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EXCLUSIF : Khalifa Haftar à Alger pour négocier un accord de coopération militaire

Selon une source diplomatique, le projet de coopération militaire proposé par le maréchal rebelle a été conditionné par les Algériens à une entente avec le Gouvernement d'union nationale
Pour obtenir l'aide d'Alger, Khalifa Haftar doit s'entendre avec le Gouvernement d'union nationale dont il refuse pour l'instant de reconnaître l'autorité (AFP)

ALGER - Le maréchal libyen Khalifa Haftar était dimanche à Alger où il a été reçu par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le ministre des Affaires maghrébines Abdelkader Messahel.

Une source diplomatique algérienne a révélé à Middle East Eye que le maréchal rebelle – attaché au parlement de Tobrouk, rival du Gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale – était venu à Alger pour « négocier un accord de coopération avec l’armée algérienne ».

Dans les prochains jours, le président Abdelaziz Bouteflika devrait, toujours selon cette source diplomatique, étudier un projet pour lequel les Algériens ont déjà posé une condition : la nécessité d’un consensus entre Khalifa Haftar et le GNA.

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Cela semblerait en tout cas cohérent avec la position d’Alger, hostile à toute intervention militaire, qui martèle à chaque réunion que « la seule alternative reste la solution politique basée sur le dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale ».

Que comprendrait cette coopération ? L’entraînement des hommes de l’Armée nationale libyenne dans les instituts algériens, une aide technique sur la stratégie pour affronter les groupes islamistes armés, l’avancée des forces de Haftar vers les frontières algériennes en collaboration avec les tribus touarègues et toboues, voire un soutien en munitions et des aides pour la reconstitution d’une force aérienne libyenne.

Il est prévu qu’Abdelaziz Bouteflika examine dans les prochains jours un accord toujours à l’étude entre les Affaires étrangères algériennes, quelques représentants de l’armée algérienne et des forces de Haftar.

Selon une source diplomatique, Alger se serait montrée très ferme : il ne saurait y avoir de coopération sans accord politique préalable et la volonté de régler les problèmes autrement que par la force.

Cette semaine, selon plusieurs médias locaux, le maréchal aurait demandé à ses forces de se mobiliser pour « libérer » Tripoli, officiellement le siège du GNA mais depuis plusieurs mois sous l'emprise grandissante des milices.

Un projet d'armée pour tout le pays

Influent par ses avancées sur le terrain – malgré un coup de force condamné par la communauté internationale sur les principaux ports pétroliers, il a réussi à faire repartir les exportations vitales pour le pays – Haftar a exposé aux Algériens son projet : créer une véritable armée libyenne forte capable d’avoir une maîtrise totale de tous les territoires et toutes les frontières libyennes.

« ll s’est présenté comme le partenaire militaire le plus crédible et le plus sûr », relève une source sécuritaire pour qui « Haftar n’a de toutes les manières, pas d’autre choix que de venir frapper à la porte d’Alger ».

En particulier depuis sa dernière visite à Moscou le 29 novembre. « Les Russes ont insisté pour que l'Algérie reste le plus important partenaire dans la région. »

Alger discute avec toutes les parties prenantes en Libye. Début octobre, c’est le président du conseil présidentiel du GNA qui s’était rendu en Algérie. Selon une source sécuritaire algérienne contactée par MEE, Fayez al-Sarraj avait sollicité Alger pour qu’elle interfère auprès des Russes « pour bloquer la vente d'armes à Haftar ».

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