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Les forces irakiennes reprennent Nimroud, cité antique rasée par l’EI

Les forces irakiennes ont repris le contrôle de la cité antique de Nimroud dimanche matin, deux ans après sa prise par le groupe État islamique (EI)

Des combattants de l'EI détruisent des objets d'art après la prise de Nimroud en 2015 (capture d'écran)

Les soldats de la Neuvième division blindée ont totalement libéré la localité de Nimroud et planté le drapeau irakien sur l’ancienne capitale assyrienne après avoir infligé de lourdes pertes à l’EI, a déclaré dimanche le général Abdel Amir Yarallah.

Les forces irakiennes ont repris au total 84 villages à l’EI depuis le début de l’opération pour reprendre Mossoul le mois dernier, a précisé le général.

L’EI avait provoqué un tollé international en mars 2015 quand sa branche médiatique avait diffusé une vidéo montrant des combattants fracassant des objets d’art à coups de massue et détruisant au bulldozer des ruines antiques.

https://www.youtube.com/watch?v=eQn07OqqAJo

« À chaque fois que nous pourrons supprimer les signes d’idolâtrie et de diffusion du monothéisme, nous le ferons », déclarait un combattant à la fin de la vidéo.

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) s’est réjouie de la nouvelle de la reprise de Nimroud.

« Un site du patrimoine mondial est de retour dans le giron du gouvernement irakien », a déclaré le porte-parole de l’organisation, George Papagiannis.

Nimroud est située sur la rive est du Tigre, à une trentaine de kilomètres au sud de Mossoul, deuxième plus grande ville d’Irak et bastion de l’EI dans le pays.

La ville est située à un kilomètre à l'ouest du site archéologique sur lequel se trouvent les ruines de la grande métropole de la Mésopotamie antique. Fondée au XIIIe siècle, elle fut la capitale de l'empire assyrien qui s'étendait de l'Égypte jusqu'à des territoires qui font partie aujourd'hui de l'Iran et de la Turquie.

Plusieurs de ses monumentales sculptures en pierre et de ses reliefs ont été retirés pour être ventilés dans les musées à travers le monde, mais certaines de ses constructions parmi les plus imposantes sont restées sur place quand les combattants ont tout balayé mi-2014.

L’EI présente la destruction d’objets d’art et de sites historiques comme une élimination d’idoles rendue obligatoire par la religion, mais cela ne l’a pas empêché de vendre de petites pièces pour financer ses opérations.

L'ampleur des dégâts infligés à ces vestiges n'a pas encore été établie précisément mais des responsables irakiens affirment que certains bâtiments ont été entièrement détruits.

Selon un rapport du ministère irakien de la Culture l'an passé, des panneaux muraux sculptés dans le palais de Nimroud avaient été volés en juillet 2014. Huit mois plus tard, des dégâts supplémentaires avaient été signalés. Un mois plus tard, en avril 2015, « des bandes ont fait totalement sauter la ville et ses bâtiments anciens », ajoutait le rapport.

Traduit de l'anglais (original).

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