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Les pays occidentaux prépareraient une nouvelle intervention militaire en Libye

Une nouvelle intervention militaire sera lancée en Libye lorsqu’un gouvernement d’union sera mis en place, selon de multiples sources
Troupes françaises lors de l’intervention de l’OTAN de 2011 visant à soutenir la révolution libyenne (AFP)
Par MEE

Un groupe de pays occidentaux envisage actuellement d’envoyer des troupes au sol en Libye afin d’y entraîner les autorités locales et de lancer des attaques contre une branche du groupe État islamique, ont expliqué des sources militaires au Times of London.

Le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne vont travailler en collaboration avec les Nations unies et l’Union européenne pour « restaurer les organes de l’État et entraîner les forces de sécurité », rapportait le Times vendredi dernier.

La mission démarrera après l’approbation par les belligérants d’un gouvernement d’union qui sera très bientôt mis en place, selon des sources militaires anonymes.

La Libye vit actuellement dans la tourmente d’une violente guerre civile qui voit s’affronter des villes, des tribus, des milices et même des parlements adverses pour obtenir le contrôle du pays, qui abrite les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique.

Cette nation nord-africaine a été plongée dans le chaos à la suite d’une révolution en 2011 qui a renversé le dirigeant de longue date Mouammar Kadhafi. L’insurrection avait été soutenue par l’OTAN, qui avait notamment entrepris une campagne de frappes aériennes sur des infrastructures militaires gouvernementales.

Les attaques aériennes seront nécessaires dans le cadre de la nouvelle intervention armée, ont expliqué les sources militaires, ajoutant que la mission progresserait rapidement après la mise en place du gouvernement d’unité.

« Une évolution pourrait bien être constatée vers la fin du mois d’août », a expliqué une des sources au Times. « Ensuite, les choses pourraient évoluer très rapidement. »

Une source proche du gouvernement britannique a déclaré que le Royaume-Uni ne participerait pas aux frappes aériennes en Libye en raison d’un engagement pris précédemment en faveur des campagnes de bombardement contre l’État islamique en Irak.

Dans le cadre d’une autre intervention militaire en Libye, des forces spéciales en provenance du Royaume-Uni, de la France, des États-Unis et de l’ancienne puissance coloniale, l’Italie, débuteront les opérations en s’attaquant aux militants liés à l’État islamique, qui ont pris le contrôle de certaines zones du pays.

Des sources proches de l’Union européenne et de la Libye ont confirmé au Times l’existence de projets de mise en œuvre d’une mission de « stabilisation ».

« Des pays amis nous ont informés que les forces de sécurité libyennes seraient entraînées au combat contre l’État islamique », a annoncé une source libyenne anonyme.

Selon certains rapports, l’État islamique serait de plus en plus implanté en Libye, profitant du chaos qui y règne actuellement. L’attaque la plus médiatisée menée par le groupe a eu lieu un peu plus tôt dans l’année, avec la publication d’une vidéo mettant en scène l’exécution sur une plage de vingt-et-un chrétiens coptes.

Les Nations unies travaillent à la négociation d’un cessez-le-feu en Libye, mais bien qu’un accord ait été signé le mois dernier par bon nombre des protagonistes, les spécialistes de la région restent majoritairement sceptiques quant à la prochaine mise en place d’un gouvernement d’union.

Traduction de l’anglais (original) par Mathieu Vigouroux.

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