Éric Cantona, Susan Sarandon, Bella Hadid… ces stars qui s’engagent pour les Palestiniens
C’est vêtus d’un tee-shirt blanc sur lequel est écrit en noir « Hoping for Palestine » (Espoir pour la Palestine, une campagne de solidarité) que l’ex-footballeur et acteur Éric Cantona, et sa femme l’actrice Rachida Brakni, ont posé, l’air grave, sur une photo publiée sur Instagram.
« Hoping Foundation récolte des aides pour soutenir les interventions d’urgence à Gaza de l’Association d’aides médicales à la Palestine », a-t-il commenté sous la photo qui a déjà recueilli plus de... 150 000 « j’aime » en deux jours.
Si peu d’artistes français ont exprimé leur solidarité avec les Palestiniens, Éric Cantona, qui s’est souvent engagé pour différentes causes (notamment le mal-logement), n’est toutefois pas le seul à avoir pris position.
Les comédiens Tahar Rahim, qui incarne le Mauritanien Mohamedou Ould Slahi dans le film Désigné coupable, dont la sortie est prévue le 14 juillet en France, et Adèle Exarchopoulos ont aussi affiché leur soutien aux Palestiniens sur Instagram en postant un carré blanc.
« Trop de sang coule sous nos yeux impuissants et pessimistes à travers ce monde qui devient de plus en plus inacceptable, déraisonné et violent. Ça ne doit pas devenir banal et normal pour nos enfants », a commenté l’acteur césarisé en 2010 pour son rôle dans Un Prophète.
La star de La Vie d’Adèle a quant à elle écrit : « Quand quelqu’un met des mots sur nos cœurs de maman… Cessons de nous diviser, dans nos cœurs, dans la rue ou sur les réseaux. Il faut dénoncer ces gouvernements qui laissent le sang couler des deux côtés, le sang d’innocents, d’enfants, de familles entières. »
Mardi soir, après un match contre Fulham pour la 37e journée de Premier League, le milieu de terrain français Paul Pogba a affiché son soutien aux Palestiniens en faisant un tour de terrain avec leur drapeau, en compagnie de son coéquipier ivoirien Amad Diallo.
Le match marquait le retour du public dans les stades dans le championnat d’Angleterre et 10 000 personnes environ se trouvaient dans les tribunes de Old Trafford.
Après le coup de sifflet final et le match nul (1-1) avec Fulham, Pogba et Diallo ont fait un tour du terrain, tenant chacun un coin supérieur du drapeau et applaudissant vers les tribunes.
Samedi, après la victoire de Leicester en coupe d’Angleterre contre Chelsea à Wembley (1-0), le défenseur français des Foxes, Wesley Fofana, et son coéquipier du milieu de terrain, l’Anglais Hamza Choudhury, avaient eux aussi arboré le drapeau palestinien.
Traduction : « Hamza Choudhury et Wesley Fofana affichent leur soutien à la Palestine. »
Nabilla, l’ex-star de télé-réalité devenue influenceuse sur Instagram, a pour sa part créé une polémique en publiant une story de photos des attaques israéliennes contre les Palestiniens. Nabilla, qui a depuis retiré la story, dit avoir été insultée par les Palestiniens et les Israéliens.
« Peut-être que je me suis mal exprimée mais ne pensez pas des choses fausses de moi », s’est-elle défendue sur Snapchat. « Ça a commencé [quand] j’ai posté une photo de la Palestine, j’ai été insultée. Après j’ai montré que je n’étais pas contre le camp inverse. Du coup je me suis fait encore insulter. Je me faisais pourrir des deux côtés. Tout le peuple israélien qui m’insultait, tout le peuple palestinien qui m’insultait. Il y a des gens qui pensent que je soutiens tel ou tel côté. On a menacé ma famille de mort, même mon fils ! »
Les sœurs Hadid versus Yair Netanyahou
L’influenceuse française n’est pas la seule à créer le buzz autour de l’offensive israélienne à Jérusalem et à Gaza.
Bella Hadid, la mannequin d’origine palestinienne (son père Mohamed Hadid est né à Nazareth), qui n’utilise pas uniquement son compte Instagram pour poster ses photos mais aussi pour sensibiliser ses plus de 42 millions d’abonnés à la cause palestinienne, a été accusée de vouloir jeter le peuple juif « à la mer » par un compte officiel israélien.
L’accusation faisait référence à des images d’Instagram qui montraient la top model se joindre au chant « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre ».
« Lorsque des célébrités comme Bella Hadid plaident pour le fait de jeter les juifs à la mer, elles préconisent l’élimination de l’État juif », a écrit ce compte dimanche dans un tweet largement critiqué.
Parmi les derniers posts de la top model, celui d’une manifestation contre la violence et l’occupation israéliennes à laquelle elle a participé dans le quartier de Brooklyn à New York a été liké plus de quatre millions de fois.
Elle a aussi rappelé avoir participé à une manifestation propalestinienne il y a quatre ans.
Yair Netanyahou, le fils du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, l’a même attaquée ainsi que sa sœur, elle aussi célèbre top model, en tweetant : « Les mannequins d’origine palestinienne Gigi et Bella Hadid, avec des millions d’adeptes, mènent une propagande antisémite contre Israël 24 h/24 et 7j/7 depuis le début du désordre. »
Mais de nombreux internautes les ont défendues, notamment la mannequin et actrice indienne Sana Saeed.
Traduction : « Bienvenue dans la résistance, les Hadid. »
Les critiques ont aussi visé les people qui ont, soit choisi de rester neutres, soit choisi de ne pas défendre les Palestiniens.
C’est le cas de Rihanna, qui a publié jeudi sur Instagram un message dans lequel elle évoque son « cœur qui se brise » devant « les enfants israéliens et palestiniens innocents qui se cachent dans des abris anti-bombes »
Traduction : « Mon cœur se brise devant la violence que je vois affichée entre Israël et Palestine ! Je ne peux pas supporter de voir ça ! Des enfants israéliens et palestiniens innocents se cachent dans des abris anti-bombes. Rien qu’à Gaza, 40 vies ont été perdues, au moins 13 d’entre elles sont celles d’enfants innocents ! Il doit y avoir un moyen de trouver une solution ! Nous sommes hélas en train de regarder des gens innocents tomber en victimes pour des idées perpétuées par des gouvernements et des extrémistes, ce cercle doit être brisé ! »
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont attaqué la chanteuse pour avoir comparé de manière égale la souffrance des Palestiniens et celle des Israéliens.
Traduction : « Rihanna dit se tenir aux côtés de l’humanité mais choisit de rester neutre sur le sujet. Combien de fois devons-nous dire que la Palestine est l’opprimée et non l’oppresseur ? Si vous soutenez l’humanité, alors soutenez la Palestine, car ce qui se passe est un génocide et du colonialisme. »
Traduction : « Hé Rihanna, les Palestiniens n’ont pas d’abri anti-bombes – nous n’avons aucune protection. Il n’y a pas d’abri. Les Palestiniens qui vivent à Gaza ont nulle part où aller. Les Palestiniens n’ont pas d’armée, pas d’armes nucléaires, nous ne sommes pas financés par des milliards de dollars américains. Heureuse d’en parler. »
L’autre star à avoir suscité de nombreuses critiques est Paris Hilton. Dimanche, l’Américaine a tweeté un article du Guardian sur Israël qui jurait de ne pas arrêter les attaques sur Gaza tant qu’il n’y aurait pas « un silence complet », et commenté : « C'est tellement déchirant. Cela doit cesser ! #SavePalestine #GazaUnderAttack #StopTheGenocide. »
Elle a par la suite partagé une vidéo de Middle East Eye dans laquelle une jeune Palestinienne de 10 ans s’effondre en larmes devant la maison de son voisin, détruite dans un bombardement qui a tué huit enfants.
« Cela me fait mal au cœur. Personne ne devrait avoir à vivre dans la peur. Je suis de tout cœur avec cette fillette et les autres enfants qui l’entourent », a tweeté Paris Hilton à ses 17 millions d’abonnés.
Mais quelques heures plus tard, les deux tweets avaient disparu et avaient été remplacés par une déclaration plus générale : « J’envoie de l’amour et de la lumière à travers le monde. Je prie pour la paix afin de rendre le monde meilleur pour tous. »
Plusieurs internautes ont félicité Paris Hilton pour avoir pris la parole, mais ont été déçus par son nouveau message, perçu comme un recul.
Tradution : « On a demandé à Paris Hilton d’effacer son tweet et de poster à la place des foutaises génériques. »
Un internaute a publié la photo d’un enfant palestinien, une pierre à la main, devant un char israélien, et commenté : « Merci pour vos vœux, mais à chaque fois que vous priez pour les deux camps, rappelez-vous juste de ça ! »
Un autre prend ce revirement à témoin : « Quiconque vous a fait changer de message, cela s’est retourné contre lui. Car il est bien visible que la Palestine est opprimée et que maintenant, les célébrités deviennent aussi opprimantes. »
Le septuple champion de Formule 1 Lewis Hamilton a lui aussi retiré une de ses publications Instagram.
Après avoir déclaré qu’il ne s’exprimerait pas faute de « tout » comprendre, il a, deux jours plus tard, partagé une infographie présentant le nombre de morts et de blessés israéliens et palestiniens depuis 2008, puis un graphique montrant la perte de terres palestiniennes entre 1917 et aujourd’hui, avec le texte « Balfour>Nakba>Occupation », accompagné d’un emoji au cœur brisé.
Ce dernier message a été supprimé par Lewis Hamilton peu de temps après, laissant les internautes spéculer sur la possible pression des sponsors et des patrons de Formule 1.
D’autres stars militantes, connues pour prendre la parole sur divers sujets d’actualité, n’ont pas pris tant de précaution.
Sur son fil Twitter, l’actrice et militante Susan Sarandon retweete vidéos, photos, articles et commentaires clairement propalestiniens. La comédienne et productrice Viola Davis, première actrice afro-américaine noire à avoir été récompensée par un Oscar, a publié un diaporama expliquant la situation à Sheikh Jarrah, le quartier de Jérusalem où les Palestiniens sont menacés d’expulsion par les Israéliens.
Traduction : « Parlons de ce qui se passe à Sheikh Jarrah. »
Sur sa page Instagram, l’actrice Lena Headey, iconique Cersei Lannister dans la série Game of Thrones, a aussi publié des images et des textes sans ambiguïté sur le camp qu’elle s’est choisi.
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