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Syrie : les États-Unis suspendent les pourparlers avec la Russie sur le cessez-le-feu

Pour les États-Unis, la Russie n'a « pas réussi à respecter ses propres engagements », notamment humanitaires, et a été « incapable de s'assurer » que le régime syrien cesse ses bombardements
Photo prise le 6 janvier dernier du porte-parole du Département d'État américain, John Kirby, pendant sa conférence de presse quotidienne à Washington DC (AFP)
Par MEE

Les États-Unis ont suspendu ce lundi les négociations avec la Russie visant à ranimer le cessez-le-feu en Syrie et à mettre en place un centre militaire conjoint pour cibler les groupes armés.

« Ce n'est pas une décision qui a été prise à la légère », a précisé le porte-parole du Département d'État américain, John Kirby, accusant la Russie et son alliée, la Syrie, d’intensifier les attaques sur les zones civiles.

La Maison Blanche, par la voix de son porte-parole Josh Earnest, a affirmé de son côté être « à bout de patience » avec la Russie.

« Il n'y a plus rien dont les États-Unis et la Russie peuvent parler » à propos de la Syrie, a-t-il ajouté, jugeant que cela était « tragique ».

La Russie n’a « pas réussi à respecter ses propres engagements », notamment humanitaires, et a été « incapable de s’assurer » que le régime syrien cesse ses bombardements comme entendu le 9 septembre, a ajouté John Kirby.

Traduction : « Nous suspendons notre participation aux canaux bilatéraux ouverts avec la Russie pour soutenir la cessation des hostilités en #Syrie »

« A l’inverse, la Russie et le régime syrien ont choisi de poursuivre une voie militaire. »

Les États-Unis comptent rappeler le personnel qui avait été envoyé à Genève dans l’objectif de mettre en place le centre conjoint d’exécution avec les officiers russes pour organiser des frappes coordonnées.

Les diplomates américains vont donc suspendre les discussions avec la Russie qui devaient réanimer l’accord conclu entre le secrétaire d’État John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 9 septembre dernier.

Selon les termes de cet accord, une trêve était entrée en vigueur le 12 septembre, mais fut rompue avant la fin de la semaine sur fond de récriminations et un regain des combats dans cette guerre civile qui dure depuis cinq ans.

La Russie et les États-Unis s'accusent mutuellement d'être responsables de l'échec de la trêve tandis que les raids aériens russes et syriens ont repris de plus belle sur la partie rebelle d'Alep depuis onze jours.

Washington accuse Moscou d’avoir été « incapable de s'assurer » que le régime syrien cesse ses bombardements sur les cibles civiles. Pendant que Moscou considère que Washington a échoué à distinguer les rebelles « anti-gouvernement » des combattants liés à al-Qaïda.

Cette décision intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies entamait lundi les discussions sur un projet de résolution appelant la Russie et les États-Unis à un cessez-le-feu à Alep.

John Kirby a aussi accusé Moscou et Damas de « cibler des infrastructures essentielles comme les hôpitaux, et d’empêcher l’aide humanitaire d’atteindre les civils dans le besoin ».

Il a également répété que Washington tenait la Russie et le gouvernement syrien pour responsables de l’attaque mortelle du 19 septembre sur le convoi humanitaire des Nations unies au nord de la Syrie.

L’envoyé des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a exprimé sa profonde déception à l’annonce de l’échec des pourparlers mais s’est engagé à continuer à travailler pour une solution politique.

« Les Nations unies vont continuer à œuvrer énergiquement en faveur d’une solution politique dans le conflit syrien indépendamment de l’issue très décevante de ces longues et intenses discussions entre les deux parties prenantes », a déclaré le bureau de Staffan de Mistura dans un communiqué.

Traduit de l'anglais (original).

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