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Le Maroc prêt à « retrouver sa position naturelle en Afrique » et à réintégrer l’UA

Le Maroc cherche à réintégrer l’Union africaine (UA) après l’avoir quittée en 1984 pour protester contre sa décision d’accepter le Sahara Occidental en tant que membre
Le roi du Maroc Mohammed VI prononce un discours le 6 novembre 2016 aux côtés de son frère, le prince Moulay Rachid (à gauche), à Dakar (AFP PHOTO / HO / PALAIS ROYAL DU MAROC)

Le roi du Maroc Mohammed VI a déclaré que son pays était prêt à « retrouver sa position naturelle en Afrique » lors d’un discours prononcé ce dimanche à l’occasion d’une rencontre avec des dirigeants africains au Sénégal.

Son discours a célébré le 41e anniversaire de la Marche verte de 1975, lors de laquelle des manifestants et des soldats marocains ont marché vers le Sahara occidental pour tenter de forcer l’Espagne à restituer le territoire disputé.

En signe de solidarité africaine, Mohammed VI a prononcé ce discours annuel pour la première fois hors des frontières du Maroc afin de « traduire tout l’intérêt que [le pays porte] à [son] continent » tout en soulignant la « marocanité immuable du Sahara Occidental ».

La Marche verte a rapidement dégénéré en une véritable guerre entre le Maroc et les milices sahraouies du Front Polisario, un conflit qui a duré seize ans et qui a abouti à la victoire du royaume.

Mohammed VI a également déclaré que le Maroc « dispos[ait] d’une majorité écrasante pour occuper son siège au sein de la famille institutionnelle africaine », faisant référence à l’Union africaine.

Le Maroc cherche à réintégrer l’Union africaine après l’avoir quittée en 1984 pour protester contre sa décision d’accepter le Sahara occidental en tant que membre.

Mohammed VI est arrivé ce dimanche du Gabon pour un voyage de trois jours au Sénégal qui fait suite à une tournée en Afrique de l’Est marquée par des visites au Rwanda et en Tanzanie.

« Le séjour au Sénégal de Sa Majesté s’inscrit dans le cadre du raffermissement des relations anciennes et privilégiées d’amitié cordiale et de coopération multiforme entre le Royaume du Maroc et la République du Sénégal », a indiqué une déclaration du gouvernement publiée ce samedi à Dakar.

Le roi doit rencontrer ce lundi des responsables sénégalais, dont le président Macky Sall, pour s’entretenir sur des sujets d’intérêt commun et signer des accords de coopération entre les deux pays.

Le Sahara occidental

Le Maroc occupe le territoire peu peuplé du Sahara Occidental depuis 1975, une manœuvre qui n’a pas été reconnue par la communauté internationale.

Mohammed VI a souligné que son pays « ne demand[erait] la permission de personne pour obtenir [son] droit légitime », dans la mesure où « rien » ne changerait en ce qui concerne sa position sur le Sahara Occidental.

Le Maroc soutient que le Sahara Occidental fait partie intégrante du royaume, même si les Sahraouis locaux font campagne depuis longtemps en faveur du droit à l’autodétermination.

En 1991, les Nations unies ont négocié un cessez-le-feu entre les troupes marocaines et les rebelles sahraouis du Front Polisario soutenus par l’Algérie, mais le référendum promis pour régler le statut du territoire désertique n’a pas encore été matérialisé.

La candidature de Rabat doit être approuvée par un vote de la commission de l’Union africaine pour être acceptée.

La visite du roi au Sénégal coïncide avec le rassemblement des dirigeants mondiaux à Marrakech à l’occasion de la conférence COP22 de l’ONU, dont l’objectif est de discuter de la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le changement climatique.

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

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