prophète Mohammed.

En affirmant que je connaissais l’histoire de sa famille, Hussein faisait très probablement référence à mon livre controversé de 1988, Collusion Across the Jordan: King Abdullah, the Zionist Movement, and the Partition of Palestine. La thèse avancée dans cet ouvrage est qu’en 1947, le souverain hachémite et l’Agence juive parvinrent à un accord tacite visant à diviser la Palestine entre eux, aux dépens des Palestiniens.

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Une thèse subsidiaire est que la Grande-Bretagne connaissait et approuvait secrètement cet accord en raison de son hostilité envers le mouvement national palestinien dirigé par Hadj Amin al-Husseini.

Ce livre fut interdit en Jordanie et l’est toujours aujourd’hui. Hussein, cependant, l’a lu et a apparemment compris qu’il ne représentait pas une attaque contre son grand-père, Abdallah Ier, mais une défense, dans la mesure où Abdallah Ier était le seul dirigeant arabe, en 1948, à avoir évalué de manière réaliste l’équilibre du pouvoir militaire.

Abdallah fut le roi du réalisme. Ce fut aussi le cas de Hussein ben Talal. En 1951, alors âgé de 15 ans, Hussein fut témoin de l’assassinat de son grand-père bien-aimé devant la mosquée al-Aqsa, dans la vieille ville de Jérusalem. Abdallah Ier avait organisé une réunion secrète avec deux représentants d’Israël, Reuven Shiloah et Moshe Sasson, à la suite des prières du vendredi. En d’autres termes, Abdallah Ier persista littéralement jusqu’à son dernier jour dans ses efforts de paix avec les Israéliens.

Lorsque Hussein monta sur le trône en 1953, à la suite de l’abdication de son père Talal, qui souffrait d’une maladie mentale, il suivit sciemment les traces de son grand-père et mentor. En effet, Hussein personnifia l’héritage hachémite du respect des juifs, du pragmatisme et de la modération.

Équilibre militaire

Cela m’amène aux relations de Hussein avec Israël. La clé était le réalisme – une évaluation sobre de l’équilibre militaire, la prise de conscience que les Arabes n’avaient aucune chance de vaincre Israël sur le champ de bataille. L’alternative à la guerre était la diplomatie.

En 1996, Hussein m’accorda une interview de deux heures pour Le Mur de fer, mon livre sur Israël et le monde arabe. Il n’arrêtait pas de m’appeler « Sir » (Monsieur), ce qui pour moi, en tant qu’humble universitaire, était à la fois étrange et charmant. Plus important encore, il était étonnamment franc. C’est la seule fois où il parla officiellement de ses rencontres secrètes avec des responsables israéliens. Après sa mort en 1999, j’ai publié une version révisée de l’interview.

Hussein aux côtés de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin à Washington en 1994 (AFP)
Hussein aux côtés de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin à Washington en 1994 (AFP)

Le plus grand tabou arabe était de parler avec l’ennemi. En rencontrant les Israéliens, le roi Hussein brisa ce tabou. Quand je lui demandai pourquoi, il répondit : « Pour une raison quelconque, nous avions un voisin, un peuple qui était historiquement proche de nous, que les circonstances du monde avaient forcé dans notre région. Le dilemme était de savoir comment éviter la destruction mutuelle et trouver une manière de vivre ensemble à nouveau et de ne pas continuer à payer le prix fort, ce qui était injuste de part et d’autre.

« Mon objectif depuis les années 1960 était d’essayer de voir s’il y avait un moyen de résoudre le problème… Je devais explorer, je devais découvrir quelle était la pensée en Palestine. Il n’y a pas d’avenir dans la guerre, il n’y a pas d’avenir dans la souffrance des peuples, eux ou nous. Il fallait donc savoir. Il fallait briser cette barrière et entamer un dialogue, qu’il conduise quelque part immédiatement ou non. Mais c’était important d’avoir [un dialogue] direct et de première main et de ne pas laisser les autres joueurs nous manipuler. »

Hussein ajouta que, par hasard, il avait un ami qui s’occupait de sa santé à Londres. Il s’agissait d’une référence à son médecin personnel, Emanuel Herbert, juif et ardent sioniste. Un jour, le docteur Herbert suggéra la possibilité d’une rencontre avec un diplomate israélien de haut vol, Yaakov Herzog, fils du grand rabbin d’Irlande et lui-même rabbin. Et c’est ainsi que tout a commencé – au domicile du docteur Herbert à St John’s Wood.

Dialogue extraordinaire

Les réunions secrètes avec des responsables israéliens durèrent de 1963 jusqu’à la conclusion du traité de paix en 1994. Dans ma biographie du roi, j’ai inséré un tableau précisant les noms des participants, les dates et les lieux de ces rencontres. De nombreuses réunions eurent lieu à Londres, certaines à Amman, certaines dans une caravane climatisée à Wadi Araba, d’autres à bord du yacht royal dans le golfe d’Aqaba et une au siège du Mossad au nord de Tel Aviv.

J’ai documenté, à partir des archives privées d’Herzog, 42 réunions secrètes. Il pourrait y en avoir eu d’autres. Mais la liste en elle-même donne une idée de la portée et du sérieux de ce dialogue extraordinaire à travers les lignes de front.

Le roi offrit à Israël une paix totale pour un retrait total, mais le ton comme la substance du dialogue avaient changé

En juin 1967, Hussein rejoint le président égyptien Gamal Abdel Nasser et la Syrie dans la guerre contre Israël. Ce fut une décision désastreuse, mais ainsi qu’il me le confia, il sentait qu’il n’avait pas vraiment le choix : soit il rejoignait les nationalistes arabes dans ce qui était populairement acclamé comme « la bataille du destin », soit son pays se déchirerait dans la guerre civile.

Hussein perdit la moitié de son royaume pendant le conflit, y compris le joyau de la couronne, la vieille ville de Jérusalem. Il passa le reste de sa vie à tenter sans relâche de ramasser les morceaux.

Une conséquence positive de cette débâcle fut une nouvelle alliance entre le roi et Nasser contre les radicaux syriens, ainsi que la décision commune de s’appuyer sur la diplomatie pour récupérer les territoires occupés. Nasser dit à Hussein qu’il était plus urgent de récupérer la Cisjordanie que la péninsule égyptienne du Sinaï en raison du grand nombre de civils palestiniens en Cisjordanie. Il autorisa également Hussein à parler à l’ennemi à cet effet, tout en l’avertissant de ne pas signer de traité de paix séparé.

Le dialogue avec Israël reprit dès que les armes se turent. Le roi offrit à Israël une paix totale pour un retrait total, mais le ton comme la substance du dialogue avaient changé. Herzog traitait à présent Hussein tel un directeur d’école réprimandant un écolier indiscipliné. En substance, les Israéliens proposaient de conserver 30 % de la Cisjordanie, y compris la vieille ville de Jérusalem. Hussein rejeta l’offre à plusieurs reprises. C’était tout ou rien, insistait-il.

Protéger le royaume

Malgré l’impasse, les pourparlers se poursuivirent pendant plusieurs années. Pourquoi Hussein continua-t-il à rencontrer les Israéliens, malgré leur intransigeance diplomatique palpable et leur annexion insidieuse de la Cisjordanie ?

Pour protéger ce qui restait de son royaume. Il pensait que s’il continuait à rencontrer les Israéliens, ces derniers seraient moins susceptibles d’attaquer la rive orientale de son royaume ou de vouloir renverser la monarchie hachémite et la remplacer par la République de Palestine. Cette menace était implicite dans le slogan de droite israélien « La Jordanie, c’est la Palestine », qui suggérait que la Transjordanie était un État palestinien parce que la majorité de sa population était palestinienne, et donc qu’il n’y avait pas besoin d’un deuxième État palestinien en Cisjordanie.

Hussein visite la région de Wadi Araba, au sud-ouest d’Amman, en 1995 (AFP)
Hussein visite la région de Wadi Araba, au sud-ouest d’Amman, en 1995 (AFP)

En discutant avec l’ennemi, la réputation du roi Hussein subit de graves dommages. Ses ennemis l’accusèrent de traîtrise à la cause arabe.

Les faits, cependant, sont que le roi Hussein ne céda pas un centimètre de terre arabe lors de chacune de ses discussions avec les Israéliens et qu’il ne fut pas le premier dirigeant arabe à conclure un accord de paix séparé avec Israël. Le premier fut Sadate et le second fut l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat. Ce n’est qu’après la signature par ce dernier de l’accord d’Oslo – profondément imparfait – avec Israël en septembre 1993 que Hussein entama les négociations qui conduisirent au traité de paix avec Israël un an plus tard.

Une empathie remarquable

Résoudre des conflits requiert de l’empathie. L’empathie de Hussein pour l’ennemi était tout à fait remarquable. Il était également un éducateur. Le roi Abdallah II m’a un jour déclaré que son père lui avait enseigné à maintes reprises l’importance vitale de comprendre le point de vue de l’autre partie, de faire preuve de compassion et de savoir rassurer ses interlocuteurs, surtout quand il s’agissait des Israéliens. En raison de leur histoire et de leurs souffrances, expliquait Hussein, les juifs étaient obsédés par la sécurité et il fallait le prendre en compte lors des négociations. J’ai entendu la même chose dans la bouche de plusieurs autres négociateurs jordaniens, qu’ils soient soldats ou diplomates.

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En la personne de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, Hussein trouva un véritable partenaire sur la voie de la paix. Ils étaient tous les deux des soldats qui connaissaient le prix de la guerre et s’étaient alors tournés vers la conciliation. Ils se faisaient également confiance. Comme le roi l’observa lors de l’entretien qu’il m’accorda, il se mettait souvent à la place de Rabin, et Rabin faisait de même avec lui. En écoutant et en étant écoutés, ils découvrirent une humanité commune.

La popularité du roi auprès du public israélien fut un autre atout dans les négociations. Le monarque jordanien était le voisin arabe préféré d’Israël. On lui disait parfois en plaisantant que s’il choisissait de se présenter aux élections israéliennes, il remporterait une victoire écrasante.

Le roi Hussein pensait que le traité qu’il avait négocié avec Rabin était juste et équilibré et qu’il répondait aux intérêts essentiels des deux parties. Il offrait à Israël la paix et la normalisation, et assurait la sécurité de la Jordanie. Le problème toutefois avec ce traité était qu’il ne fut pas institutionnalisé ; il dépendait donc à un degré dangereusement élevé des relations personnelles entre les deux dirigeants.

L’assassinat de Rabin par un fanatique juif fut par conséquent une catastrophe pour Hussein tant sur le plan personnel que politique. Il parla avec émotion, lors des funérailles de Rabin au cimetière national du mont Herzl, de son « compagnon de route du processus de paix jordano-israélien ». Il jura « de poursuivre l’héritage pour lequel [son] ami [était] tombé, tout comme [son] grand-père, [tué] sous ses yeux dans cette même ville alors qu’il n’était lui-même qu’un enfant ».

« J’ai enterré la paix »

Après les funérailles, la journaliste Randa Habib aperçut Hussein debout sur la terrasse de l’hôtel King David, des larmes coulant sur ses joues. Elle lui demanda ce qu’il ressentait et il répondit : « Je suis venu à Jérusalem-Ouest pour la première fois de ma vie pour enterrer un ami. » Il y eut un bref silence, puis il ajouta : « J’ai l’impression qu’aujourd’hui, j’ai aussi, d’une manière ou d’une autre, enterré la paix. »

C’étaient là des paroles prophétiques. Le successeur de Rabin, Benyamin Netanyahou, chef du parti de droite Likoud, était un partisan de la doctrine du conflit permanent. Le contraste entre la magnanimité de Hussein et la malveillance de Netanyahou n’aurait pu être plus frappant.

Après avoir conclu avec Rabin « la paix des braves », le monarque malade était désormais confronté à un dirigeant israélien déterminé à lui imposer la paix des brutes. C’était le début d’un déclin sans fin. Netanyahou resta l’ennemi juré de Hussein pour le reste de sa vie tragiquement courte.

Le roi Hussein et l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat à Amman en 1993 (AFP)
Le roi Hussein et l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat à Amman en 1993 (AFP)

Plus de vingt ans après sa mort, le moment est idéal pour évaluer la vie et l’héritage de Hussein ben Talal. Il y eut des erreurs de proportions historiques, notamment la guerre de juin 1967. Ces erreurs furent toutefois compensées par plusieurs réalisations majeures.

Une partie de son héritage est la survie du Royaume hachémite de Jordanie, malgré les bouleversements et les turbulences perpétuels dans la région. Une deuxième composante de son héritage, étroitement liée, est le traité de paix avec Israël. Si un règlement global du conflit arabo-israélien demeura hors d’atteinte pour Hussein, ce ne fut pas faute d’avoir essayé.

Aucun autre dirigeant ne s’est efforcé de manière aussi constante, infatigable et sincère d’apporter la paix au Moyen-Orient. Il reçut moins que ce qu’il méritait tant des Israéliens que de ses compatriotes arabes pour les efforts qu’il déploya en vue de résoudre le conflit. L’histoire sera probablement moins dure avec lui.

Avi Shlaïm est professeur émérite de relations internationales à l’Université d’Oxford. Il est l’auteur, notamment, de Le mur de fer : Israël et le monde arabe (2008) et Israel and Palestine: Reappraisals, Revisions, Refutations (2009). Il est considéré comme l’un des « nouveaux historiens israéliens » ayant remis en cause le récit historique traditionnel sur le sionisme et la création d’Israël.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Traduit de l’anglais (original).

Avi Shlaim is an Emeritus Professor of International Relations at Oxford University and the author of The Iron Wall: Israel and the Arab World (2014) and Israel and Palestine: Reappraisals, Revisions, Refutations (2009).
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